Un an plus tard, Decathlon lui a déjà trouvé un successeur. Il s’agit en réalité d’une mise à jour partielle qui fait évoluer le vélo électrique sur quelques points sans pour autant remettre en cause ses fondements, à commencer par son moteur et sa transmission automatique. Cette nouvelle version du meilleur vélo électrique de Decathlon est-elle à la hauteur ? Voici notre avis après un mois de test.
Design : de légers ajustements
Le LD 940 E a opéré un changement majeur en matière de design. Decathlon a radicalement modifié son cadre. La nouvelle version opte pour un cadre ouvert à enjambement bas, autrement dit, il est plus simple d’enfourcher le vélo, que l’on porte une jupe ou pas. C’est un changement plutôt bien senti dans la mesure où il s’agissait également d’une des critiques les plus récurrentes de son prédécesseur, le LD 920 E.
Le risque lorsqu’on opère ce genre de modifications sur le cadre, c’est celui de perdre en rigidité (et donc en performances de pilotage) sur l’ensemble. Nous verrons que ce n’est pas le cas et que le LD 940 E digère plutôt bien son passage au cadre ouvert.
Les autres changements sont plus substantiels, mais non moins intéressants. Il en va ainsi du guidon. Decathlon opte désormais pour un cintre plus arrondi, plus typé VAE urbain aussi, qui a un mérite certain, celui de relever quelque peu la position du cycliste. Ainsi, l’utilisateur du LD 940 E y gagne en confort et en visibilité sur la route.
Pour le reste, l’esthétique du LD 940 E est particulièrement soignée. Decathlon affiche là l’un de ses vélos les plus soignés, aussi bien au niveau de l’intégration du moteur Owuru que de celles des câbles, cachés dans leur grande majorité, ou encore des soudures et des finitions, très qualitatives dans l’ensemble.

Notre seul regret concerne l’intégration de la batterie. Decathlon opte ici pour une membrane en plastique censée isoler davantage l’accumulateur et le protéger des infiltrations de poussière et des projections d’eau. Si dans l’absolu l’idée n’est pas mauvaise, la réalisation laisse à désirer. D’abord parce que ce n’est pas du meilleur effet visuellement parlant, mais surtout parce que le joint de protection se coince assez régulièrement dans l’interstice qu’il est supposé combler.
Un écran au centre du vélo
C’est l’un des éléments de design qui rend le LD 940 E, comme son prédécesseur, identifiable au premier coup d’œil. Au centre du guidon, le vélo électrique de Decathlon embarque un petit écran. Nous l’avions souligné lors de notre premier test du LD 920 E et notre avis n’a pas changé depuis : si ce choix semble pertinent au premier abord, il a aussi des inconvénients et la question du vieillissement de l’afficheur se pose, nécessaire pour un vélo destiné à être gardé un peu plus longtemps qu’un smartphone.

Enfin, on regrette également que Decathlon n’ait pas davantage exploité cet écran de compétition. En effet, s’il est idéal pour avoir une vue d’ensemble sur sa vitesse ou sur le mode d’assistance activé, il est presque illisible en ce qui concerne le niveau d’autonomie. Non seulement l’écran n’affiche pas par défaut le pourcentage de batterie restante (il émet une notification lorsque celle-ci descend à 20 % puis à 10 %), mais il opte surtout pour un affichage minimaliste qui ne permet pas de distinguer facilement lorsqu’il manque une ou deux barres. Il faut changer d’écran pour avoir accès à cette information. Il n’est pas non plus possible de profiter d’une navigation sur cet écran. C’est d’autant plus frustrant qu’on ne manque pas de place.

Enfin, on aurait aimé disposer de davantage de data à l’image de ce que fait DJI avec son moteur Avinox, par exemple, que nous avions essayé lorsqu’il a été équipé pour la première fois sur un vélo urbain lors de l’Eurobike. À l’inverse de Decathlon, DJI profite de son grand écran pour fournir un maximum de données à son propriétaire. Libre à lui de les consulter ou pas. Certes, le LD 940 E peut encore évoluer sur ce point, via des mises à jour à distance, c’est l’une de ses forces. Mais pour l’instant, Decathlon préfère orienter ses utilisateurs vers l’application.
Équipement : tout pour la ville
Nous serons assez brefs sur la partie équipement de ce vélo électrique de Decathlon. Le modèle haut de gamme du catalogue bénéficie bien entendu de tout le nécessaire pour une utilisation urbaine, qu’il s’agisse des garde-boue, des réflecteurs, des optiques avant et arrière mais aussi de la béquille (solide) et d’un porte-bagage capable de porter jusqu’à 27 kg de charge.

