Apple célèbre, une fois encore, le succès de son App Store, avec une étude et une avalanche de chiffres

Apple célèbre, une fois encore, le succès de son App Store, avec une étude et une avalanche de chiffres


Alors que la tourmente semble approcher inéluctablement de son App Store, des deux côtés de l’Atlantique, Apple produit pour la troisième fois, après les versions de 2021 et 2020, une étude d’impact menée, à sa demande, par le cabinet Analysis Group. Intitulée Spotlight on Small Business & App Creators on the App Store, elle est complétée cette année par une autre étude, menée par le Progressive Policy Institute, un cabinet d’études et think tank qui a son siège à Washington. Cette seconde étude s’attelle davantage à l’impact sur l’emploi de l’économie de l’App Store.

L’impact dans l’économie réelle

Comme pour les deux éditions précédentes, les chiffres présentés poussent évidemment à l’ébahissement, et montrent à quel point un écosystème s’est constitué autour de l’App Store.

Ainsi, en Europe, 2,2 millions d’emplois – soit une hausse de 7 % par rapport à l’année dernière – reposeraient sur l’économie de l’App Store. Pour la France, ce ne sont pas moins de 300 000 emplois qu’il faudrait compter. Des postes répartis dans des domaines très variés, puisqu’il peut aussi bien s’agir d’ingénieurs, de designers, ou encore de vendeurs. Les livreurs, qui hantent les rues des villes sac à dos sur les épaules ne sont a priori pas comptabilisés dans cette somme.

Cette croissance du nombre d’emplois concernés correspond évidemment au fait qu’au cours des deux dernières années, les utilisateurs ont été plus nombreux que jamais à recourir à des applications pour acheter des biens numériques ou matériels. Car la consommation s’est fortement numérisée sous l’effet de la pandémie.

Les small business, des acteurs florissants

À en croire Analysis Group, ce sont essentiellement les petits développeurs qui en ont bénéficié, et ils représentent pas moins de 90 % des comptes de créateurs d’applications sur l’App Store.

Précisons que le cabinet d’études retient une définition des petites entités légèrement différente de celle d’Apple pour son Small Business Program, lancé fin 2020. Ainsi, pour entrer dans cette catégorie, il faut gagner moins d’un million de dollars par an, ou générer moins d’un million de téléchargements (et plus de mille) par an.

Au niveau mondial, depuis 2019, soit sur les deux dernières années pleines écoulées, leurs revenus ont augmenté de 113 %. En France, qui détient le record planétaire de la croissance de revenus enregistrée, on atteint même les 122 % d’augmentation depuis 2019.

Dans ces cas-là, tout dépend évidemment toujours du point de départ, mais cette croissance à deux ou trois chiffres est malgré tout deux fois plus importante pour les petits acteurs que pour les plus gros, plus installés. Logique.

Est-ce que ces chiffres sont le seul fruit de la pandémie ? Il semblerait que si les effets des confinements, par exemple, aient un rôle à jouer, cette tendance à la croissance soit là pour durer. C’est une bascule durable, pour ne pas dire définitive, qui paraît opérer.

En tout cas, Apple fait en sorte que ce soit le cas, en poursuivant notamment des efforts comme l’App Store Foundation Program, lancé en 2018, et qui accompagne les développeurs dans la création de leur application afin de l’améliorer, ou de l’adapter à certains marchés avant de s’y lancer.

Mais il semble également y avoir des effets mécaniques à cette croissance. L’ubiquité des App Store permet en effet aux développeurs de toucher un très large public. Pour les petits acteurs, 40 % des téléchargements réalisés pour leurs applications proviennent ainsi d’App Store autres que celui de leur pays d’origine.

L’App Store conserve un fort pouvoir d’attraction

Avec un marché florissant, pas étonnant que le recrutement de nouveaux développeurs ne pose pas de problème. L’étude indique ainsi que des milliers de « nouvelles petites structures et nouveaux créateurs d’applications » ont rejoint l’App Store au cours de l’année 2021.

24 % provenaient d’Europe, 23 % de Chine, 14 % des États-Unis et 4,3 % du Japon – les grandes régions économiques sur lesquelles Apple communique ses résultats financiers… tandis que 34 % s’inscrivaient sur l’App Store depuis la Corée du Sud, l’Inde, ou encore le Brésil, bref, le reste du monde. En Europe, le nombre de nouveaux « petits » développeurs a fortement cru, notamment au Royaume-Uni, qui a enregistré une hausse de 40 % depuis 2019, et 25 % en Allemagne.

Mais, l’étude d’Analysis Group semble démontrer également que les petits développeurs ne sont pas condamnés à le rester. Ainsi, 45 % des acteurs de l’App Store, qui gagnent maintenant plus d’un million de dollars (et ne font donc plus partie du Small Business Program) n’étaient soit pas présents sur l’App Store il y a cinq ans, soit y gagnaient moins de 10 000 dollars par an. L’environnement du kiosque de téléchargements d’Apple semble donc un havre où croître et se développer est non seulement possible, mais facilité.

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Le sideloading, un grain de sable ? Non, une tempête de sable

La démonstration est claire – et il est difficile de la remettre en question dans son ensemble. Oui, l’App Store a modifié en profondeur l’économie, de même que les smartphones ont altéré nos vies. Oui, il a des effets bénéfiques, et offre un cadre dans lequel Apple investit pour donner leur chance aux développeurs. Autant de points qui ne sont pas vraiment remis en cause par les détracteurs du modèle fermé de l’App Store, d’ailleurs.

Voilà pourquoi, et même si nous comprenons que ce ne soit pas dans l’intérêt immédiat d’Apple de communiquer sur ce point, nous aurions aimé avoir quelques pistes sur les effets potentiels du sideloading sur cette économie. Mais ce point n’est pas abordé par l’étude.

Or, l’ouverture de l’écosystème d’Apple à d’autres kiosques de téléchargement semble inéluctable. La question peut donc légitimement se poser de savoir dans quelle mesure et dans quelle proportion elle apportera équilibre ou chaos, nouvelles possibilités et problèmes. Il semble qu’il soit encore trop tôt pour le savoir. Mais le défi est là, tout proche, qui pourrait bien ébranler cette belle machinerie bien huilée, pour le meilleur… ou pour le pire, au moins du point de vue d’Apple.



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