Il n’y a pas que les voitures qui vont prochainement devenir autonomes. Pendant que l’automatisation se prépare dans les avions de ligne, elle avance également dans les trains.
Le groupe industriel Alstom en a fait la démontration à Breda, aux Pays-Bas, en collaboration avec le gestionnaire d’infrastructure ProRail et l’opérateur ferroviaire belge Lineas.
Automatisation totale en démonstration
Il s’agissait de montrer qu’il est désormais possible d’atteindre le plus haut niveau d’automatisation sur une locomotive de manoeuvre. Baptisé GoA4, le procédé peut gérer le démarrage, la conduite et l’arrêt de façon automatisée mais aussi la gestion d’obstacles et d’événements imprévus sans intervention humaine.
C’est ce dernier point qui était au coeur de la démonstration d’Alstom avec un système « capable de réagir de manière autonome à divers obstacles » et qui ouvre la voie à une utilisation étendue de la conduite autonome dans les opérations de manoeuvre.
Cela doit permettre d’offrir plus de souplesse dans la gestion du fret pour commencer et plus tard pour le transport de passagers. » En intégrant une détection avancée des obstacles dans nos systèmes de conduite autonome, nous avons montré qu’il était posssible de faire en sorte que les trains « voient » devant eux et fassent face à l’imprévu en toute sécurité« .
Durant la démonstration, le train autonome a été confronté à différents obstacles, une personne, une voiture, un wagon et un aiguillage mal positionné, et a y réagi efficacement sans intervention humaine.
Optimiser les flux sans bouleverser l’infrastructure
L’une des attentes de l’automatisation des trains concerne une gestion optimisée des flux pour une meilleure efficacité tout en maintenant un haut niveau de sécurité, sans pour autant devoir modifier en profondeur l’infrastructure du réseau ferroviaire, les systèmes se greffant à l’existant.
Les différents niveaux d’automatisation des trains
Alstom indique que son système de reconnaissance d’obstacles utilise un radar numérique haute résolution associé à un « système électro-optique multispectral », dont les données sont analysées par des algorithmes classiques et de l’intelligence artificielle pour assurer la détection et la classification des obstacles dans toutes les conditions météo et de visibilité.
La détection fonctionne jusqu’à 500 mètres de distance et offre ainsi un temps de réaction et un niveau de sécurité adapté dans les gares de triage. Alstom a déjà mené des tests d’automatisation des trains plus ou moins pousées dans divers pays, dont la France, et cette démonstration de niveau GoA4 prépare une exploitation commerciale sur les grandes lignes, avec différents niveaux d’automatisation selon les besoins.