Gemini 3 est officiel. Bien décidé à faire de l’ombre à OpenAI, xAI, Anthropic et consorts, Google a levé le voile sur une troisième génération de son intelligence artificielle générative. Le géant de la recherche n’hésite pas à présenter Gemini 3 comme son « modèle le plus intelligent » à ce jour.
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Une version gratuite très très limitée
Google met sa nouvelle IA à disposition de tous les internautes. Il n’est pas nécessaire de payer un abonnement Google AI pour profiter des nouveautés offertes par Gemini 3. Néanmoins, Google applique des limites particulièrement réduites. Vous n’allez pas pouvoir converser avec Gemini 3 toute la journée.
Selon nos expérimentations, il suffit de lancer une poignée de requêtes un peu ambitieuses pour que Google affiche un avertissement indiquant que « vous avez atteint votre limite pour le mode Thinking ». Il s’agit de la version animée par le modèle Gemini 3 Pro. Une fois la limite atteinte, vous allez devoir attendre plusieurs heures pour pouvoir communiquer à nouveau avec Gemini 3.
Pendant ce temps-là, vous devrez vous contenter de la version rapide, animée par Gemini 2.5 Pro. Les « réponses utiliseront d’autres modèles jusqu’à ce que la limite soit réinitialisée », explique Google. L’éditeur indique que « les limites quotidiennes peuvent changer fréquemment » afin de limiter la pression exercée sur les serveurs de Gemini. Google point du doigt la « forte demande » générée par son nouveau modéle d’IA.
Trois abonnements au programme
Pour les besoins de ce test, on a donc souscrit à un abonnement chez Google. Pour rappel, le géant du web propose actuellement trois abonnements différents en France : Google AI Plus à 3,99 € par mois pendant deux mois (au lieu de 7,99 €), Google AI Pro à 10,99 € par mois durant deux mois (au lieu de 21,99 €), Google AI Ultra à 139,99 € par mois pendant trois mois (au lieu de 274,99 €).
L’abonnement AI Pro et Ultra donne par ailleurs accès à AI Mode, la recherche augmentée par IA de Google, avec Gemini 3. De toute façon, cette fonctionnalité n’est pas proposée dans l’Hexagone pour le moment. Elle est réservée aux abonnés américains. Le mode permet de faire des recherches sur Internet en conversant avec Gemini. On a brièvement testé la fonction, à l’aide d’un VPN, et les résultats étaient très convaincants.
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Les capacités multimodales améliorées de Gemini 3
Gemini 3 se distingue d’abord de ses prédécesseurs par ses capacités multimodales avancées. En d’autres termes, l’IA est capable d’analyser, de fusionner et d’exploiter plusieurs types de contenus en même temps, comme du texte, des images, des vidéos, des sons, voire des données structurées en graphiques ou en tableau. Pour Google, c’est tout simplement « le meilleur modèle au monde pour la compréhension multimodale ».
Pour mettre à l’épreuve Gemini 3, on a réalisé plusieurs tests. On a d’abord demandé au chatbot d’analyser un long document PDF pour en réaliser une synthèse visuelle, suivi d’un texte. Gemini se met alors automatiquement à analyser le document. L’intelligence artificielle indique clairement ce qu’elle est en train de faire. Le processus est en effet consultable par le biais d’un menu déroulant.
En moins de dix secondes, Gemini 3 a compris le PDF, l’a résumé, a produit un tableau récapitulatif, suivi d’une illustration, réalisée avec nano-banana. On remarque déjà que Gemini a bien compris notre consigne et a généré rapidement du contenu en plusieurs formats. Ensuite, on a demandé à Gemini 3 de nous transcrire une vidéo trouvée sur YouTube sous la forme d’une image et d’un texte. Là encore, l’IA s’est montrée efficace et très rapide. Elle nous a rapidement donné ce qu’on lui a demandé.

