Meta AI, l’outil IA de WhatsApp, dans le collimateur des autorités antitrust de l’UE ?

Meta AI, l'outil IA de WhatsApp, dans le collimateur des autorités antitrust de l'UE ?



La Commission européenne serait sur le point d’ouvrir enquête antitrust visant Meta et ses fonctionnalités d’intelligence artificielle déployées depuis mars derniers sur WhatsApp.

Meta AI, le chatbot IA de la maison mère de WhatsApp, Facebook et Instagram, serait dans le viseur de la Commission européenne. Bruxelles s’apprêterait à ouvrir une enquête antitrust visant le déploiement des fonctionnalités d’intelligence artificielle de Meta sur WhatsApp, relate le Financial Times, ce jeudi 4 décembre.

En mars dernier, le groupe de Mark Zuckerberg lançait son outil d’intelligence artificielle en Europe. Depuis, les utilisateurs européens peuvent converser avec l’agent conversationnel de Meta lorsqu’ils sont sur Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger. Or, Meta, « qui occupe une position dominante sur le marché des applications de communication grand public, a décidé de préinstaller son service d’intelligence artificielle, appelé Meta AI, en le combinant avec son service WhatsApp, sans aucune demande préalable des utilisateurs. Meta AI est placé en évidence sur l’écran et intégré à la barre de recherche », écrivait en juillet dernier l’autorité italienne de la concurrence, dans un communiqué.

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Des utilisateurs « captifs » de l’univers de Meta ?

Le 30 juillet dernier, l’Italie annonçait ouvrir une enquête visant WhatsApp, sur le même dossier. Concrètement, les autorités italiennes cherchent à savoir si Meta a abusé de sa position dominante, en intégrant son outil IA à tous les utilisateurs de WhatsApp. L’autorité antitrust italienne se demande aussi si le géant californien des réseaux sociaux a empêché d’autres agents IA d’intégrer la plateforme. Des questions que se poseraient aussi les autorités européennes, à Bruxelles, selon le média économique.

« En combinant Meta AI et WhatsApp, Meta semble capable d’orienter sa clientèle vers le marché émergent, non pas par le biais d’une concurrence fondée sur le mérite, mais en “imposant” la disponibilité des deux services distincts aux utilisateurs », écrivait l’autorité italienne. Résultat, les utilisateurs pourraient devenir « captifs » de l’univers de Meta, ou « fonctionnellement dépendants de Meta AI, notamment parce qu’en utilisant les informations fournies au fil du temps, il semble que les réponses générées par le service deviennent de plus en plus utiles et pertinentes », ajoutait-elle.

Le quotidien britannique précise que l’enquête de Bruxelles serait ouverte non pas sous l’égide du DMA, le règlement européen sur les marchés numériques, mais en vertu des lois relatives au droit de la concurrence de l’Union européenne.

Contacté par nos confrères, Meta a renvoyé à une déclaration faite après l’annonce de l’enquête italienne, dans laquelle l’entreprise a « fermement rejeté ces allégations sans fondement ». Cette nouvelle enquête européenne, qui n’est pas encore confirmée officiellement, intervient alors que Donald Trump et son gouvernement multiplient les critiques contre la règlementation européenne sur le numérique et ses amendes, deux éléments décrits comme visant spécifiquement les entreprises américaines. En novembre, le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a déclaré que l’UE devait assouplir ses réglementations sur le numérique : une demande combattue énergiquement par des représentants européens.

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En avril dernier, Meta s’est vu infliger une amende de 200 millions d’euros pour violation du DMA. En novembre 2024, le groupe a aussi été condamné à une amende de près de 800 millions d’euros pour avoir lié son service Facebook Marketplace à son réseau social. Récemment, la Commission européenne a initié plusieurs procédures malgré la pression du gouvernement Trump, l’une visant Google, pour ses classements des médias dans les résultats de recherche, et l’autre ciblant Amazon et Microsoft, pour leur cloud.

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