Facebook teste l’arrivée du chiffrement de bout en bout par défaut sur Messenger. Dans le cadre de cette expérimentation, toutes les conversations seront automatiquement chiffrées. Facebook ne pourra pas les consulter ou les fournir à la demande de la justice.
Facebook continue de travailler sur le chiffrement de bout en bout de Messenger, sa messagerie instantanée. Dans un billet publié ce 11 août 2022, le réseau social indique avoir lancé le test du chiffrement de bout en bout par défaut « entre certaines personnes ». L’expérimentation débute cette semaine auprès d’une poignée d’utilisateurs.
« Si vous faites partie du groupe de test, certains de vos chats les plus fréquents peuvent être automatiquement chiffrés de bout en bout, ce qui signifie que vous n’aurez pas à activer la fonctionnalité », explique Facebook.
Actuellement, le chiffrement n’est pas activé par défaut sur Facebook Messenger. Il faut l’activer manuellement au sein de l’interface en cochant une icône en forme de cadenas. L’opération doit être répétée avant chaque conversation. C’est pourquoi Messenger est considéré comme moins sécurisé que des messageries comme WhatsApp, Telegram ou Signal.
Un timing étonnant
L’annonce survient quelques jours après qu’un nouveau scandale a étiolé la réputation de Facebook. Dans le cadre d’une enquête sur un avortement illégal, le groupe a communiqué à la justice les conversations entre une mère et sa fille de 17 ans. Depuis le 24 juin, l’avortement est illégal après 20 semaines de grossesse dans l’État du Nebraska. La jeune fille aurait avorté au terme de la 24e semaine.
Si le chiffrement de bout en bout avait été activé, Facebook n’aurait pas été en mesure de consulter les messages privés échangés. Les forces de l’ordre n’auraient pas pu réclamer un accès à ces conversations. Pour rappel, Messenger s’appuie sur le même protocole de chiffrement que WhatsApp, le Signal Protocol. Il s’agit d’un protocole de chiffrement open source.
Disparition du mode disparition
Dans son communiqué, le groupe californien annonce également tester une fonctionnalité appelée « stockage sécurisé ». Cette option va chiffrer l’historique des chats Messenger qui est stocké dans le cloud. Facebook n’aura pas accès au contenu des sauvegardes. Pour y accéder, l’internaute devra fournir un code PIN choisi au préalable ou générer un code de sécurité par le biais de son compte Facebook.
« Le stockage sécurisé sera le moyen par défaut de protéger l’historique de vos conversations chiffrées de bout en bout sur Messenger », déclare Facebook.
Facebook prépare aussi la disparition du vanish mode, ou mode disparition en français. Ce mode permet d’envoyer un message, une photo, une vidéo, un GIF ou un autocollant qui s’effacera dès que leur destinataire en aura pris connaissance. Le réseau social teste par ailleurs d’autres fonctionnalités mineures, comme la synchronisation des messages supprimés entre les appareils.
Source :
Facebook