Le Btwin LD 940 E intègre aussi un antivol de cadre très pratique pour les arrêts minute, mais qui devra toujours être complété d’un bon cadenas lors d’un stationnement plus long.
Pour le reste, qu’il s’agisse de la selle (Royal), des pédales ou même du carter, Decathlon a bien fait les choses et les choix réalisés ne souffrent d’aucune contestation majeure. Petit bonus en revanche pour le port USB-C intégré qui permet en cas de besoin de profiter de la grande batterie du vélo électrique pour recharger son smartphone.
Le moteur Owuru : la pépite de Decathlon
C’est évidemment le joyau de ce Btwin LD 940 E, ce moteur Owuru apparu chez son prédécesseur, que nous avons testé dès sa commercialisation et qui à notre humble avis est tout simplement l’un des meilleurs du marché. Conçu par la société belge E2Drive, rachetée depuis par Decathlon, cet Owuru a en plus le mérite d’être fabriqué en France, dans les locaux lillois de la marque.

Donné pour 65 Nm en continu, l’Owuru semble en réalité bien plus puissant, notamment sur les phases de démarrage et de reprise où sa vélocité n’a pas d’équivalent. Certes, Decathlon explique qu’il peut développer jusqu’à 600 W en crête, mais le secret de la motorisation franco-belge tient au fait qu’elle est particulièrement bien réglée et qu’elle profite à plein de l’intégration de la partie transmission.

En effet, Owuru est un moteur dit CVT, à variation continue automatique. Pour le dire autrement, il imite les boites automatiques des voitures et adapte le braquet à la cadence de pédalage, à la vitesse et au profil de la route. Concrètement, il n’y a pas besoin de changer de vitesse, le moteur s’occupe de tout et il le fait très bien, à la seule condition d’avoir réglé une fréquence de pédalage cible, à l’aide d’un petit joystick placé sur la commande de gauche du vélo. C’est là la seule complexité du LD 940E : comprendre quelle est sa cadence de pédalage en fonction de son état de forme ou de sa volonté de faire des efforts physiques. Pour le reste, le moteur s’occupe de tout.

Les avantages de ce système sautent aux yeux. D’une part, il n’y a plus besoin de se préoccuper des rapports. Plus de galères au démarrage d’un feu rouge si vous avez oublié de changer de vitesse en arrivant, par exemple. Moins d’entretien également puisqu’il n’y a pas de système de transmission classique. Enfin, cette boîte CVT offre un roulage fluide, sans à-coup, assez idéal pour la balade.
Surtout, l’algorithme du moteur Owuru évite le principal écueil des transmissions automatiques sur les vélos : que l’on varie ou non la fréquence de pédalage, la réponse de l’assistance n’est pas « fixe ». Autrement dit, le vélo électrique de Decathlon donne vraiment l’impression d’un pédalage naturel, il adapte son assistance et le ressenti n’est jamais aussi lisse et plat que celui d’un moteur sans caractère.
Performances : le meilleur pour le vélotaf ?
Si les ingénieurs de Decathlon ont eu un choix à faire entre performance et confort, ils ont très certainement tranché en faveur du premier. Non pas que le LD 940 E soit particulièrement inconfortable, mais ses seules options pour encaisser les aspérités de la route peuvent paraître bien minces pour un VAE qui frise les 3 000 euros. En effet, Decathlon mise sur ses pneus de 38 mm de largeur et sur un amortisseur Headshock placé au-dessus de la fourche pour soulager les bras et le dos de son pilote.

C’est léger et s’il n’est pas permis de rêver à une suspension intégrale à ce niveau de prix, une fourche digne de ce nom avec un débattement supérieur aux 30 mm de cette Headshock eut été bienvenue. Nous aurions également apprécié la présence d’une tige de selle suspendue, voire mieux télescopique pour offrir davantage de confort ou de polyvalence au VAE, mais ce n’est pas dans les habitudes de Decathlon d’opter pour ce type d’options sur du vélo électrique urbain. Fort heureusement, ces modifications peuvent être réalisées après l’achat, moyennant un surcoût évidemment.
De performances, il en est question dès lors qu’on enfourche le LD 940E. Ce n’est pas compliqué, le vélo électrique de Decathlon est celui qui nous a offert la vitesse moyenne la plus élevée sur notre parcours de test en vélotaf. En effet, la vélocité du VAE, notamment sur les démarrages, ainsi que sa capacité à atteindre très rapidement les 25 km/h d’assistance sont des atouts inestimables en ville, lorsqu’il faut s’extraire du trafic ou relancer après un ralentissement. C’est ainsi que sur notre trajet de test long de 18,5 km, nous avons constaté un gain moyen d’1 km/h de moyenne sur chaque parcours.

