Alors que la vente de SFR se précise, des salariés inquiets pour …

Alors que la vente de SFR se précise, des salariés inquiets pour ...



Longtemps taboue, la vente du deuxième opérateur français se confirme. Dans les prochains jours, SFR sera placée, selon plusieurs médias économiques, en procédure de sauvegarde accélérée. Un processus administratif prévu dans le cadre de l’accord de renégociation de sa dette, conclu avec ses créanciers fin février.

Alors que l’entreprise a vu sa dette passer de 24 à 15 milliards d’euros, le Tribunal de Commerce de Paris a quatre mois pour valider sonplan de sauvetage. Ce qui nous conduit à la rentrée. Altice France, maison mère de SFR, pourrait alors procéder à sa vente.

Valorisé 30 milliards d’euros selon Bloomberg, l’opérateur compte 19 millions de clients dans le mobile et 6 millions d’abonnés dans le fixe. Plusieurs prétendants seraient sur les rangs. Les autres opérateurs français – Free, Orange et Bouygues Telecom – auraient mandaté des banques d’affaires pour étudier le dossier.

Des acteurs étrangers se montreraient également intéressés. Des opérateurs du Moyen-Orient comme le saoudien Said Telecom Company (STC) – déjà actionnaire principal de l’espagnol Telefónica – ou l’émirati Etisalat (Emirates Telecommunications Corporation) sont régulièrement cités.

Un fondateur aux abonnés absents

Le compte à rebours semble en tout cas enclenché. Si Altice France a stoppé l’hémorragie de la fuite des abonnés de SFR, il peine à rendre la mariée attractive. Ses recettes ont reculé de 6,2% au premier trimestre malgré un léger rebond de son nombre de clients dans le mobile.

Patrick Drahi, fondateur d’Altice, aurait, lui, définitivement tourner la page de son aventure dans les télécoms. Selon Challenges, l’homme d’affaires « s’invente une nouvelle vie après SFR ». Passant désormais l’essentiel de son temps en Israël, dont il est ressortissant, il multiplierait les déplacements dans les pays du Golfe, « où il se montre très engagé dans l’application des accords d’Abraham entre Israël et les Émirats. »

Près de 8 000 emplois détruits sous l’ère Drahi

Toutes ses informations ne sont pas de nature à rassurer les quelque 8 000 salariés de SFR. Alors que pléthore d’articles expliquent à leurs clients comment changer d’opérateur, ils se demandent de quoi leur avenir sera fait. Si l’hypothèse d’un rachat de tout ou partie de SFR par un rival français se confirme, « la casse sociale serait énorme », s’alarme Sud PTT dans un tract.

Cette opération de consolidation conduirait à d’inévitables doublons dans les fonctions support mais aussi au sein du réseau de vente. Les salariés de SFR sont déjà échaudés. Le groupe télécoms s’est construit par une série de rachats et de fusions – Kaptech, Belgacom, Firstmark, Neuf Télécom, Cegetel, Numéricable – entraînant à chaque fois des destructions d’emplois.

Les employés ont également subi deux plans sociaux sous l’ère Drahi. Deux après le rachat de SFR, Altice supprimait 5 000 postes, soit un tiers de l’effectif. Nouveau couperet en 2021 au sortie de la crise Covid. Cette fois ce sont 1 700 emplois qui sont menacés, un cinquième de la masse salariale.

En tout près de 8 000 emplois auraient été détruits selon Sud PTT. Depuis, le climat social s’était apaisé. Alors qu’à la rentrée, Orange et Bouygues Telecom faisaient peser des menaces sur l’emploi afin de préserver leurs marges, il n’en était rien du côté de SFR.

Jusqu’ici tout va bien…

La donne a changé. Alors qu’un démantèlement est désormais possible, Sud PTT réclame un comité de groupe extraordinaire. Selon le syndicat, la direction de SFR serait atteinte de cécité, minimisant la situation et se montrant rassurante « … pour noyer le poison ». Il en tient pour preuve la nouveau compagne lancée fin mai. Intitulée « SFR, on s’engage pour vous », elle montre comment l’opérateur au carré rouge a accompagné ses clients dans tous les changements technologiques depuis près de 40 ans.

Ce spot publicitaire doit selon Altice France, refléter la mobilisation de SFR auprès de ses abonnés. En octobre dernier, l’opérateur avait déjà lancé un plan de reconquête en interne afin de redevenir l’opérateur préféré des Français après avoir vu sa réputation entachée par le scandale Pereira. Dans le contexte d’incertitude actuel, il sera difficile de rassurer à la fois ses clients et ses salariés.

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