Mistral fait entendre sa petite musique. Plutôt que d’essayer de rivaliser avec les grands acteurs américains de l’IA, la start-up française a pris un chemin de traverse en proposant une alternative aux modèles IA dominants. La nouvelle livraison Mistral 3 veut ainsi s’adapter aux appareils et fonctionner en local, que ce soit dans des smartphones, des PC, des voitures ou même des drones.
Mistral n’a pas fait les choses à moitié. La jeune pousse a en effet dévoilé aujourd’hui Mistral 3, une famille de dix (!) modèles IA open source, capables de fonctionner aussi bien sur des serveurs distants qu’en local, sur un smartphone ou un drone. Le nouveau porte-étendard de la gamme, Mistral Large 3, mobilise 41 milliards de paramètres actifs ; il prend en charge le texte et les images et accepte des requêtes très longues (256 000 tokens).
Dix modèles pour secouer le marché de l’IA
Sa particularité, et c’est le cas pour tous les modèles Mistral, c’est qu’il est polyglotte : son entraînement a été réalisé avec des données en anglais certes, mais aussi d’autres langues. Par conséquent, ce modèle est utilisable dans dans des environnements linguistiques plus larges qu’avec d’autres modèles concurrents plus centrés sur l’anglais ou le chinois.
Ce qui attire surtout l’intérêt dans cette nouvelle fournée, ce sont les modèles Ministral 3. Ces modèles de trois tailles (14 milliards, 8 milliards et 3 milliards de paramètres) sont chacun proposés en trois versions : un modèle de base destiné à la personnalisation, une version « instruction » pour les usages conversationnels, et une variante « raisonnement » optimisée pour les tâches qui exigent une logique plus structurée.
Le plus petit modèle peut fonctionner en local sur des appareils dotés de 4 Go de mémoire vidéo ; autrement dit, il peut tourner sur des ordinateurs d’entrée de gamme ou dans des systèmes embarqués, là où la connectivité avec le cloud n’est pas garantie. L’idée force de Mistral est de démontrer qu’un modèle bien ajusté et personnalisé à ses besoins peut rivaliser, et même faire mieux, qu’un modèle beaucoup plus volumineux et complexe.
L’autre atout de Mistral reste son attachement à l’open source. Tous les modèles de la famille Mistral 3 sont publiés sous licence Apache 2.0, l’une des plus permissives du secteur : les développeurs et les entreprises peuvent les exploiter librement, les modifier, les intégrer à leurs propres produits et, surtout, les entraîner avec leurs propres données sans jamais les exposer à un service tiers.
L’approche de la start-up tranche avec les systèmes propriétaires d’OpenAI, Google ou Anthropic, dont le fonctionnement interne reste opaque. Pour Mistral, la transparence et la capacité de personnalisation sont un avantage stratégique majeur, notamment dans les secteurs réglementés où la maîtrise de l’infrastructure et la souveraineté des données ne sont pas négociables (gouvernement, entreprises et organisations publiques).
Reste un élément que Mistral reconnaît volontiers : ses modèles ne prétendent pas rivaliser, en puissance brute, avec les tout derniers systèmes fermés de ses concurrents américains. Mais la start-up joue une autre partition. Là où les géants misent sur des modèles toujours plus massifs, Mistral parie sur la modularité et la personnalisation. Un modèle plus petit, finement ajusté à un cas d’usage précis, peut souvent dépasser un modèle généraliste beaucoup plus coûteux, tout en offrant une meilleure maîtrise des données, des performances prévisibles et une intégration plus souple dans les infrastructures existantes.
Pour de nombreuses entreprises, cette capacité à façonner leur propre IA compte désormais autant, sinon plus, que la quête de la puissance maximale. Les nouveaux modèles Mistral 3 sont disponibles dès maintenant.
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Source :
Mistral