Dans une vidéo, le PDG d’EngineAI se fait violemment frapper par son robot T800. Un coup de pub brutal pour prouver que la machine est bien réelle et prête au combat.
C’est la vidéo de robot qui fait actuellement le tour de la toile. Las des accusations de trucages vidéo (CGI), le patron d’EngineAI a décidé de payer de sa personne. Littéralement. Le T800, son nouvel humanoïde de combat, l’a envoyé au tapis pour démontrer sa puissance.
On a l’habitude des démos robotiques aseptisées : un robot plie du linge chez Tesla ou prépare du café chez Figure. À Shenzhen, EngineAI a choisi une approche radicalement différente, plus proche de Terminator que de l’assistant ménager idéal. Pour lancer son modèle T800, l’entreprise a orchestré une séquence virale où l’homme affronte la machine.
Un crash-test humain pour faire taire les sceptiques
La violence affichée du robot T800 est une réponse directe à une crise de confiance. Depuis quelques mois, l’industrie de la robotique souffre d’un déficit criant. Entre les vidéos accélérées et les rendus 3D ultra-réalistes, le public, saturé par les prouesses de l’IA générative, est assailli par le doute : ce que l’on voit est-il un véritable exploit robotique ou simplement des effets spéciaux (CGI) ? Le secteur doit prouver qu’il est réel.
Zhao Tongyang, le fondateur d’EngineAI, a tranché le débat. Dans une vidéo diffusée ce 7 décembre, on le voit, bardé de protections, ordonner à son robot de le frapper.
La première tentative est une esquive, mais la seconde ne pardonne pas. Le T800 arme sa jambe et décoche un coup de pied frontal (front kick) en plein thorax. Le résultat est immédiat et le PDG est projeté au sol, le souffle coupé. Hilare mais secoué, Zhao commente à chaud : « Trop violent, trop brutal ! Sans protection, personne ne résiste à ça. »
Cette démonstration marketing prouve deux choses cruciales techniquement : l’ancrage au sol et la réalité physique. Sa gestion de l’équilibre est bluffante et le robot ne recule pas d’un millimètre à l’impact, du haut de ses 1m73 et 75 kg.
À lire aussi : Chine : alerte rouge sur la bulle des robots humanoïdes
Sous le capot, une bête de combat
Le T800 n’est pas qu’un outil de buzz. C’est une vitrine technologique taillée dans un alliage magnésium-aluminium de qualité aviation.
Ce qui rend ce coup de pied possible réside dans trois caractéristiques essentielles. Premièrement, son couple monstrueux : ses articulations sont capables de délivrer jusqu’à 450 N·m de couple, lui permettant de sauter, de courir à 3 m/s et, bien sûr, de boxer.
Deuxièmement, il bénéficie d’une endurance remarquable grâce à sa batterie à l’état solide (solid-state). Cette technologie de pointe, plus sûre et plus dense que le lithium-ion classique, lui confère une autonomie allant jusqu’à 4-5 heures en usage optimisé. Enfin, son cerveau local est crucial : le T800 ne souffre d’aucune latence cloud. Il fonctionnerait sur une puce NVIDIA Jetson Thor, traitant la vision et l’équilibre en temps réel directement à bord.
Du ring au magasin : la stratégie du chaos
Ne croyez pas qu’EngineAI veuille uniquement créer une armée de soldats. Cette mise en scène de « combat » (le robot participera d’ailleurs au tournoi Mecha King le 24 décembre) est un cheval de Troie.
Derrière cette communication combative, l’idée est que si le robot peut survivre à un combat de boxe, il peut survivre à une journée de travail dans un entrepôt ou un magasin. D’ailleurs, EngineAI déploie déjà ses robots comme « Cyber Staff » dans les boutiques de JD.com à Shenzhen. Ils accueillent les clients et font le show.
Un prix qui casse le marché
Le plus effrayant, ou excitant, selon votre point de vue, n’est pas le coup de pied, mais le prix. EngineAI a ouvert les précommandes à 180 000 RMB, soit environ 27 500 euros TTC.
À ce tarif, le T800 aimerait bien mettre KO le Tesla Optimus promis par Elon Musk. Ce dernier avait également défrayé la chronique, il y a quelques semaines, en montrant son kung-fu :
Tesla Optimus learning Kung Fu pic.twitter.com/ziEuiiKWn7
— Elon Musk (@elonmusk) October 4, 2025
👉🏻 Suivez l’actualité tech en temps réel : ajoutez 01net à vos sources sur Google Actualités, abonnez-vous à notre canal WhatsApp ou suivez-nous en vidéo sur TikTok.