Au salon Japan Expo, qui va refermer ses portes, dimanche 14 juillet, au Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis), une parenthèse de calme s’ouvre pour César. Pince coupante à la main, ce Dunkerquois a détaché une cinquantaine de pièces de couleur, jusqu’ici accrochées en grappes de plastique. Une fois assemblées, on y reconnaît un « mecha » (un robot guerrier géant et pilotable) de la série animée de science-fiction Gundam, dont l’univers est pourtant aux antipodes de cette ambiance détendue. L’opération lui a demandé une quarantaine de minutes. « C’est très zen », commente le quinquagénaire fan de manga, et jusqu’ici néophyte en matière de « gunpla ».
Le mot « gunpla » est une contraction de Gundam Plastic Model, qui signifie « modèle réduit en plastique Gundam ». Une activité proposée en ateliers gratuits au stand de l’Association pour l’essor de l’univers Gundam (AEUG), durant les quatre jours du salon, à raison d’un stock de trente robots par jour fournis par leur fabricant Bandai Namco.
Les maquettes ne demandent ni colle ni peinture, il faut simplement suivre un plan illustré : « J’ai été un peu traumatisé par les maquettes de mon enfance, je ne pensais pas que ça allait être aussi simple… », s’étonne César face à son modèle d’une dizaine de centimètres d’une icône de la série, le robot bleu, blanc et rouge RX 78-2.
Essor durant la pandémie
Bastien, 12 ans, est en difficulté. « C’est un peu stressant. On peut le casser facilement », glisse le garçon, absorbé par la tâche et un peu déçu d’avoir sectionné un bout de la tête du robot. « Il faudra mettre un point de colle quand tu rentres à la maison », lui conseille Jean, un des membres de l’association qui encadre l’initiation avec ce modèle conçu pour les débutants.
Au côté du garçon, deux autres membres de la famille s’essaient aussi à l’exercice. Son jeune oncle, âgé de 17 ans, s’exécute en vingt minutes. Il faut dire qu’il a déjà pratiqué avec un modèle avancé, « trop dur pour son niveau », dont il n’est jamais venu à bout. La grand-mère de Bastien, Line, fait preuve de patience. « C’est un genre de puzzle », s’amuse la sexagénaire venue de l’Oise, qui suit les étapes de la notice légendée en japonais et en anglais.
« Pourquoi les deux jambes ne sont pas pareilles ? », s’interroge-t-elle. Jean se rapproche, sort un couteau de modélisme et détache les parties en plastique d’une des jambes montée à l’envers pour les réassembler correctement. « Vous avez fait ça toute votre vie, ça se voit », ajoute la débutante, qui se réjouit de cette activité manuelle en famille.
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