On a été impressionné par la vitesse des réponses. Tout le contenu s’est affiché en moins de dix secondes. Par contre, l’IA est passée à côté d’une consigne. On a lui en effet demandé un visuel, et celui-ci n’a pas été généré. Sans raison, Gemini 3 nous a répondu ceci :
« Bien que je sois un modèle de langage textuel et que je ne puisse pas générer directement l’image, voici le prompt détaillé que vous pouvez utiliser dans un générateur d’images (comme Midjourney ou DALL-E) pour recréer l’ambiance de la vidéo ».
Il a suffi de refaire la demande pour que Gemini 3 génère promptement une illustration. On a aussi testé la capacité de l’intelligence artificielle à transcrire un contenu audio et le convertir en texte et en image. Le processus est plus long, mais Gemini parvient assez rapidement à répondre à notre demande. Là encore, le chatbot a un peu buté sur la génération d’une image dans la foulée d’un texte ou d’un résumé. Enfin, Gemini est parvenu à lire et à comprendre notre écriture manuscrite, pourtant plus proche de l’art rupestre que de la calligraphie.

Une IA qui raisonne mieux qu’avant
Selon Google, Gemini 3 est un modèle qui garantit un « raisonnement de pointe ». C’est-à-dire que l’IA est en mesure de traiter, analyser et de comprendre de façon fine et nuancée des informations complexes. Gemini 3 doit aussi faciliter la tâche de ses utilisateurs en comprenant plus facilement ses demandes. Trop souvent, on perd encore beaucoup de temps à faire comprendre à l’intelligence artificielle ce qu’on lui veut. Google assure que les échanges sont plus simples avec Gemini 3.
Pour vérifier les promesses de Google, on a bombardé l’IA avec des questions scientifiques complexes, des problèmes mathématiques, ou des défis de logique. On a apprécié la façon dont l’IA a répondu à nos demandes. Les réponses étaient à chaque fois claires, bien structurées et sourcées. Le développement de chaque réponse est clairement balisé, avec des titres, des sous-titres, et des équations en cas de besoin. Très souvent, Gemini 3 a même conseillé des vidéos dénichées sur YouTube pour nous expliquer simplement le thème. Cerise sur le gâteau, Gemini va droit au but et met le résultat bien en avant. Comme Google l’explique dans son annonce, l’IA est programmée pour délivrer « des réponses claires et directes, sans clichés ni artifices ».

On s’est d’ailleurs servi de l’IA dans un contexte très pratique. Par exemple, Gemini nous a aidé à comprendre, photos à l’appui, que la chaudière de notre domicile ne fonctionnait pas correctement parce que la pression n’était pas suffisante et que le mode activé n’était pas le bon. Il a suffi d’une photo. Ensuite, Gemini 3 nous a aidé à débusquer la bonne vanne. Là encore, il a suffi d’une simple photo. Pas besoin de donner énormément d’informations à l’IA générative.
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Automatisation et navigation autonome
Gemini 3 offre aussi des capacités avancées en matière de tâches automatisées et de navigation sur Internet en toute autonomie. En miroir de l’Agent Mode de ChatGPT ou de Manus, l’IA de Google peut parcourir des sites web. Par contre, Gemini ne peut pas réserver des restaurants ou des hôtels à votre place. L’IA indique bien qu’elle n’a pas « la possibilité de naviguer sur le site pour remplir le formulaire de réservation à votre place ». Sur ce point, Gemini est plus limité que ChatGPT, qui est bien capable de réserver une table au restaurant pour vous. Gemini se contente de vous fournir le lien pour réaliser la réservation, mais il ne franchit pas les étapes laborieuses à votre place.

Notez que les fonctions de navigation nécessitent de relier Gemini à Workspaces, la suite d’outils et de logiciels de productivité de Google. L’IA sera ainsi capable d’interagir avec Gmail, Drive et consorts. Une fois que c’est fait, Gemini peut naviguer en toute autonomie dans vos mails, dans vos fichiers ou encore dans Google Docs.
On s’est ainsi servi de Gemini 3 pour créer des documents sur Docs sur base d’informations trouvées en ligne ou pour recenser le montant de factures reçues sur Gmail. Dans l’écosystème Google, Gemini 3 fait des petites merveilles. L’IA fonctionne en synergie avec tous les outils de Google. Là encore, elle se distingue par sa capacité à traiter une montagne de données en très peu de temps. On a pu déléguer énormément de tâches un peu laborieuses, comme si on avait un assistant de direction sous la main.
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Gemini 3 et le vibe coding : un vrai bond en avant
Google indique d’ailleurs que Gemini 3 est le meilleur modèle au monde pour le vibe coding, une nouvelle façon de programmer qui consiste à déléguer l’écriture du code à l’intelligence artificielle. Pour les besoins du test, on a ainsi demandé à l’IA de générer des pages interactives pour mettre en avant des données, des mini-jeux, ou même des applications simples.

