HP s’apprête à supprimer entre 4 000 et 6 000 emplois d’ici fin 2028, soit plus de 10 % de ses effectifs mondiaux. Le géant américain de l’informatique admet ouvertement que l’intelligence artificielle est à l’origine de la réduction massive d’emplois.
HP vient d’annoncer une importante vague de suppression d’emplois. D’ici à la fin de l’année 2028, la multinationale américaine va licencier entre 4 000 et 6 000 employés. C’est un peu plus de 10 % des effectifs du groupe. Le géant américain, surtout connu pour ses imprimantes et ses ordinateurs, emploie 58 000 salariés dans le monde.
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HP fait sauter un tabou
Pour expliquer ces milliers de licenciements, HP pointe du doigt l’intelligence artificielle. La société indique avoir décidé de mettre en place un plan d’adoption de l’IA à l’échelle de toute l’entreprise. Ce plan, qui s’étale sur une période de trois ans, n’a qu’un seul but : doper la productivité au sein de HP tout en réalisant des économies substantielles. L’entreprise ambitionne en effet d’économiser un milliard de dollars par an au terme du plan d’adoption de l’IA.
C’est l’une des premières fois qu’un poids lourd du secteur informatique établit publiquement une corrélation explicite entre l’automatisation par l’IA et la réduction d’effectifs. Avec cette annonce, HP a fait sauter un véritable tabou. HP explique que l’IA devrait lui permettre de « faire progresser la satisfaction des clients, l’innovation produits et la productivité ». Ce plan est présenté comme la seule solution pour que HP puisse rester compétitif.
L’intégration de l’IA chez HP s’inscrit dans un plan plus large de réduction des coûts, intitulé Future Ready, déjà entamé il y a plusieurs mois. En mars, HP avait en effet annoncé son intention de supprimer 1 000 à 2 000 postes cette année, 3 % de ses effectifs, en vue d’économiser 300 millions de dollars supplémentaires. En dépit de l’optimisme affiché par HP au sujet de son plan d’adoption de l’IA, les investisseurs ont accueilli la nouvelle avec prudence. L’action boursière de HP à Wall Street s’est contractée de près de 6 % dans le sillage de l’annonce.
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Réduction d’effectifs en série dans la tech
De nombreux géants de la tech ont en effet décidé de réduire leurs effectifs ces derniers mois. C’est notamment le cas d’Amazon, qui s’est séparé de 14 000 salariés le mois dernier, sans évoquer publiquement l’IA. En amont, Andy Jassy, le PDG d’Amazon, avait néanmoins reconnu sans détours que l’intégration de l’IA entraînera une diminution progressive des effectifs de l’entreprise dans les années à venir. Citons aussi les milliers de licenciements survenus chez Microsoft, particulièrement dans les rangs des commerciaux. En coulisses, il se murmure que ces licenciements découlent directement de l’intégration d’outils d’IA.
Selon le Forum économique mondial, l’IA et l’automatisation pourraient entraîner la suppression nette de 14 millions de postes dans le monde d’ici à 2027. Goldman Sachs estime quant à lui que jusqu’à 300 millions d’emplois seraient « menacés » par l’essor de l’IA. Certains rapports, notamment ceux du cabinet McKinsey, nuancent l’alarmisme ambiant en rappelant que l’IA génère aussi des créations d’emplois qualifiés.
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