Dans la famille MacBook, et dans la catégorie des ultraportables, il y a le numéro 1, celui qui se vend le mieux, le MacBook Air. Au début de ce mois de juin 2022, il a eu droit à un nouveau design et devrait être commercialisé un peu plus tard le mois prochain. Et puis il y a le MacBook Pro 13 pouces, sorte de Poulidor de la gamme. Pour lui, rien ne change en extérieur. On retrouve le même design qu’avec le premier modèle équipé d’un M1, sorti fin 2020.
Pas un changement et presque pas une ride ?
Pour tout dire, c’est une apparence qui n’a pas vraiment changé depuis 2016, si ce n’est l’apparition en cours de route de la Touch Bar, qui est encore là au sommet du clavier, survivance d’un passé presque oublié. On laissera à l’appréciation de chacun de célébrer ou regretter sa présence. Nous nous contenterons de constater qu’Apple n’a pas réussi à unifier les usages de ce petit écran OLED, et c’est ce qui lui a coûté son succès, nous semble-t-il.
Quoi qu’il en soit, on retrouve donc la même connectique clairsemée, composée de deux ports Thunderbolt/USB4, capables aussi bien de servir à la recharge de l’appareil qu’au transfert de fichiers rapides depuis un disque compatible, ou à la connexion d’un écran externe. Comme pour la génération précédente, le MacBook Pro 13 pouces ne peut (officiellement) piloter qu’un moniteur, d’une définition allant jusqu’à la 6K à 60 images par seconde, toutefois.
Ne cherchez pas le MagSafe qui a fait son grand retour sur les MacBook Pro et Air, et ne vous étonnez pas non plus de trouver des bordures d’écran relativement larges. On vous l’a dit, le renouveau du design initié avec les MacBook Pro 14 et 16 pouces n’est pas arrivé jusque-là. On ne dira pas que ce choix est choquant, mais quand on voit les efforts réalisés par la concurrence, chinoise ou américaine, notamment chez Dell avec les XPS 13, on a de la peine à ne pas hausser les sourcils.
D’ailleurs, Apple ne s’est pas embêté non plus à changer la Webcam située en haut de l’écran. Elle est toujours 720p, et malgré le processeur d’image intégré dans le M2, on vous souhaite bon courage pour ne pas avoir l’air baveux ou pixellisé quand la lumière vient à manquer. Une Webcam 1080p nous aurait semblé bien plus à sa place sur une machine premium, comme c’est le cas sur le nouveau MacBook Air, d’autant que la qualité audio restituée par l’ensemble de trois micros est plutôt bonne, elle.
Malgré ses bordures un peu visibles, la dalle LCD Retina du MacBook Pro est très agréable, et toujours excellente. Elle offre une définition de 2560 x 1600 pixels – sans encoche, si vous avez été choqué par cette nouveauté dans les MacBook Pro grand format. La résolution de 227 pixels par pouce reste inchangée, et assure un vrai confort visuel qu’on travaille sur des photos, des vidéos ou du texte. Les caractères sont nets et précis, les images détaillées, et la fidélité colorimétrique est tout bonnement incroyable. Avec un Delta E 2000 de seulement 1,86, on touche à l’excellence. Pour mémoire, en dessous de deux, votre œil ne fait a priori plus la différence entre la vraie valeur de la couleur et celle qui est affichée.
Nos mesures accordent une luminosité de 480 cd/m2 à cette dalle, ce qui est plus qu’honorable, et légèrement supérieur à ce que nous avions relevé fin 2020 avec le MacBook Pro M1. Le taux de contraste de 1692:1 ne démérite pas. Il est dans la continuité de ce que proposent les MacBook Pro 13 pouces depuis quelques années, voire un peu supérieur. Evidemment, le MacBook Pro 14 pouces fait beaucoup mieux sur ce point grâce à son utilisation de la technologie miniLED, qui n’a donc pas fait son apparition sur ce modèle 13 pouces.
Ceux qui veulent économiser leurs yeux et qui n’ont pas forcément besoin de précision dans la restitution des couleurs apprécieront la présence de la technologie True Tone, tandis que la technologie P3 assure un large gamut de couleurs. On précisera toutefois, en passant, que le MacBook Air, qui fut longtemps à la traîne avec son affichage vieillot, devrait désormais faire mieux avec une dalle Liquid Retina capable d’afficher un milliard de couleurs.
