Dans un effort pour prolonger le cycle de commercialisation des appareils mobiles et éviter un renouvellement trop précoce et inutile alors que les équipements sont encore fonctionnels, l’Europe entend forcer les fabricants à faire durer smartphones et tablettes en imposant des régulations sur le matériel comme le logiciel, après avoir imposé la connectique USB-C à partir de 2024.
Un volet porte sur la modularité des composants et la facilité de réparation, ainsi que sur l’obligation de disposer de cinq ans de pièces détachées à compter de la date de commercialisation des produits, tout en continuant de promouvoir le reconditionnement et le recyclage.
Il est aussi question de garantir la capacité de la batterie dans le temps, en imposant un seuil minimal de 83% de maintien de la charge après 500 cycles.
L’autre levier d’action concerne la partie logicielle. Trop souvent, les fabricants ont lancé des smartphones et tablettes ne proposant que très peu de possibilités de mise à jour et les empêchant d’accéder aux nouvelles fonctionnalités, dont celles de sécurité.
Les appareils mobiles sont souvent lancés dans une version de l’OS qui n’évoluera plus au fil du cycle de commercialisation du produit ce qui, de fait, constitue déjà une incitation à en changer bien avant sa fin de vie, tandis que l’arrêt de la distribution des correctifs de sécurité peut poser des problèmes de vulnérabilité au fil des années.
5 ans de mise à jour pour tous
Si certains acteurs font déjà des efforts en proposant trois (le plus souvent, et c’est le cas de Google pour ses Pixel) à quatre ans (plus rare, comme Samsung sur ses modèles premium) d’évolution de l’OS, l’Union européenne entend accélérer le mouvement en préparant un texte obligeant à garantir 3 ans de mise à jour d’OS et 5 ans de correctifs de sécurité.
Le texte prévoit notamment que les grandes évolutions d’OS devront être diffusées dans les deux mois suivant leur mise à disposition publique (contre parfois plusieurs trimestres actuellement, surtout pour les modèles de milieu de gamme).
Ces dispositions ne sont pas forcément rares pour les modèles premium mais bien plus rares pour les smartphones de milieu de gamme. Toutefois, imposer un tel suivi augmentera forcément le coût de ces appareils, fait valoir l’industrie mobile.
Le projet de loi est encore à l’état de brouillon et continue de faire l’objet de discussions (certains Etats membres voudraient imposer 7 ans de mise à jour) avec les différentes parties, avant un vote et une application qui ne se ferait qu’un an plus tard.