La situation ne va pas aller en s’améliorant sur le marché des PC. Les prévisions pour 2026 étaient déjà dans le rouge, leur révision par IDC les enfoncent encore davantage dans le cramoisi. Première cause de cette mauvaise fortune : la demande toujours plus folle en mémoire vive par les acteurs de l’IA.
Le mois dernier, IDC prévoyait une baisse des livraisons de PC pour l’année prochaine de 2,5 %. Il n’y avait déjà pas de quoi fanfaronner, mais la maison d’analyses a revu ses estimations, et d’après ses scénarios… ce sera pire encore ! IDC prévoit désormais un recul compris entre 4,9 % et 8,9 %, le tout s’accompagnant de hausses des prix moyens entre 4 à 8 %.
L’IA accapare la RAM
La situation est d’autant délicate que se croisent la fin du support de Windows 10, la pression exercée par Microsoft et les constructeurs pour acheter des PC compatibles avec Windows 11, et l’offensive marketing autour des « AI PC ». Certains fabricants ont dans leurs tuyaux des augmentations de prix qui pourraient grimper jusqu’à 20 % à partir du deuxième semestre !
Les grands acteurs comme Lenovo, Dell, ou HP devraient tirer parti de leur poids pour gagner des parts de marché, mais les assembleurs locaux, le marché du DIY (les particuliers qui montent leurs propres PC) et les petits constructeurs seront les plus fragilisés. La pénurie menace aussi directement les PC IA, qui nécessitent au minimum 16 Go de RAM, souvent 32 Go : des kits devenus extrêmement coûteux et difficiles à obtenir.
Évidemment, le problème numéro 1 actuellement dans l’industrie est l’explosion de la demande des acteurs de l’IA, dont les centres de données réclament énormément de mémoire. D’où une flambée des coûts pour la RAM et le stockage NAND, deux composants souvent fabriqués par les mêmes fournisseurs (Samsung, SK Hynix ou encore Micron) et donc les capacités de production sont accaparés par les besoins de l’IA.
Si les fournisseurs ramassent la mise, les dindons de la farce ne sont autres que les consommateurs « classiques » qui font face à des factures de plus en plus élevées pour leurs appareils électroniques. Et si le marché du PC en souffre, c’est aussi le cas du côté des smartphones.

Le secteur des smartphones, en particulier Android, est directement menacé. La mémoire représente une part importante du coût d’un appareil, surtout en milieu de gamme. Avec l’envolée des prix, les constructeurs devront augmenter les tarifs, réduire les caractéristiques techniques, ou les deux.
IDC anticipe une contraction du marché mondial des smartphones en 2026 ; elle devrait être comprise entre 2,9 % (scénario modéré) et 5,2 % (scénario pessimiste), avec en parallèle une hausse des prix moyens de 3 à 8 %. L’entrée de gamme va prendre le plus cher ; avec de tels prix, les utilisateurs vont conserver leurs smartphones plus longtemps.
Et le pire, c’est qu’IDC ne voit pas d’amélioration au niveau de la RAM avant 2027…
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Source :
IDC