Le prix de l’essence va augmenter en France… à cause des voitures électriques ?

Le prix de l’essence va augmenter en France… à cause des voitures électriques ?



Mauvaise nouvelle pour les automobilistes : le litre de carburant devrait prendre 6 centimes dès janvier 2026. La faute aux CEE, un dispositif complexe qui s’apparente à une taxe cachée et qui finance désormais, ironie du sort, les bonus écologiques des voitures électriques.

« On va avoir une augmentation de l’ordre de cinq à six centimes par litre de carburant le 1er janvier ». La sentence est tombée et elle est signée Olivier Gantois, porte-parole des pétroliers, dans les colonnes d’Ouest-France. Alors que les taxes « classiques » sur le carburant n’ont pas bougé depuis la crise des Gilets Jaunes, une mécanique bien plus discrète s’est mise en marche en coulisses.

Pas de nouvelle taxe officielle votée au Parlement, non. Il s’agit d’une révision technique des « certificats d’économie d’énergie » qui va peser tout aussi lourd sur votre ticket de caisse. Une hausse cachée, validée par un décret d’octobre 2025, qui risque de surprendre plus d’un automobiliste à la rentrée.

Les CEE : c’est quoi cette « usine à gaz » ?

Derrière cet acronyme se cache un mécanisme qualifié de « diabolique », pour reprendre les mots de Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies. Le principe est simple, l’État oblige les vendeurs d’énergie (carburant, gaz, électricité) à financer la transition écologique. S’ils ne remplissent pas leurs objectifs, ils paient de lourdes pénalités.

Pour les financer, les fournisseurs ne sortent pas cet argent de leur poche et refacturent l’effort à leurs clients. La Cour des comptes ne s’y trompe pas et qualifie d’ailleurs ce système de « quasi-taxe ».

Aujourd’hui, quand vous payez votre essence, environ 11 centimes partent déjà dans ce dispositif. Avec le nouveau décret qui fixe les règles pour la période 2026-2030, l’enveloppe globale demandée aux énergéticiens passe de 6 à 8 milliards d’euros par an. Mathématiquement, la part prélevée sur votre litre de sans-plomb ou de gazole va donc bondir à 16 ou 17 centimes.

L’électrique au cœur de la polémique

C’est là que le sentiment d’injustice risque de grimper en flèche. À l’origine, les CEE servaient surtout à financer la rénovation thermique des logements (la fameuse MaPrimeRénov’). C’était « acceptable » pour beaucoup, mais les règles du jeu ont changé.

Ce dispositif CEE est désormais le principal moteur financier de l’aide à l’achat des véhicules électriques neufs. Il englobe notamment le leasing social qui permet d’avoir des voitures électriques à petit loyer, et a largement pris le relais du bonus écologique avec la prime « coup de pouce véhicules particuliers électriques » maintenue en 2026. Cette prime pourra atteindre jusqu’à 5 700 euros pour les ménages les plus modestes.

En clair, on demande aux conducteurs de voitures thermiques, qui n’ont souvent pas les moyens de changer de véhicule, de payer plus cher leur plein pour subventionner l’achat de véhicules électriques par d’autres ménages. C’est le principe du « pollueur-payeur » poussé à son paroxysme, car même si le conducteur d’électrique n’échappe pas totalement aux CEE, il est beaucoup moins impacté au volant que le conducteur d’une thermique.

L’association 40 Millions d’Automobilistes ne décolère pas et dénonce une transformation de la mobilité en « luxe » pour des millions de Français captifs de leur voiture.

Déjà une facture salée de 164 euros par an

Il n’y a pas que l’automobiliste qui va passer à la caisse. Puisque les CEE touchent toutes les énergies, vos factures domestiques vont aussi gonfler.

La Cour des comptes a fait le calcul et ce dispositif coûtait en moyenne 164 euros par ménage et par an en 2023 : 84 euros pour le gaz, 76 euros pour le carburant et 56 euros pour l’électricité. Des montants qui vont donc augmenter au 1er janvier avec la nouvelle ère de régulation des CEE.

Si le gouvernement assure que l’impact sera « marginal », les associations de consommateurs et les professionnels du secteur sont beaucoup plus sceptiques. Olivier Gantois rappelle que les automobilistes sont « très attentifs au prix à la pompe » et qu’ils sont prêts à changer de station pour un centime d’écart. Alors imaginez pour six.

Dans un contexte où le pouvoir d’achat est déjà sous pression, cette taxe qui ne dit pas son nom risque de passer très difficilement auprès des Français dès janvier prochain.

👉🏻 Suivez l’actualité tech en temps réel : ajoutez 01net à vos sources sur Google Actualités, abonnez-vous à notre canal WhatsApp ou suivez-nous en vidéo sur TikTok.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.