A Japan Expo, la venue de Ken Akamatsu, mangaka et homme politique aux idées très libérales, fait débat

A Japan Expo, la venue de Ken Akamatsu, mangaka et homme politique aux idées très libérales, fait débat


Défenseur de la pédopornographie, sympathisant d’extrême droite, auteur dépassé : certaines réactions à la venue à la Japan Expo de Ken Akamatsu, mangaka aujourd’hui sénateur sous l’étiquette du Parti libéral démocrate (PLD, au pouvoir), ont pu surprendre.

« Pour nous, son parcours est intéressant. Ses œuvres, à commencer par Love Hina, ont connu un grand succès en France, avec un vrai impact. Le fait qu’il soit devenu politicien, c’est original. Qu’il vienne nous parler de son vécu nous a semblé sympa », explique Thomas Sirdey, co-organisateur et cofondateur de Japan Expo – du jeudi 13 au dimanche 16 juillet au parc des expositions Paris-Nord Villepinte –, qui ne comprend pas les critiques adressées.

Des arguments qui contrastent avec certaines réactions observées sur Twitter. « Engagé à l’extrême droite et dans la défense de la pédophilie, faut pas oublier la seconde partie », s’agace Mievi (@Mievigon), en référence à l’attachement de Ken Akamatsu à la liberté totale de création et en réaction à une photo montrant le mangaka en train d’offrir un portrait à la première ministre italienne, Giorgia Meloni. Cette photo, à l’origine mise en ligne par le ministère des affaires étrangères japonais à l’approche du sommet du G7 en mai à Hiroshima, était également reprise par Lua (@DeformerLua), qui se demandait : « Il fera quoi à Japan Expo, un live-drawing avec Marine Le Pen ? » C’est oublier que le mangaka fait des portraits de toutes les personnes qu’il rencontre, comme le chancelier allemand, Olaf Sholtz. « Même nous, il nous a croqués et glissés dans un manga », s’amuse Thomas Sirdey.

Quelles qu’elles soient, les réactions rappellent que le natif, en 1968, de Nagoya a des convictions bien affirmées. Sa carrière de mangaka explose dans les années 1990 avec AI non-Stop ! et surtout Love Hina. Ont suivi Negima ! Le Maître magicien ou encore UQ Holder ! Ses créations, souvent adaptées en séries animées, se sont écoulées à plus de 50 millions d’exemplaires.

Défense des droits d’auteur

Sa notoriété ne se limite pourtant pas à ses œuvres. Farouche défenseur de la liberté de création et d’expression, l’auteur, qui a dirigé la puissante Association japonaise des mangakas, a enchaîné les actions contre des législations perçues comme une menace pour le travail des dessinateurs.

Lors des débats sur les textes adoptés en 2011 par la ville de Tokyo puis en 2014 par le gouvernement central pour lutter contre les contenus pédopornographiques, Ken Akamatsu était aux côtés des éditeurs, dont les géants Shueisha et Kodansha, pour pointer l’absence de distinction entre la pornographie mettant en scène de vrais enfants et des dessins les représentant, ou souligner la menace pour des œuvres présentant des scènes de pédopornographie faisant partie du scénario. Un prêtre pédophile apparaît dans MW et l’inceste est au cœur d’Ayako, deux œuvres d’Osamu Tezuka, figure tutélaire du manga nippon.

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