Des Ford « Made in France » ? C’est officiel, et c’est une victoire majeure pour Renault

Des Ford « Made in France » ? C’est officiel, et c’est une victoire majeure pour Renault



Renault va fabriquer deux modèles électriques pour l’américain Ford dans ses usines du Nord. Un partenariat « historique » pour contrer l’offensive chinoise.

Qui aurait parié là-dessus il y a cinq ans ? Voir des Ford sortir des chaînes de montage françaises de Renault, c’est pour très bientôt. Face à la déferlante des constructeurs chinois et à la difficulté de rentabiliser l’électrique, les vieilles rivalités s’effacent au profit de la survie. Le constructeur au Losange et l’Américain à l’Ovale bleu ont officialisé ce mardi un rapprochement industriel majeur.

Du « Made in France » pour sauver le soldat Ford

Ford a besoin de petites voitures électriques abordables, un segment (le segment B) qu’il a déserté en tuant sa célèbre Fiesta. Pour revenir dans la course sans se ruiner en recherche et développement, les deux groupes ont scellé un accord qui permet à l’américain de ne pas repartir d’une feuille blanche.

Deux nouveaux modèles, conçus par Ford mais développés avec le groupe français, seront basés sur la plateforme Ampere, la même famille d’architecture que celle des Renault 5 E-Tech et R4 électriques. Mieux encore, ces véhicules seront assemblés directement en France, au sein du pôle ElectriCity dans le nord du pays (qui englobe les sites de Douai, Maubeuge et Ruitz).

C’est une victoire pour François Provost et ses équipes, qui capitalisent sur le travail engagé sous l’ère Luca de Meo, et dont la compétitivité industrielle est ici saluée par un concurrent direct. Le calendrier est déjà fixé : le premier modèle issu de ce mariage de raison arrivera en concession début 2028.

Pourquoi Ford mise sur Renault plutôt que Volkswagen ?

L’annonce surprend, car Ford s’appuyait jusqu’ici sur Volkswagen pour ses véhicules électriques en Europe (le nouvel Explorer est par exemple dérivé de la base MEB allemande). Mais pour les petites citadines, l’offre allemande ne semble plus assez compétitive aux yeux de Jim Farley, le PDG de Ford.

L’homme fort de Détroit ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur le redressement spectaculaire du groupe français : il souligne que Renault a fait ses preuves en matière de compétitivité sur les coûts et les volumes dans ce segment. En clair ? Renault sait fabriquer des petites voitures électriques moins chères que les autres. C’est l’arme absolue pour espérer résister à la future concurrence chinoise qui s’apprête à inonder l’Europe avec des tarifs agressifs.

Les utilitaires aussi dans le viseur

L’accord ne s’arrête pas aux citadines. Les deux géants ont également signé une lettre d’intention pour collaborer sur les véhicules utilitaires légers.

C’est un point crucial, car Ford est un poids lourd du secteur en Europe (numéro 2 avec ses Transit), juste devant Renault (numéro 3). Stellantis, l’actuel leader, a du souci à se faire. Si ce volet se confirme, on pourrait voir naître des fourgons développés en commun pour optimiser encore plus les coûts de production.

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Pas de fusion en vue

Faut-il y voir les prémices d’une fusion géante ? Jim Farley a balayé l’idée d’un revers de main. Ford reste une entreprise « radicalement indépendante », contrôlée par une famille.

Il s’agit ici d’un pragmatisme industriel pur : partager les coûts ou mourir (ou du moins, disparaître du marché européen). Pour Renault, c’est une excellente nouvelle qui va permettre de remplir ses usines françaises et d’amortir ses investissements colossaux dans sa filiale Ampere.

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Source :

Le Monde



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