Longtemps considéré comme un pays à la pointe de la technologie, jamais le Japon n’aura conjugué autant les extrêmes. Car si l’industrie japonaise se tourne vers les nouvelles technologies depuis des années, les cordonniers sont aussi souvent les plus mal chaussés, et l’administration nippone a toujours recours à des technologies dépassées sans véritablement souhaiter se tourner vers le temps présent et encore moins l’avenir.
De nombreuses banques ont ainsi toujours recours aux registres papier, avec le risque de dégradations dans le temps, de perte ou endommagement du fait d’incendies, inondations ou autres…
Récemment, nous parlions des difficultés rencontrées dans le pays du fait de l’abandon d’Internet Explorer, le navigateur désormais remplacé par Edge. Si Microsoft a appelé aux utilisateurs à changer de navigateur depuis des années, de nombreux systèmes officiels ou de grandes sociétés japonaises tournent encore sous Windows XP et sont dépendants d’Internet Explorer…
Japon : technologies de pointe et archaïques se côtoient
Autre point récemment mis en avant : le Japon se montre toujours particulièrement dépendant à un support de stockage obsolète en occident depuis des années : la disquette.
Le ministre japonais du Numérique, Tarō Kōno a récemment pris la parole sur Twitter pour exprimer sa volonté d’en finir avec cette technologie. Le message est particulièrement explicite ; le ministère du numérique part en guerre contre les disquettes de stockage, précisant qu’il y a encore actuellement plus de 1900 règles gouvernementales qui exigent encore l’État et ses services à se servir des disquettes 3.5″ pour le stockage, les CD, MiniDisc et autres supports obsolètes.
Digital Minister declares a war on floppy discs.
There are about 1900 government procedures that requires business community to use discs, i. e. floppy disc, CD, MD, etc to submit applications and other forms. Digital Agency is to change those regulations so you can use online.— KONO Taro (@konotaromp) August 31, 2022
Le gouvernement souhaite changer ces règles pour tourner l’administration vers des outils en ligne plus faciles à faire évoluer, plus accessibles et permettant une centralisation des données ainsi qu’un partage plus large des informations.
La disquette n’est pas la seule dans le collimateur du ministère du Numérique qui entend également en finir avec d’autres outils d’une autre époque comme le fax, le télécopieur ou le fameux timbre Hanko visant à donner un aspect officiel à certains documents importants.
Reste que la transition s’annonce compliquée et qu’un changement seul des règles et procédures ne suffira pas à faire entrer l’administration japonaise dans le numérique. D’une part, le pays devra procéder à une mise à niveau de la formation du personnel administratif, mais aussi communiquer auprès d’une population vieillissante qui n’a jamais connu que l’administration traditionnelle.
Une phase de transition devrait permettre aux personnels de s’adapter et d’offrir une certaine souplesse aux usagers avec le choix d’une procédure traditionnelle ou numérique, avant d’imposer des outils et processus modernes à l’ensemble de la population.