ASUS a un problème. Un bon problème. Le géant taïwanais a officiellement admis, lors d’un appel avec ses investisseurs (dont Morgan Stanley), avoir mal jugé l’appétit du marché pour sa nouvelle ROG Ally X.
Le PC/console portable, développé en partenariat étroit avec Xbox, s’arrache. Le modèle haut de gamme, le « X » qui démarre à 899 euros, est en rupture de stock quasi mondiale. Les attentes initiales d’ASUS ont été « dépassées ». C’est un nouveau pilier de croissance qui se crée, mais qui apporte son lot de défis logistiques.
Quelle est l’ampleur de ce succès ?
C’est un nouveau moteur de croissance majeur pour la division gaming d’ASUS. ASUS a expliqué aux investisseurs que, après avoir été un pionnier du marché il y a 2-3 ans, cette nouvelle catégorie de PC handhelds sous Windows s’est révélée « hautement performante ».
CORRECTION:
Asus said the Xbox ROG Ally X handheld has seen high demand and is in short supply.
Expects to generate NT$ 3 to 5 billion ($96m – $160m) in sales from its Ally line this quarter, stabilizing at around NT$ 4 to 5 billion each quarter ($130m – $160m).
— Daniel Ahmad (@ZhugeEX) November 13, 2025
La ROG Ally X, troisième génération de leur offensive, a reçu une réponse « extrêmement positive ». C’est spécifiquement « l’appétit pour les modèles premium haut de gamme » qui a pris le constructeur de court.
Financièrement, c’est une mine d’or : ASUS prévoit de générer entre 96 et 160 millions de dollars (NT$ 3 à 5 milliards) de ventes ce trimestre uniquement grâce à la gamme Ally, visant une stabilisation trimestrielle encore plus élevée.
ASUS peut-il suivre la cadence ?
Non. Pas pour l’instant. C’est le cœur de l’aveu : la version haut de gamme est « actuellement en pénurie ». ASUS a été pris de court par la demande, qu’il avait mal jugée.
« Nous travaillons en étroite collaboration avec les fournisseurs de composants clés pour augmenter la production et combler le déficit de demande qui existe », a déclaré la société. La pression est désormais sur les lignes d’assemblage et la chaîne d’approvisionnement pour rattraper ce succès fulgurant.
Est-ce que cela valide la stratégie Xbox ?
La Xbox Ally X est un aperçu grandeur nature du plan de Microsoft pour la prochaine génération. Fini le monolithe « Xbox ». L’avenir est un écosystème Xbox fonctionnant sous Windows complet. L’ouverture aux OEM (constructeurs tiers), à l’image de ce que Steam fait avec SteamOS, semble porter ses fruits, poussant la production de « Xbox » chez divers constructeurs.
ASUS est le premier partenaire majeur, mais cet engouement pourrait attirer d’autres grands noms, comme Razer ou Lenovo, dans la danse.
L’expérience est-elle parfaite ?
Loin de là. C’est le grand point d’interrogation de cette stratégie. La ROG Ally X souffre encore de ce que les joueurs consoles détestent : les « bizarreries PC ». Comme le souligne Jez Corden de Windows Central, le pare-feu Windows s’invite à chaque fois qu’un jeu se connecte en ligne.
Pire, l’interface plein écran (Full Screen Experience) perd souvent le focus, obligeant l’utilisateur à taper sur l’écran tactile pour reprendre le contrôle. C’est inutilisable sur un téléviseur. Microsoft est face à un défi de taille : rendre Windows « console-friendly » et assez simple pour le salon.
Quels sont les autres défis pour Microsoft ?
L’interface n’est pas le seul problème. Publier un jeu sur le Microsoft Store (l’expérience PC native de l’Ally) est notoirement plus complexe et restrictif que sur Steam. Résultat : de nombreux hits indépendants et AAA « viraux » sortent sur Steam, mais boudent l’écosystème Xbox PC.
Microsoft affirme travailler à rendre la publication plus simple, mais le temps presse. Le succès de l’Ally X met la pression sur Microsoft pour qu’il corrige rapidement son environnement logiciel, afin de ne pas gâcher cette opportunité en or.
Foire Aux Questions (FAQ)
La ROG Xbox Ally X est-elle facile à trouver ?
Non. ASUS a officiellement admis une « pénurie » mondiale (short supply) pour le modèle premium (X), car la demande a « dépassé les attentes ».
ASUS corrige-t-il le problème ?
Oui. L’entreprise a déclaré « travailler en étroite collaboration avec les fournisseurs de composants clés pour augmenter la production » et rattraper le retard.
Ce succès était-il attendu ?
Non. ASUS a été spécifiquement surpris par « l’appétit pour les modèles premium haut de gamme », indiquant qu’ils n’avaient pas anticipé un tel rush des acheteurs, produisant donc trop peu d’unités au lancement.

