Depuis un an, Audi France fait face à une anomalie : son Q3, son SUV compact ne se vend plus autant. En tête des ventes chaque année depuis 2019 dans les statistiques de la marque aux quatre anneaux, le Q3 a dû laisser sa couronne en 2025 à sa petite sœur, l’A1. Le retour à la normale semble imminent. La raison ? Il y a une nouvelle Q3 dans les parages et, en plus de renouveler le style de sa prédécesseure, elle disposera également de motorisations plus attractives, à commencer par un modèle PHEV (hybride rechargeable), dont Audi promet le plus grand bien. C’est ce Q3 e-hybrid que nous avons voulu tester et c’est ainsi que nous en avons pris le volant pour un essai complet sur les routes toscanes.
Comme son prédécesseur, le Q3 e-hybrid sera décliné en deux versions, SUV classique ou Sportback. Chacun de ses modèles est disponible en trois niveaux de finition pour des tarifs qui débutent respectivement à 43 850 euros et 46 350 euros selon la version.
Design : très inspirée du Q5 et du Q6
Commercialisée quelques semaines après le Q6 e-tron et quelques semaines après l’Audi Q5, la Q3 e-hybrid 272 ch a la bonne idée d’emprunter ses principes de design à ses deux ainés. Les lignes évoluent subtilement pour laisser place à une nouvelle signature optique à l’avant, mais surtout à l’arrière, où le logo aux quatre anneaux est désormais illuminé. Comme sur les récentes A6 e-tron et A5, les feux passent à la technologie Matrix LED, c’est-à-dire qu’ils sont capables d’éclairer des zones précises à l’avant, mais aussi de dessiner des motifs sur le sol pour signaler ou souligner un danger. À noter tout de même que cette option se paie au prix cher : 2 500 euros.

La calandre et les prises d’air latérales sont plus larges, à l’image du Q5. Le nouveau SUV dit adieu aux arches de roue en plastique pour souligner ce côté plus premium, mais aussi plus sportif.

Si le Q3 ressemble de plus en plus au Q5, il garde tout de même ses spécificités, notamment dans l’habitacle.

À l’intérieur : confort et technologie
Sans révolutionner l’esprit de ses habitacles, Audi a réservé quelques nouveautés à celui de son Q3. Comme sur les autres modèles de la gamme, la planche de bord s’articule autour de deux écrans. Au centre, légèrement orienté vers le conducteur, l’écran d’infodivertissement accueille une nouvelle version de l’OS maison. Son design un peu spartiate au premier abord cache en réalité une navigation bien étudiée et on passe alors d’un menu à l’autre avec une simplicité assez naturelle.

D’ailleurs, pour une plus grande compréhension des différentes fonctionnalités, Audi ajoute désormais des pictogrammes et un petit texte explicatif. Sur l’aspect de l’interface, Audi a fait des progrès considérables, ils sont matérialisés sur ce Q3.
Une zone tactile juste sous l’écran permet d’accéder à tout moment aux réglages principaux de l’environnement à bord (climatisation, chauffage des sièges, température, etc.). Le menu latéral gauche, lui donne accès aux menus principaux en un clic.
Bien entendu CarPlay et Android Auto sans fil sont disponibles si cette interface devait vous déplaire. Mais dans ce cas, il faudrait se passer d’une excellente nouvelle : le retour de la navigation sur l’écran d’instrumentation.

En effet, depuis quelques années et certains progrès notables réalisés sur l’affichage tête haute, Audi avait décidé de retirer la duplication de la navigation sur l’écran du conducteur.

Ce choix, vivement critiqué de la part de ses clients, n’aura duré qu’un temps puisque le constructeur aux quatre anneaux a décidé de revenir sur sa décision. Néanmoins, cette navigation juste derrière le volant n’est disponible qu’avec le logiciel d’itinéraire par défaut ou, mieux, Waze.

Un nouveau gadget pour les clignotants
C’est aussi derrière ce même volant que se situe l’autre principale nouveauté de l’habitacle. Il s’agit d’un nouveau système de commodo que nous devrions probablement revoir sur les prochains modèles de la marque. Réduit à une seule branche et donc à deux extrémités, il concentre sur quelques touches seulement, et une petite molette aussi, l’essentiel des fonctionnalités habituelles.
La prise en main, notamment pour la commande d’essuie-glace, demande un temps d’adaptation (la molette sert justement à choisir la fréquence des battements), mais à l’usage cette simplicité quelque peu forcée devrait finir par paraître naturelle.
Enfin, si l’espace à bord offre un agrément global vraiment intéressant, particulièrement sur les places arrière, il faut noter que la version PHEV de notre essai doit composer avec une diminution de 100 L de son coffre. Il est de 488 L alors que la précédente version pouvait atteindre 575 L. C’est qu’il faut bien ranger les batteries quelque part, mon bon monsieur !
Des aides à la conduite maîtrisées
Audi n’a pas non plus lésiné sur les capacités en conduite autonome de son Q3. Non seulement le SUV compact se dote d’une panoplie complète d’aides à la conduite allant du maintien dans la voie à l’adaptateur de conduite adaptatif ou encore à l’assistance automatique de dépassement, mais surtout la marque allemande donne l’impression de maîtriser toujours un peu plus ces ADAS tant dans leur intégration que dans leur comportement toujours plus proches d’une conduite naturelle.

