Sous le capot du futur Siri, on devrait trouver un moteur de Google. En l’occurrence un modèle IA développé par le moteur de recherche et adapté aux besoins d’Apple et de son assistant. Il galère à se faire une place au soleil dans le secteur très remuant de l’intelligence artificielle générative.
En retard dans le développement de modèles IA aussi performants que ceux de la concurrence, Appledevrait bel et bien faire appel à Google pour « Siri 2.0 », la future version de l’assistant capable de donner des réponses personnalisées en piochant dans les données de l’utilisateur, ainsi que dans les apps et même l’écran de l’iPhone. Elle aurait dû sortir au printemps 2025, mais la firme à la pomme a dû la reporter à l’année prochaine, probablement dans le courant du printemps également.
Siri change de cerveau
D’après les découvertes de Bloomberg, Apple aurait l’intention d’utiliser un modèle IA développé par Google comptant 1 200 milliards de paramètres — ce sont des valeurs mathématiques que l’IA ajuste pour apprendre à comprendre le langage, le contexte ou les images. Schématiquement, plus un modèle contient de paramètres, plus il est précis dans ses réponses, mais aussi gourmand en puissance de calcul.
Pour donner un ordre de grandeur, le modèle IA d’Apple Intelligence dans le cloud (lorsque l’iPhone envoie une requête sur les serveurs d’Apple) compte 150 milliards de paramètres. Un nain par rapport à celui de Google. Le modèle du moteur de recherche a été optimisé et tournera sur l’infrastructure Private Cloud Compute d’Apple, qui promet confidentialité et sécurité des données. En clair : elles ne seront pas collectées par Google.
Tout cela ne sera pas gratuit : Google empocherait 1 milliard de dollars chaque année. Apple ne devrait pas promouvoir cet accord, Google étant considéré ici comme un simple fournisseur. La firme à la pomme aurait testé ChatGPT d’OpenAI, Claude d’Anthropic et Gemini, avant de choisir ce dernier. Il prendra à sa charge les fonctions de résumé et de planification de Siri, les composants qui aident l’assistant à synthétiser les informations et à décider comment exécuter des tâches complexes. Certaines fonctions de Siri resteront traitées par l’IA d’Apple.
Tout porte à croire qu’il s’agit d’une solution intérimaire, en attendant qu’Apple rattrape son retard (si c’est possible) et produise un modèle à 1 000 milliards de paramètres aussi performant. Ce partenariat, qui n’a rien d’officiel encore, n’est pas lié à l’intégration de Gemini en tant que chatbot dans Siri comme peut l’être ChatGPT actuellement.
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Source :
Bloomberg