Asphyxié par la concurrence chinoise, iRobot rend les armes. La société américaine déclare faillite et prévoit d’être rachetée par un groupe chinois. Pour l’instant, la marque promet que rien ne change pour ses utilisateurs actuels.
iRobot, le fabricant des aspirateurs robots Roomba, vient de déclarer faillite. Le groupe s’est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Cette législation permet à la société d’obtenir un délai pour réunir les fonds exigés par ses créanciers, en plaçant ses avoirs et ses dépenses sous le contrôle des tribunaux. Dans le cas d’iRobot, la faillite n’est qu’une étape transitoire vers un rachat.
La chute d’un géant
Fondé en 1990 dans le Massachusetts, iRobot a longtemps été l’une des marques incontournables du marché des aspirateurs robots. Avec ses Roomba, le groupe américain a vendu plus de 40 millions de robots vendus dans le monde, toutes gammes confondues. Fort de plus de 80 % des parts du marché des aspirateurs robots grand public, iRobot revendiquait encore 1,56 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2022.
Cependant, la concurrence chinoise a fini par avoir raison de la société et de ses Roomba. Avec des prix défiant toute concurrence, des marques chinoises comme Roborock, Ecovacs, Dreame ou Xiaomi ont mis la pression sur le numéro un du marché. iRobot a donc consenti à des investissements massifs en matière de recherche et développement pour rester compétitifs. En vain. Les ventes se sont mises à péricliter.
En plein marasme économique, iRobot a été approché par Amazon. La multinationale de Jeff Bezos ambitionnait de mettre la main sur les Roomba pour enrichir son offre d’objets connectés. Amazon avait mis 1,4 milliard de dollars sur la table pour s’offrir iRobot. Le rachat s’est heurté aux régulateurs européens. Ceux-ci ont estimé que le rachat représentait un danger pour la concurrence sur le marché de l’aspirateur robot. Amazon a donc dû renoncer au rachat d’iRobot, provoquant l’effondrement de l’entreprise américaine. Les taxes douanières sont également venues compliquer la situation financière d’iRobot. En dépit d’une refonte complète de son offre, la marque a enregistré un effondrement brutal de ses chiffres de vente.
Le roi de l’aspirateur robot se fait engloutir par un groupe chinois
Au bord du précipice, iRobot a fini par négocier un rachat par Picea Robotics, le sous-traitant chinois qui fabrique les aspirateurs robots Roomba dans ses usines de Shenzen. La société américaine explique avoir passé « un accord de soutien à la restructuration » avec le groupe chinois, qui est aussi son principal créancier.
Cet « accord représente une étape cruciale pour consolider la situation financière d’iRobot et positionner la société en vue d’une croissance et d’une innovation durables », assure iRobot dans le communiqué de presse. L’objectif affiché est de réduire la dette, d’assainir les finances et de continuer à investir dans les futurs Roomba et d’autres produits domotiques.
Qu’est-ce que ça change pour votre Roomba ?
iRobot promet que ce changement de propriétaire ne devrait pas avoir de conséquence immédiate pour les utilisateurs de ses robots. La firme promet de continuer à fonctionner normalement pendant la procédure de rachat, sans interruption prévue pour l’application, les programmes des clients, le support des produits ni la chaîne d’approvisionnement. Dans un premier temps, rien ne devrait changer pour les usagers. Les Roomba déjà vendus continueront d’aspirer ou de nettoyer comme d’habitude
À moyen terme, tout dépendra de la réussite de la restructuration. Si le plan se déroule comme prévu, iRobot devrait avoir plus de marge de manœuvre financière pour sortir de nouveaux modèles tout en garantissant le fonctionnement du cloud et de l’application. En cas d’échec, il n’est pas impossible que le cloud ou l’application finissent par être abandonnés… ce qui signifie qu’il faudrait dire adieu aux fonctions connectées. Néanmoins, votre Roomba ne sera pas totalement hors service. Les robots disposent en effet de touches physiques qui permettent de lancer ou de couper une opération. Nous n’en sommes cependant pas encore là.
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