Et une de plus ! Malgré la pression de l’administration Trump, la Commission européenne continue d’aligner les entreprises américaines pour leurs pratiques anticoncurrentielles. Google se retrouve (encore une fois) dans la ligne de mire pour son exploitation des contenus en ligne afin d’entraîner son IA.
La Commission européenne vient de lancer une enquête formelle pour déterminer si Google a enfreint les règles de la concurrence de l’UE en utilisant les contenus de sites web et de YouTube pour entraîner et améliorer ses services d’intelligence artificielle, le tout sans compenser les créateurs.
Un avantage indû pour Google ?
L’enquête porte donc sur deux volets. Le premier concerne l’exploitation par Google des contenus de presse pour générer les réponses du mode IA et des AI Overviews (pas disponibles en France) dans les résultats de recherche, sans rémunérer les éditeurs. Ces derniers n’ont pas non plus la possibilité de refuser sous peine de perdre leur position dans les résultats de recherche. La vaste majorité des éditeurs ont besoin de ces résultats pour acquérir du trafic, ce dont ils sont privés avec ces réponses générées par IA.
Le second volet touche les créateurs de contenus sur YouTube, qui n’auraient pas d’autre choix que d’autoriser l’exploitation de leurs vidéos pour entraîner les modèles d’IA de Google. Ils ne touchent aucune rémunération pour ce travail gratuit, et ils ne peuvent pas publier de contenus sur la plateforme en refusant cet usage. En parallèle, les rivaux de YouTube et de Google n’ont pas la possibilité d’exploiter cette manne pour entraîner leurs propres modèles.
L’enjeu est de taille. Les grands acteurs de l’IA ont tendance à piller les contenus issus du « web ouvert », sans aucune autorisation des auteurs et des créateurs, et sans aucune rémunération évidemment. Un parasitage qui menace l’économie et l’expression d’un vaste pan du web.
« Une société libre et démocratique repose sur des médias pluriels, un accès ouvert à l’information et un paysage créatif dynamique », rappelle Teresa Ribera, commissaire à la Concurrence. « L’IA apporte des avancées remarquables et de nombreux bénéfices aux citoyens et aux entreprises en Europe, mais ce progrès ne peut pas se faire au détriment des principes qui fondent nos sociétés. »
Si les pratiques alléguées à Google sont confirmées, elles pourraient constituer un abus de position dominante en vertu du Traité sur le fonctionnement de l’UE. L’enquête n’ayant aucune durée maximale de traitement, elle pourra durer autant de temps que nécessaire : les premières décisions ne vont donc pas tomber tout de suite.
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Source :
Commission européenne