Weda a subi une cyberattaque. Le logiciel médical français a été suspendu par mesure de précaution, mais des données sensibles pourraient avoir été compromises durant l’intrusion. Plus de 20 000 professionnels de santé sont touchés et se retrouvent incapables de fonctionner correctement.
Weda, un logiciel médical en ligne destiné aux professionnels de santé, a été victime d’une cyberattaque la nuit du 10 novembre 2025. Dans une communication adressée à ses utilisateurs, Weda indique que ses « équipes techniques et cybersécurité poursuivent activement les opérations de sécurisation de la plateforme ».
Celle-ci a été suspendue par mesure de sécurité. Les utilisateurs ne sont donc pas en mesure d’accéder à la plateforme. Pour rappel, Weda est massivement utilisé par des médecins généralistes, des spécialistes, des sages-femmes, des maisons de santé et des centres de soins en France. C’est un coup dur pour 23 000 professionnels de santé qui s’appuient sur les outils de Weda.
🚨🔴CYBERALERT 🇫🇷FRANCE🔴 | Weda, le Leader français du logiciel médical en ligne, victime d’une cyberattaque… ⤵️
L’entreprise tient actuellement une cellule de crise pour qualifier l’incident de cybersécurité dont elle est victime.
Pour rappel, Weda est un logiciel qui… pic.twitter.com/LCGKi5B2h4
— SaxX ¯\_(ツ)_/¯ (@_SaxX_) November 12, 2025
Une nouvelle fuite de données médicales en France ?
La plateforme a ouvert une « cellule de crise » pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé, rapporte le chercheur Clément Domingo sur son compte X. La cyberattaque à l’encontre de Weda sème aussi et surtout l’inquiétude auprès des professionnels de santé français. Weda permet en effet aux professionnels d’accéder aux dossiers médicaux des patients, ainsi qu’à leurs dossiers de Sécurité sociale.
C’est pourquoi Weda préféré couper ses services lorsqu’une intrusion a été détectée, afin de « protéger l’ensemble des données hébergées, notamment les informations sensibles à caractère médical ». En d’autres termes, l’intrusion laisse redouter une nouvelle fuite de données médicales dans l’Hexagone. Weda concède que « les premières analyses indiquent que les accès malveillants auraient pu permettre une extraction partielle de données, mais ni l’ampleur ni la confirmation formelle d’une fuite de données ne sont encore établies ».
« S’il y a bel et bien une fuite, c’est un cauchemar : les hackeurs auront accès à des données extrêmement sensibles : l’intégralité des dossiers médicaux des patients, leurs données de paiement, leurs cartes vitales… c’est pour l’instant notre principale crainte », explique un médecin qui utilise la plateforme Weda.
Weda affirme que la brèche a été colmatée et que « des experts externes » travaillent pour renforcer les mesures de sécurité. « Aucune nouvelle activité suspecte » n’a été détectée, mais les investigations de Weda sont toujours en cours. À l’heure actuelle, la société garantit que l’ensemble des données est désormais protégé. La plateforme demeure inaccessible pour le moment, par mesure de prudence. La réouverture du service « ne se fera qu’après validation complète de la sécurité ».
Si la violation se confirme, il ne s’agirait pas de la première fuite de données médicales à frapper la France cette année. Il y a quelques mois, Inovie Labosud, un réseau de laboratoires de biologie médicale du sud de la France, a été victime d’une intrusion qui s’est soldée par le vol de données personnelles et médicales de millions de patients.
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Des médecins dépendants de Weda
En parallèle, la société Weda a mis en ligne « une procédure de facturation manuelle » pour venir en aide à ses utilisateurs. Weda permet en effet de prendre des rendez-vous ou d’établir des factures à l’Assurance maladie et aux mutuelles. Privés de Weda, de nombreux praticiens se disent incapables de travailler correctement. Interrogés par nos confrères de Paris Normandie, les praticiens disent se rendre compte qu’ils sont beaucoup trop dépendants des outils numériques de Weda.
« On ne peut plus rien faire en ligne, on doit tout faire par papier. Nous n’avons plus accès aux antécédents des patients ni à leur dossier médical. C’est plus qu’un handicap, ça fout en l’air nos journées », explique un utilisateur de Weda.
Le Dr Philippe Mauboussin, président du conseil de l’Ordre des médecins de l’Eure, abonde dans le même sens et souligne qu’on « ne peut plus rien faire et on n’a accès à rien : les antécédents, ce qu’on a écrit à la dernière consultation, les traitements de fonds ». Le médecin a dû demander à « ce que les patients viennent avec leurs anciennes ordonnances ».
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