A Hongkong, YouTube bloque des vidéos en lien avec « Glory to Hongkong », hymne des manifestants en 2019

A Hongkong, YouTube bloque des vidéos en lien avec « Glory to Hongkong », hymne des manifestants en 2019


YouTube a annoncé, mercredi 15 mai, son intention de se conformer à une ordonnance du tribunal de Hongkong lui demandant de restreindre l’accès aux vidéos d’un chant de protestation politique, Glory to Hongkong. La semaine précédente, la cour d’appel de l’ex-colonie britannique a en effet accédé à la demande d’interdiction du gouvernement local concernant cet hymne, composé lors des manifestations prodémocratiques de 2019. Cette décision de justice interdit l’interprétation et la diffusion de la chanson et dresse une liste de 32 vidéos YouTube qui, selon le gouvernement, posent problème.

La plate-forme en ligne a donc confirmé avoir bloqué l’accès à ces contenus pour les utilisateurs de Hongkong, avec effet immédiat, ce qu’a pu constater l’Agence France-Presse (AFP). Certaines des pages concernées précisent à présent que « ce contenu n’est pas disponible dans ce pays en raison d’une décision de justice ».

« Nous sommes déçus par la décision de la cour, mais nous nous conformons à son ordre de retrait. Nous continuerons d’étudier les possibilités d’appel afin de promouvoir un accès libre à l’information », a déclaré YouTube dans un communiqué. « Cette injonction poursuit l’objectif légitime de préserver la sécurité nationale et est nécessaire, raisonnable, légitime, proportionnée », a de son côté justifié un porte-parole du gouvernement.

« Censure politique »

Les autorités de Hongkong ont entrepris ces poursuites en 2023 après des événements sportifs dans lesquels Glory to Hongkong a été joué en tant qu’hymne officiel de Hongkong, au lieu de La Marche des volontaires, hymne de la Chine. A l’époque, les autorités ont demandé aux acteurs d’Internet tels que Google de retirer le morceau de leurs résultats de recherche, sans succès. Les Etats-Unis ont estimé que cette interdiction était un coup porté à la réputation internationale de Hongkong.

Pour Lokman Tsui, ancien responsable de la liberté d’expression chez Google pour l’Asie, il est « très décevant que Google ait décidé de se conformer à une demande flagrante de censure politique ». Et selon Cornelius Hanung, du groupe de défense des droits humains Forum-Asia, cette décision de justice est une « mesure extraordinaire », rapprochant Hongkong de pays « comme la Birmanie et le Laos en matière de liberté d’expression ».

Plus de 290 personnes ont été arrêtées, 174 inculpées et 114 condamnées – pour la plupart des personnalités politiques, militants et journalistes prodémocratie – depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale à Hongkong en 2020, renforcée par un deuxième texte promulgué en mars.

Le Monde avec AFP

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