Riposte immédiate ? Au lendemain d’une amende de 120 millions d’euros pour non-respect du DSA, X a coupé le compte publicitaire de la Commission européenne. En parallèle, Elon Musk multiplie les insultes, comparant l’UE au régime nazi. La rupture est totale.
Y a-t-il encore un pilote dans l’avion diplomatique ? Entre Elon Musk et Bruxelles, le point de non-retour a été franchi ce week-end. Moins de 24 heures après s’être vu infliger une amende salée de 120 millions d’euros, la plateforme X a tout simplement débranché le compte publicitaire de la Commission européenne.
Si la plateforme avance une justification technique, le contexte explosif et les insultes proférées par le milliardaire ne laissent guère de place au doute : c’est une déclaration de guerre.
L’accusation de X : l’Europe aurait « triché »
Pour justifier cette coupure, Nikita Bier, le Head of Product de X, a allumé la mèche. Selon lui, la Commission européenne ne serait pas une victime, mais une manipulatrice. Il accuse l’institution d’avoir réactivé un compte publicitaire « dormant » pour exploiter une faille de sécurité dans l’outil de création d’annonces.
L’objectif de cette manœuvre présumée ? Faire passer un simple lien pour une vidéo cliquable et ainsi gonfler artificiellement la portée de leur publication annonçant… l’amende contre X.
« Votre compte publicitaire a été résilié », a asséné Nikita Bier, précisant que cette faille n’avait « jamais été abusée de la sorte ».
Le réseau social a donc révoqué la capacité de l’UE à acheter des publicités. Un porte-parole de la Commission a répliqué en assurant utiliser les plateformes « de bonne foi », rappelant au passage avoir cessé toute publicité payante sur X depuis octobre 2023.
Pourquoi Bruxelles a frappé fort (120 millions d’euros €)
Cette escarmouche technique découle d’une sanction historique. Jeudi dernier, l’Europe infligeait à X la toute première amende au titre du Digital Services Act (DSA).
Bruxelles ne sanctionne pas des opinions, mais des manquements structurels graves tels que les certifications trompeuses, l’opacité publicitaire et le blocage des données.
Musk en roue libre : « Abolish » et comparaison nazie
Si l’équipe technique de X gère le blocage du compte, Elon Musk, lui, s’est chargé de l’escalade verbale et il a totalement perdu ses nerfs.
Loin de se contenter d’une défense juridique, le milliardaire a transformé le conflit en guerre idéologique. La personne la plus riche du monde a multiplié les tweets durant le week-end, relayant un montage photo comparant le drapeau européen à une bannière nazi ou qualifiant le Vieux Continent de « Quatrième Reich ».

Son nouveau mantra ? « Abolish » (abolir). Il exige purement et simplement la fin de l’Union européenne, soutenu dans sa démarche par des figures controversées comme Viktor Orbán ou l’ex-président russe Dmitri Medvedev.

Vers l’interdiction totale de X ?
Cette stratégie de la terre brûlée est extrêmement risquée pour l’entreprise. En coupant les ponts commerciaux avec le régulateur tout en l’insultant publiquement, X s’expose à la sanction ultime.
Le DSA prévoit en effet qu’en cas d’infractions répétées et de refus de payer, l’Europe peut prononcer l’interdiction temporaire du service sur le continent. En voulant punir l’Europe par ego, Elon Musk pourrait bien finir par priver X de l’un de ses marchés les plus cruciaux.
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