L’excellent moteur Owuru combiné à des pneumatiques au rendement certain parvient à effacer les deux principaux points faibles du vélo, son poids (27,1 kg) et son diamètre de roues (26 pouces seulement). En revanche, ces deux limites se font ressentir lorsqu’on souhaite aller plus loin que les 26 – 27 km/h que l’on atteint relativement facilement. Dépasser les 30 km/h sur plat en LD 940 E demande un sacré effort.
Au final, le LD 940 E est très plaisant à conduire et surprend par son dynamisme. Il ne faut que quelques kilomètres pour en prendre la mesure et commencer réellement à l’exploiter, mais une fois dompté (ce qui est relativement simple), il devient un compagnon de voyage sur lequel on peut compter, notamment au niveau du système de freinage (Tektro R280 à disque hydraulique).

Une application pour le localiser en permanence et plus encore
Le lifting du LD 940 E s’est accompagné d’une nouvelle version de son application et celle-ci est loin d’être anodine. D’une part parce qu’elle devient plus simple à utiliser, mais surtout parce qu’elle revêt désormais un caractère essentiel, notamment en matière de sécurité.

En effet, Decathlon frappe un grand coup en étant l’un des rares constructeurs à offrir la géolocalisation de son vélo. Payant chez Bosch et consorts, ce service est gratuit à vie pour le fabricant français. Une puce GPS est « cachée » dans le cadre du vélo et permet d’une part de le localiser précisément, mais aussi de signaler son vol en quelques étapes rapides et de le traquer en temps réel.
Decathlon va même plus loin en permettant au propriétaire de désactiver l’assistance électrique à distance en cas de vol ou de doute sur la manipulation de son vélo. Là encore, c’est l’application qui permet d’activer cette option. Aussitôt, l’écran du VAE affiche un message dissuasif expliquant non seulement que la motorisation est désactivée, mais aussi qu’une traque du vélo est engagée. Est-ce assez dissuasif pour empêcher ou réduire le vol ? L’avenir le dira, mais il convient tout de même de saluer l’initiative de Decathlon qui prend le contrepied d’un Bosch particulièrement pingre sur ce point.

Enfin, en plus de localiser son VAE et d’avoir les statistiques sur ses dernières sorties, l’application permet de discuter directement avec du personnel de Decathlon en cas de souci technique et d’avoir toute la documentation technique ainsi que les références des pièces de son modèle en quelques secondes. Bref, un modèle du genre.
Autonomie : c’est du sérieux
Le Btwin LD 940 E est équipé d’une batterie de 694 Wh placée dans le tube diagonal et qui se retire sur le côté une fois le déverrouillage par clé activé. Bien entendu, il s’agit de la même clé que celle de l’antivol de cadre et c’est heureux.

Comme toujours, l’autonomie est soumise à divers facteurs, à commencer par le niveau d’assistance souhaité. Pour notre part, nous avons très largement privilégié le mode « Tour » avec quelques passages en mode « Turbo ». Dans ces conditions, il est possible d’espérer entre 70 et 80 km d’autonomie, sachant que le niveau d’assistance se réduit dès lors que l’on franchit les 10 % de batterie restante.
Si vous êtes joueur, vous pouvez encore pousser le vélo dans ses retranchements. En dessous de 5%, l’assistance prend ses valises pour se focaliser sur les fonctions vitales du vélo (écran, éclairage). Il ne vous reste plus qu’à faire tourner les jambes. Le vélo fonctionne alors sur un braquet fixe, mais ses 27,1 kg se font particulièrement ressentir. Aussi, on ne saurait que trop vous conseiller de ne pas tenter le diable. Fort heureusement, avec près de 700 Wh, il y a de quoi voir venir.

En revanche, côté charge, c’est très long puisqu’il faut compter environ 5 heures pour refaire le plein d’électrons. Sur ce point, les cyclistes qui ont l’habitude de charger leur vélo dans leur garage auront la désagréable surprise de constater que la batterie du LD 940 E doit obligatoirement être retirée pour être chargée. Pour faire passer la pilule, Decathlon a prévu une petite poignée très pratique pour emporter sa pile de 4 kg.
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