Votre téléphone sonne, vous décrochez, et au bout du fil, une voix de synthèse tente de vous vendre des offres de réduction de votre dépense énergétique.
Ou parfois, l’appelant raccroche instantanément.
Selon le dernier rapport de l’observatoire de la satisfaction client encadré par l’Arcep, 9 sondés sur 10 ont été confrontés à ce type d’appels intempestifs en 2024. Il s’agit d’un phénomène en hausse qui retrouve les niveaux observés en 2022.
Des appels frauduleux à la hausse sur mobiles
L’Arcep distingue dans son étude plusieurs types d’appels frauduleux. Et explique que si le volume d’appels constatés a plutôt tendance à diminuer sur les numéros de téléphone fixe, il est en revanche en hausse sur les appels mobiles. 85% des abonnés mobiles ont déjà rencontré ce problème. Et pour 35% d’entre eux, cela arrive environ une fois par semaine.
Le problème est encore plus fréquent si on prend en compte les SMS frauduleux. « 92% des personnes sondées ont reçu au moins un appel ou un SMS indésirable au cours des 3 derniers mois et 55% reçoivent presque un appel indésirable par jour » résume ainsi l’Arcep.
L’observatoire relève également un phénomène de plus en plus fréquent. Celui des appels de la part de personnes indiquant avoir été appelé par votre numéro, sans que vous ne l’ayez fait. Ce type d’appel frauduleux concerne 34% des abonnés mobiles sondés par l’Arcep et 25% des abonnés fixes. Selon l’autorité, ces appels correspondent à des « usurpations de numéros ».
Appels fantômes
Le phénomène des « ping calls » est également bien connu : dans un article récent, le journal 20minutes a tenté d’expliquer l’origine de ces appels qui raccrochent immédiatement, sans laisser le temps à la personne appelée de décrocher.
Dans de nombreux cas, l’objectif est d’inciter la personne visée à rappeler le numéro pour le basculer sur un numéro surtaxé.
Mais ce n’est plus la seule raison pour ce type d’appel. L’astuce permet également de collecter des données sur la personne appelée, par exemple savoir si un numéro de téléphone est valide et fonctionnel. Mais aussi pour connaître l’opérateur utilisé. Et même dans certains cas la localisation de l’appareil. Autant de données intéressantes lorsqu’on récupère de grands volumes de numéros de téléphones obtenus par des moyens douteux. Et que l’on souhaite qualifier ces bases pour les revendre.
Des réponses pour les abonnés et les opérateurs
Dans l’ensemble, l’autorité explique que le volume d’appels frauduleux est à la hausse chez l’ensemble des opérateurs. Mais l’Arcep souligne que les abonnés mobiles d’Orange restent actuellement les plus affectés.
Les abonnés ne sont pas complètement démunis face à ce problème. Un recours est possible en faisant appel à des applications mobiles permettant d’identifier et de bloquer ce type d’appel. Ou bien à des des outils comme Bloctel.
Mais côté opérateur, des efforts sont également mis en place avec le déploiement des mécanismes MAN. Ils permettent d’authentifier une partie des appels sur le réseau et donc d’empêcher certains appels frauduleux. Un mécanisme qui a commencé à être déployé en cours d’année 2024, mais qui doit encore porter ses fruits.