Parmi les fonctions les plus notables, on note la capacité du Q3 à mémoriser jusqu’à 5 manœuvres différentes pour les répliquer sans la présence au volant de son propriétaire. C’est particulièrement utile lorsqu’on dispose d’un garage étriqué ou d’un accès délicat, il suffit de réaliser la manœuvre une fois et de l’enregistrer. La voiture sera alors capable de la répliquer à chaque fois, sur demande uniquement.
Performances : un moteur hybride de haute volée
Basé sur un moteur 4 cylindres 1.5 de 176 ch, le bien nommé e-hybrid, le Q3 PHEV annonce pas moins de 272 ch et 400 Nm de couple. Et de fait, il ne manque pas d’allant au moment d’attaquer les enchaînements de virages.

Surtout, le Q3 PHEV peut compter sur des suspensions adaptatives très performantes. Sur les routes secondaires italiennes pourtant réputées pour leur piètre état, ce système d’amortissement a fait preuve de toute son efficacité en plus de contribuer à améliorer le confort à bord. Concrètement, les différents capteurs du véhicule permettent d’évaluer en temps réel l’état de la chaussée et d’adapter la réponse des amortisseurs en conséquence. Le système est capable d’effectuer jusqu’à 10 000 calculs à la seconde pour améliorer le contrôle du roulis. Dans des courbes serrées et à allure dynamique, le Q3 vire à plat sans ciller. Même à allure plus engagée, le châssis est maîtrisé et permet de se faire plaisir sans se faire peur.

Que les habitués de la marque se rassurent, la patte Audi est présente malgré le poids conséquent de la bête (1 900 kg), un embonpoint que les deux moteurs se chargent de faire oublier aussitôt qu’on enfonce la pédale d’accélérateur.
Autonomie : Audi maîtrise son sujet
L’intérêt principal de la version PHEV du Q3 réside, bien entendu, dans la capacité de la batterie et du moteur électrique à soulager le moteur thermique dans un maximum de situations et ainsi réduire la consommation. Bien sûr, cet avantage pratique ne vaut que si le propriétaire joue le jeu de l’électrique et qu’il recharge sa batterie régulièrement.

Et dans les faits ? Lors de notre essai, nous avons effectué deux boucles sur les routes vallonnées de la Toscane. Dans les deux cas, la consommation obtenue est descendue sous les 3 L/100 km. Pour être tout à fait précis, nous avons obtenu la même consommation de 2,7 L/100 km sur le premier itinéraire de 165 km et sur le second de 109 km. Si sur notre première boucle, nous avons entièrement vidé notre batterie électrique avec une consommation de 12,9 kWh/100 km, le second itinéraire lui a demandé davantage d’efforts au moteur électrique (15,5 kWh/100 km). Toutefois, il nous restait encore 21 km de batterie disponibles, ce qui tend à prouver que la motorisation hybride rechargeable d’Audi s’adapte plutôt bien au profil du parcours et que la gestion de la batterie est au rendez-vous.

En faisant plus que doubler l’autonomie électrique de la dernière version hybride, la batterie de 19,7 kWh du Q3 est la carte maîtresse du SUV. Elle se permet même d’offrir le luxe d’une recharge rapide pouvant atteindre les 50 kW. C’est plus qu’il n’en faut dans la mesure où la très grande majorité des recharges se fera à domicile à des débits plus raisonnés, mais ça reste un bon point.

Verdict du test :
C’est une anomalie qui risque d’être très rapidement corrigée. Après plus de 100 000 véhicules vendus depuis son lancement en 2011, le Q3 devrait revenir au top des ventes de sa catégorie et au sommet du classement chez Audi. La raison ? Cette itération du SUV compact aux quatre anneaux est un excellent millésime, surtout dans cette motorisation e-hybrid. Certes, il faut compter un surcoût de 2 500 euros environ, hors option (et elles sont coûteuses), mais c’est une contrepartie à de réels progrès.
En plus de performances sur la route notables pour un SUV de ce gabarit (à condition d’opter pour l’option des suspensions adaptatives), le Q3 affiche également une consommation particulièrement réduite si l’on joue à fond le jeu du PHEV. Si on ajoute à cela un habitacle réussi et des technologies maîtrisées, la note finale ne peut qu’être élevée. Avec un tel bilan, il n’y a pas que la concurrence qui devra se méfier de l’arrivée du Q3 e-hybrid. Le Q5 serait aussi avisé de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur.
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