Au-delà de la question de l’énergie consommée pour la fabrication de ses produits, Apple annonce aujourd’hui une accélération de ses efforts dans le recyclage, et une nouvelle date d’échéance ambitieuse.
Et si avril était vert ? Bien en amont du 22 avril, Journée internationale de la Terre nourricière, et depuis le début du mois, Apple multiplie les annonces qui témoignent de sa volonté d’atteindre son objectif de neutralité carbone pour toute son activité en 2030. Le 5 du mois, il faisait ainsi un point sur la transition de ses partenaires et fournisseurs vers des énergies renouvelables, en annonçant que plus de 250 d’entre eux sont en route pour une production utilisant de l’énergie décarbonée d’ici à 2030. Le 11 avril dernier, le géant californien communiquait aussi sur le lancement d’un nouveau fonds de 200 millions de dollars, en parallèle du Restore Fund, initié en 2021, pour financer des projets qui ont pour objectif de retirer du CO2 de l’atmosphère grâce à la mise en place de forêts écoresponsables, de mangroves, etc.
Recycler pour ne plus miner
Aujourd’hui, Apple se tourne vers l’autre bout du spectre de son action environnementale, et présente ses efforts dans le recyclage des matières premières utilisées dans ses produits.
La société de Tim Cook indique qu’en 2022 les deux tiers de l’aluminium, presque les trois quarts des terres rares et plus de 95% du tungstène utilisé dans ses produits étaient recyclés. À terme, les équipes d’Apple ambitionnent de ne plus avoir à extraire de nouveaux minerais. Autrement dit, de ne plus avoir à miner et, se faisant, détruire l’environnement. Cette ambition laisse forcément rêveur dans une optique de croissance continue de la production. À moins que cela n’en dise long sur la faiblesse du recyclage des matériaux utilisés dans l’ensemble des produits tech.
2025 en ligne de mire
Quoi qu’il en soit, jusqu’à présent 2030 était l’échéance unique fixée par Apple dans son passage au vert. Or, en plus de renforcer ses efforts, Apple se fixe aussi un objectif plus proche, affichant désormais 2025 pour atteindre les 100% recyclés pour une belle liste de matériaux utilisés dans la fabrication de ses produits. La société de Cupertino révèle ainsi « une accélération majeure dans son travail pour étendre l’utilisation de matériaux recyclés au travers de ses gammes de produits ».
Il y a ainsi son effort pour utiliser des terres rares recyclées, en forte progression, puisque Apple en aurait utilisé 73% d’origine recyclée en 2022 contre 45% en 2021. Pour mémoire, le premier appareil à utiliser des terres rares recyclées a été l’iPhone 11, dans son Taptic Engine. Désormais, tous les aimants embarqués dans les principaux produits Apple (iPhone, iPad, Apple Watch, MacBook et Mac) recourent à ces matériaux recyclés. Les équipes de Tim Cook précisent que les aimants sont sa plus grosse source d’utilisation de terres rares.
L’or et l’étain, utilisés respectivement dans le plaquage des circuits imprimés et des soudures, devraient, eux aussi, être 100% recyclés d’ici à 2025. L’an dernier, 38% de l’étain provenaient du recyclage.
Mais, ce n’est pas la seule annonce forte d’Apple aujourd’hui. La société californienne indique que ses batteries – celles qu’on trouve dans les iPhone, iPad, Apple Watch et autres MacBook – utiliseront du cobalt 100% recyclé d’ici à 2025.
Afin de mettre en perspective les progrès et la crédibilité de l’engagement, elle donne quelques détails chiffrés. Ainsi, en 2022, un quart du cobalt utilisé dans les produits Apple était recyclé, contre seulement 13% en 2021.
Robots et AR au service du recyclage
Les avancées technologiques et le travail en coulisse des deux « robots » Daisy auraient ainsi permis de fixer cet objectif de manière à ce qu’il soit réaliste. En extrayant intactes les batteries des iPhone en fin de vie, le « robot » développé par les équipes d’Apple aurait ainsi permis de récupérer 11 tonnes de cobalt depuis 2019.
Toutefois, comme nous l’avait expliqué un ingénieur d’Apple lors de notre découverte de Daisy, ce robot désosseur n’est qu’une des étapes de la fin de vie des iPhone. C’est du côté de Dave, un autre « robot » qu’il faut tourner son attention pour percevoir l’intégralité du travail de récupération. C’est en effet Dave, installé dans un centre de recyclage en Chine, qui aide et accélère la récupération des terres rares lors du désassemblage des Taptic Engine.
Mais le recyclage ne repose pas que sur des machines, il fait appel également à des humains qu’il faut former ou accompagner dans des gestes qui peuvent être complexes. Dans son communiqué, Apple dévoile ainsi un autre exemple de son utilisation de la technologie pour aider à recycler… Le géant californien déploierait des « projecteurs de réalité augmentée » chez certains des centres de recyclages avec lequel il travaille. Placé en hauteur, ils projetteraient des instructions en vidéo sur un plan de travail pour aider au démontage de certains appareils, comme le MacBook et l’iPad. Un moyen de gagner en efficacité aussi bien dans le désassemblage que dans la récupération des matériaux.
La fin du plastique et une longue route
Mais au-delà de ces matériaux nécessaires, indispensables à la fabrication même des produits, Apple indique aussi avoir réalisé des progrès pour éliminer les plastiques de ses emballages. Ont ainsi été développées de nouvelles matières « fibrées » pour emballer les produits, protéger les écrans, servir de mousse d’emballage, etc. Apple a également développé une imprimante capable d’imprimer directement sur les boîtes des iPhone 14 et 14 Pro, « supprimant le besoin pour la plupart des étiquettes ».
Si ces données sont impressionnantes, un autre chiffre met en perspective les efforts encore à réaliser pour réduire l’impact écologique des nouveaux produits. Ainsi, en 2022, environ 20% de tous les matériaux intégrés dans les produits Apple provenaient de sources recyclées ou renouvelables. C’est à la fois considérable et très peu. Un rappel des efforts à faire, par Apple, et par nous tous. La route est longue vers le vert…
Source :
Apple