Mipsology travaille depuis sept ans dans le développement de logiciels et des outils d’inférence et d’optimisation boosté à l’intelligence artificielle. AMD a longtemps été son client et souhaite maintenant accélérer… en vue d’un futur projet avec Microsoft ?
AMD possède une branche destinée spécifiquement à l’intelligence artificielle, baptisée AMD IA. Vamsi Boppana, son vice-président, s’est réjouis en fin de semaine dernière de pouvoir annoncer que son équipe allait s’agrandir et se compléter de nouvelles compétences et de nouveaux outils, grâce au rachat de Mipsology, une startup française née en 2015 avec qui AMD travaillait. Pour rester compétitif alors que les limites physiques des processeurs sont aujourd’hui repoussées grâce à l’IA, AMD a décidé de racheter la jeune pousse française.
Mipsology est basé à Palaiseau, à l’ouest de l’aéroport de Paris-Orly. Elle est surtout connue pour l’édition de logiciels boostés à l’intelligence artificielle, et notamment Zebra. Cette technologie est justement conçue pour amplifier les capacités des processeurs AMD en optimisant les inférences de ses circuits imprimés de type FPGA (Field-programmable gate array). Au sein de l’entreprise, 44 salariés passeront désormais sous la casquette AMD, le fabricant américain de semi-conducteurs, de processeurs et de cartes graphiques.
« En accueillant l’équipe compétente de Mipsology chez AMD, nous allons renforcer nos capacités logicielles pour permettre à nos clients du monde entier d’exploiter le vaste potentiel de l’IA omniprésente », déclarait Vamsi Boppana. « L’IA est notre priorité stratégique absolue et va constituer un moteur important de la demande de solutions électroniques au cours de la décennie à venir », ajoutait-il. Le portefeuille d’outils internes à AMD pour booster ses processeurs sera ainsi renforcé.
Un lien avec le projet Athena de Microsoft ?
Ni Mipsology ni AMD n’ont révélé le prix de la transaction. Mais il se pourrait bien que l’opération soit en lien avec le rapprochement d’AMD dans le projet « Athena » de Microsoft. En mai dernier, Bloomberg déclarait que les deux géants américains collaboraient dans le cadre du développement de nouvelles puces spécialement conçues pour accompagner les besoins supplémentaires en performances pour soutenir les nouveaux grands modèles de langages comme GPT-4.
Microsoft travaille déjà avec Nvidia, qui possède une part de marché écrasante sur les microprocesseurs pour les datacenters. Ce pourquoi des entreprises comme AMD ne souhaitent pas rater le coche avec les nouvelles opportunités que l’intelligence artificielle et des outils comme ChatGPT entraînent. Même si Microsoft réfute l’information, la PDG d’AMD Lisa Su avait déclaré quelques heures avant que Bloomberg fasse le lien avec Athena que l’Américain cherchait effectivement à proposer des puces destinées à de gros clients pour leurs centres de données d’intelligence artificielle.