Un homme a menti sur ses diplômes pour devenir commandant de bord. Il aurait volé tout l’été sur des Airbus A320 en Europe. Une enquête est ouverte.
C’est une histoire qui donne des sueurs froides. Dans un cockpit, la hiérarchie est absolue et le commandant de bord, assis dans le siège gauche, a l’autorité suprême. Ses ordres ne se discutent pas, mais que se passe-t-il quand cette personne, dont dépendent des centaines de vies, a menti pour obtenir son poste ? C’est le scandale qui secoue aujourd’hui la compagnie lituanienne Avion Express.
Un copilote qui se faisait passer pour commandant
L’affaire, révélée par le média spécialisé aeroTELEGRAPH, est sérieuse. Un pilote (identifié par les initiales L. A. B.) aurait volé en tant que commandant de bord pour Avion Express, au moins durant tout l’été dernier, sur des Airbus A320 et A321. Le problème est qu’il n’avait jamais obtenu les qualifications requises pour ce poste.
L’homme aurait tout simplement falsifié ses documents professionnels. Avant de rejoindre la compagnie lituanienne, il n’était que copilote (Premier Officier) chez Garuda Indonesia et n’avait jamais passé les examens et les heures de vol nécessaires pour devenir capitaine. Interrogée, Avion Express a confirmé le cas sans s’étendre. « Nous confirmons que la personne concernée était un ancien pilote… L’entreprise a récemment pris connaissance d’informations non vérifiées concernant son expérience professionnelle », a déclaré un porte-parole. Une enquête interne a été ouverte et le pilote, suspendu.
Fondée en 2005, Avion Express n’est pas une compagnie aérienne comme les autres, mais une société d’affrètement d’avion. Elle loue ses avions et équipages (pilotes, hôtesses) à d’autres compagnies aériennes qui ont besoin de renforts, notamment pendant la haute saison estivale.
Eurowings ouvre aussi une enquête
Ce « faux pilote » ne s’est donc pas contenté de voler pour une obscure compagnie lituanienne. Il se serait également retrouvé aux commandes d’avions pour le compte d’une filiale low cost de Lufthansa Group.
Le nom d’Eurowings, remplaçant de la tristement célèbre compagnie Germanwings, est cité. La compagnie a immédiatement réagi et indique avoir « saisi [ses] experts en sécurité afin qu’ils procèdent à un examen plus approfondi ».
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