Programmer, c’est compliqué. Écrire des lignes de code dans un éditeur n’a rien d’évident, et la finalisation d’un projet revient à suer à grosses gouttes. Le « vibe coding », cette discipline apparue dans le sillage de l’IA générative, permet d’accélérer le développement de projets mais gare à ne pas aller trop loin prévient Michael Truell, cofondateur et CEO de Cursor… un logiciel spécialisé dans le vibe coding !
L’IA générative a ouvert le monde du développement à des utilisateurs curieux mais sans connaissance particulière de la programmation. Il suffit de souffler à ChatGPT ou Gemini une idée pour une app ou un jeu, et le bot propose du code tout prêt, une pratique baptisée vibe coding. Des bots que l’on retrouve aussi dans les environnements de développement (IDE), qui livrent du code ou complètent automatiquement des lignes.
Quand l’IA code à votre place, gare à l’effondrement
« Le vibe coding désigne une manière de coder avec l’IA où l’on ferme un peu les yeux : on ne regarde pas du tout le code et on se contente de demander à l’IA de construire le produit à sa place », selon la définition de Michael Truell, le cofondateur et CEO de Cursor, un IDE intégrant nativement des fonctions d’IA générative. Durant une conférence Fortune Brainstorming AI, le dirigeant a comparé l’approche du vibe coding — dont il est le fer de lance — à la construction d’une maison : on se contente de monter quatre murs et un toit, sans savoir ce qui se passe sous le plancher ni dans les câbles électriques.
Autrement dit : ça peut marcher, mais les fondations ne sont pas forcément très solides. Cette méthode peut convenir pour des prototypes rapides d’apps, de jeux ou de sites web. Mais pour des projets plus importants, des risques peuvent apparaitre. « Si vous fermez les yeux, que vous ne regardez pas le code et que vous laissez des IA construire sur des fondations fragiles, en ajoutant étage après étage, tout finit par s’effondrer », prévient Michael Truell.
Évidemment, il ne se tire pas une balle dans le pied avec ces déclarations, car dans le même temps il vante Cursor, un outil très différent selon lui. Plutôt que de remplacer le développeur, le logiciel intègre l’IA directement dans l’environnement de développement (cela peut être GPT, Gemini, Claude…). En s’appuyant sur le contexte — une fonction, un fichier, ou même une base de code entière — l’assistant peut suggérer la ligne suivante, générer des blocs complets, aider au débogage ou expliquer des erreurs.
Le hic, c’est que tout n’est pas non plus parfait. Un développeur consciencieux aura tout intérêt à examiner de près le code pour avoir au moins une prise sur ce que Cursor génère. Néanmoins, le logiciel permet d’accélérer des tâches répétitives ou complexes, plaide-t-il, « dans les moments où l’on veut plonger dans les détails, l’outil est là. Et quand on souhaite prendre du recul et confier une tâche complète à l’IA, c’est aussi possible. »
Comme tout ce que génère les IA génératives, le vibe coding est loin de faire l’unanimité dans l’industrie. Certains développeurs y voient un formidable outil de productivité, capable de réduire le temps passé sur des tâches ingrates. D’autres s’inquiètent d’une dépendance excessive à des systèmes opaques, véritables « boîtes noires » qui génèrent parfois du code difficile à maintenir, peu lisible, voire incorrect sur le plan logique ou sécuritaire. La dette technique peut coûter cher.
👉🏻 Suivez l’actualité tech en temps réel : ajoutez 01net à vos sources sur Google, et abonnez-vous à notre canal WhatsApp.
Source :
Fortune