Gemini s’en sort particulièrement bien pour concevoir un jeu simple sur base d’une seule requête. C’est pourtant un défi pour la plupart des modèles de langage, y compris GPT-5.1. Avec Gemini, on a pu réaliser des jeux fonctionnels en quelques clics. Pour les développeurs et les codeurs, on imagine que Gemini 3 est un véritable bond en avant.
Also, we’re exploring new ways to create games using Gemini 3 – we’ve created and published a few experimental YouTube Playables.
Each of the games shown in the video below was created by Gemini 3 from scratch w/a few natural language prompts/images.
Try them out at… pic.twitter.com/lT59AUXfgT
— Jeff Dean (@JeffDean) November 18, 2025
De notre propre expérience, c’est une véritable merveille pour le vibe coding. Les tests réalisés par des développeurs abondent dans le même sens.
I vibe-coded this yesterday with Gemini-3.0-Pro with an extremely low-effort prompt (~200 words, with no punctuation) spread over two turns. The second turn was only because I forgot to add something. Congratulations to @GoogleDeepMind on this incredible model release! To top it… pic.twitter.com/SdAjIyMhcG
— Delip Rao e/σ (@deliprao) November 18, 2025
Là encore, le modèle d’IA se distingue par sa grande autonomie. Sans aide, sans consignes supplémentaires et sans nécessiter d’autres requêtes, Gemini a généré un mini jeu tout à fait fonctionnel. Les graphismes étaient évidemment basiques, tout comme le gameplay, mais tout fonctionne sans problème. Il ne faut pas plus d’une dizaine de secondes pour qu’un jeu vidéo naisse d’une requête envoyée à Gemini.

Une évolution plus qu’une révolution ?
Après plusieurs jours de mise à l’épreuve, Gemini 3 est parvenu à nous convaincre. L’IA générative de Google n’a presque jamais rencontré de défaillances. Elle excelle dans la recherche en ligne, la réflexion, la création de contenus, la génération de documents ou encore la compréhension d’images ou de photos. On a surtout apprécié la vitesse à laquelle l’IA débite ses réponses, même les plus complexes. Si vous avez un usage intensif de l’IA, c’est peut-être l’amélioration qui vous plaira le plus. C’est ce qui rapproche le plus Gemini d’une véritable conversation, fluide et pertinente, avec un assistant intelligent.
De notre point de vue, Gemini 3 ressemble néanmoins plus à une évolution, bien que majeure, qu’à une révolution. Google est parvenu à gommer les principales lacunes des IA génératives, mais on n’a pas senti une différence colossale avec les autres solutions du marché, comme ChatGPT 5.1. Sur la plupart des tâches de notre vie quotidienne, au travail et dans la vie privée, l’IA fonctionne sensiblement de la même manière et offre des résultats analogues. Gemini 3 a néanmoins fait preuve d’un plus grand sens de l’autonomie. Il n’y avait plus besoin de guider le chatbot dans ses recherches et dans ses réponses. Il fonctionnait un peu tout seul, sans qu’on se force à être clair ou explicite. C’est la seconde amélioration notable de Gemini 3.
Le retour d’expérience avec Gemini 3 peut varier en fonction des besoins et des impératifs des utilisateurs. Si vous utilisez l’IA pour du code ou de la programmation, vous pourriez vous dire que Gemini 3 est une révolution par rapport aux autres IA du marché. Sur ce terrain, Gemini fait des prouesses sur base de seulement quelques mots. La nouvelle version de Gemini surprend aussi dans la réalisation de tâches complexes. Plus une requête est complexe, et nécessite une grande quantité de données, plus l’IA se distingue des versions précédentes. In fine, Gemini 3 apparait comme une évolution pour l’utilisateur lambda et une révolution pour les développeurs et les utilisateurs avancés.
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