L’enquête sur le piratage du ministère de l’Intérieur progresse. Alors que les pirates prétendent toujours avoir exfiltré des millions de données, un hacker de 22 ans a été interpellé à Limoges.
Le ministère de l’Intérieur a été piraté. Lors de l’attaque, qualifiée de « très grave » par Beauvau, des hackers ont consulté des fichiers de police sensibles, comme le TAJ (Traitement des antécédents judiciaires) ou le FPR (Fichier des Personnes Recherchées). L’enquête a pu prouver qu’une centaine de fiches du TAJ ont été exfiltrées par les cybercriminels. L’extraction de millions de données a par contre été démentie.
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Un hacker en garde à vue
Dans le cadre des investigations, un hacker vient d’être interpellé par les forces de l’ordre, annonce la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau. Âgé de 22 ans, le pirate a été condamné pour des faits analogues quelques mois plus tôt. Soupçonné d’atteinte à un système de traitement automatisé des données, le jeune homme pourrait être maintenu 48 heures en garde à vue. Sur le papier, il risque dix ans de prison.
Au cœur de l’intrusion, on trouve la négligence de certains agents du ministère. Ceux-ci auraient en effet commis l’erreur de partager des mots de passe en clair par mail. Ces mots de passe ont ensuite été interceptés par les pirates.
«Vous savez, il y a 300.000 agents au ministère de l’Intérieur et, à partir de certaines boîtes professionnelles, un individu ou un groupe d’individus a pu récupérer des codes d’accès, qui sont échangés en clair, en dépit de toutes les règles de prudence que l’on diffuse pourtant très régulièrement», regrette le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, interrogé par Le Figaro.
Pour corriger ces failles, Laurent Nuñez a annoncé plusieurs mesures immédiates, comme la fermeture de certains comptes et la mise en place obligatoire de la double authentification. Ces nouvelles règles vont imposer un cadre de travail plus strict aux agents. Le ministre assume les conséquences organisationnelles de cette faille de sécurité.
🚨🔴 Piratage Ministère de l’Intérieur : RIDEAU ! C’ÉTAIT DU GROS BLUFF… Les petits jeunes ont joué avec le feu et se sont brûlés 😬
Les petits jeunes flippent énormément après l’arrestation de leur petit copain !
Ils viennent de mettre un message… surprenant… mais qui… pic.twitter.com/8x6FtKGoxN
— SaxX ¯\_(ツ)_/¯ (@_SaxX_) December 17, 2025
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« Je me suis senti obligé »
Quelques heures après l’arrestation, les pirates d’Indra, qui revendiquent l’intrusion, ont publié un communiqué à l’attention de la Brigade de Lutte contre la Cybercriminalité (BL2C), en charge de l’enquête. Ils expliquent avoir piraté les systèmes du ministère pour dénoncer la sécurité défaillante du gouvernement.
« Je me suis senti obligé d’agir ainsi car votre sécurité est déplorable. Si un terroriste avait obtenu un tel accès, les conséquences auraient été tout autres. Permettez-moi de vous rappeler que j’ai eu accès à l’intégralité de vos systèmes internes », déclare le groupe, cherchant à forcer la France à verser une rançon.
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Source :
Le Figaro