Apple s’escrime à justifier l’absence du protocole iMessage sur les smartphones Android. Officiellement, l’entreprise estime que les efforts à fournir pour développer une version Android de sa messagerie sont trop importants. Officieusement, Apple redoute de perdre une partie de sa clientèle.
Apple refuse toujours de proposer iMessage, la messagerie instantanée par défaut intégrée aux iPhone, iPad et aux Macs, sur les smartphones Android. Après avoir failli changer d’avis en 2013, le géant de Cupertino s’est décidé à réserver sa messagerie aux utilisateurs de ses produits. Pour échanger avec un proche muni d’un téléphone Android, les usagers d’iPhone doivent se tourner vers les traditionnels SMS, ou une autre application de messagerie, comme WhatsApp. De quoi provoquer les moqueries de Mark Zuckerberg.
Apple’s Craig Federighi and Greg Joswiak (@gregjoz) join @JoannaStern at #WSJTechLive to discuss products, privacy and power at the tech giant https://t.co/fNo2JGwMB4 https://t.co/aGrTlZrUo4
— The Wall Street Journal (@WSJ) October 26, 2022
Cette décision est régulièrement critiquée par les détracteurs de la firme californienne. Pour justifier l’approche d’Apple, Craig Federighi, le vice-président d’Apple chargé d’iOS et de macOS, a évoqué la question lors d’un entretien relayé par le Wall Street Journal. L’explication du responsable est plutôt inattendue.
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iMessage sur Android, un effort inutile ?
D’après Craig Federighi, Apple n’a pas pris la peine de lancer une version d’iMessage sur Android pour éviter de gaspiller ses ressources, qui sont pourtant colossales. Apparemment, le géant californien a estimé que le jeu n’en valait pas la chandelle. À l’époque, iMessage sur Android ressemblait plutôt à un « produit à jeter » qui « n’allait pas servir le monde ».
« Si nous voulons nous lancer sur un marché et créer une application, nous devons y être présents de manière à faire une différence, à avoir une grande quantité de clients et à offrir une bonne expérience. Si nous nous étions contentés de proposer une application qui n’a pas atteint une masse suffisante d’usagers sur d’autres plates-formes, cela nous aurait empêchés d’innover aussi intensément dans les messages pour nos clients », explique Craig Federighi.
Évidemment, d’autres facteurs sont entrés en ligne en compte. Comme l’expliquait Craig Federighi dans un mail interne échangé en 2013, l’ajout d’iMessage sur Android risquerait de rogner sur les ventes d’iPhone :
« En l’absence d’une stratégie visant à devenir le principal service de messagerie pour la majorité des utilisateurs de téléphones portables, je crains qu’iMessage sur Android ne serve qu’à lever un obstacle pour les familles qui donnent à leurs enfants des téléphones Android plutôt que des iPhone ».
Pour Apple, iMessage est un des principaux arguments de vente de l’iPhone. En proposant sa messagerie sur les téléphones concurrents, le géant américain redoute qu’une partie des consommateurs ne se détourne de son écosystème. Dans la même optique, Apple refuse fermement d’intégrer le Rich Communication Suite (RCS) à ses iPhone. Jusqu’ici, il s’agit d’une stratégie gagnante.