En matière d’IA, l’Union européenne est à la traine derrière les États-Unis et la Chine. Une place peu enviable dans la course folle au progrès, que la Commission européenne veut dépasser avec le lancement d’un appel d’offres. L’objectif est de créer des giga-usines pour entraîner les modèles IA les plus puissants.
Qu’on apprécie ou pas l’IA générative, on peut difficilement nier les profonds changements que cette technologie apporte dans de nombreux secteurs de l’économie — pour le pire comme pour le meilleur. Dans ce domaine comme dans d’autres, l’Union européenne devrait posséder sa propre force de frappe plutôt que de se reposer sur celle d’un allié aussi peu fiable que les États-Unis.
Un chantier industriel massif dans l’IA
En janvier ou en février prochain, l’exécutif européen lancera donc un appel d’offres pour plusieurs gigafactories équipées des serveurs et des GPU les plus modernes pour entraîner les modèles de langage IA complexes. Sur le principe, il s’agit d’un partenariat public/privé : un mémorandum a été signé avec la Banque européenne d’investissement, qui offrira son appui aux acteurs intéressés. L’appel d’offres devrait s’achever dans le courant de l’été 2026, rapporte le Wall Street Journal.
L’UE a besoin de prendre les choses en main dans la course à l’IA. OpenAI, avec l’aide du gouvernement US, a ainsi annoncé en début d’année le lancement du projet Stargate à 500 milliards de dollars pour faire sortir de terre les data centers indispensables à l’entraînement et à l’inférence des IA. 100 milliards ont déjà été engagés. Et c’est sans compter les innombrables autres projets de Google, Meta et des autres. De son côté, l’Union a annoncé un fonds à 20 milliards d’euros pour soutenir jusqu’à 5 gigafactories.
Henna Virkkunen, la commissaire à la Souveraineté technologique, a indiqué avoir déjà reçu des marques d’intérêt de la part d’entreprises pour participer à cet appel d’offres. Bien sûr, OpenAI s’est immédiatement placé, et la commissaire se veut pragmatique : il sera difficile de faire sans les entreprises américains, à commencer par Nvidia. « Nous savons que, malheureusement, l’Union européenne n’a pas encore la capacité de concevoir et de fabriquer ce type de puces pour l’IA », a-t-elle déclaré. « Nous prévoyons donc d’acheter ces puces à l’étranger. »
👉🏻 Suivez l’actualité tech en temps réel : ajoutez 01net à vos sources sur Google Actualités, abonnez-vous à notre canal WhatsApp ou suivez-nous en vidéo sur TikTok.
Source :
WSJ