A franchement parler, ce genre de petits détails nous font nous interroger sur l’avenir du MacBook Pro 13 pouces, sans aller jusqu’à douter de sa pertinence actuelle. Même si Apple ne lui a pas facilité la tâche en ne le ripolinant pas.
Finissons cette première partie par quelques mots sur le clavier. Nous avons fini de nous consoler de la disparition des excellents claviers papillon, qui étaient hélas trop enclins à des pannes et malfonctions. Le clavier Magic offre une course un peu plus longue, mais ferme et extrêmement stable. Il est surtout bien plus discret que son prédécesseur, ce qui devrait vous éviter quelques regards noirs dans un open space particulièrement silencieux, ou si vous travaillez le soir aux côté d’un.e coinjoint.e endormi.e. On oublie parfois d’en parler et s’en rend compte quand on s’égaie dans d’autres contrées, mais les claviers Apple sont excellents, et parmi les meilleurs du marché, c’est indéniable. Tout est parfait ou presque. La largeur des touches, leur réactivité, et même leur rétroéclairage, qui les rend parfaitement lisibles peu importe la luminosité ambiante.
Enfin, la présence du lecteur d’empreintes digitales Touch ID en haut à droite du clavier est l’assurance de pouvoir déverrouiller votre session rapidement ou de valider une authentification sans avoir à saisir votre mot de passe. Tout fonctionne parfaitement, vite et bien. Un sans-faute.
Ce qu’apporte le M2
Maintenant que la partie ergonomie et prise en main est derrière nous, il est temps de se pencher sur le grand changement de ce MacBook Pro 13 pouces 2022, le remplacement du M1 par son successeur, le M2.
Nous avons déjà eu l’occasion de vous parler de ce nouveau SoC, qui va servir de base à toute la seconde génération de puces Apple Silicon pour Mac (attendez-vous rapidement à des M2 Pro, Max et Ultra). Nous n’allons donc pas revenir trop en détail sur ce qu’il promet sur le papier.
On rappellera toutefois que le M2 conserve la même répartition entre cœurs haute performance et basse consommation, à savoir quatre dans chaque catégorie, pour un total de huit. Les ingénieurs d’Apple indiquent que chaque cœur est individuellement plus performant, y compris les cœurs basse consommation, qui ne manquent pas de puissance et peuvent se joindre à leurs frères plus performants en cas de besoin. Apple promet un gain de 18% pour les performances CPU
Mais c’est assurément la partie graphique qui a le plus évolué. Là où le M1 proposait sept ou huit cœurs GPU (huit systématiquement dans le MacBook Pro 13 pouces 2020), le M2 en apporte deux de plus, et eux aussi bénéficient d’une nouvelle architecture plus performante. Apple indique le GPU de son SoC serait ainsi 35% plus rapide que celui du M1.
Le media engine embarqué dans le M2 lui ouvre la porte à l’accélération matérielle pour le traitement des fichiers ProRes et offre surtout la possibilité de gérer deux flux 8K en simultané et sans ralentissement. Cela ne veut pas dire que le MacBook Pro 13 pouces va devenir votre station de montage 8K, loin s’en faut, mais cela vous donne une idée de ces capacités, et vous rassurera surtout sur sa facilité à traiter des flux 4K sans encombre.
Mais, ce n’est pas tout. Le M2 introduit également un grand changement du côté de la mémoire vive. La LPDDR4 cède sa place à une mémoire plus performante et toujours basse consommation, la LPDDR5. Cette forme de Ram est déjà présente dans les Mac équipés d’un M1 Pro (où elle repose toutefois sur un memory chanel de 256 bit). Ce changement avec les M2 permet et accompagne deux progressions d’importance.
La première est une augmentation de la quantité maximale de RAM gérée par la plate-forme. Les Mac M2 peuvent adresser 8, 16 et 24 Go de mémoire vive. Ce qui est une bonne nouvelle pour les utilisateurs qui ont besoin de beaucoup de ressources, et pour les adeptes du multitâche.
La seconde est que la mémoire, toujours unifiée et accessible donc directement par le CPU et GPU, voit sa bande passante croître de manière très significative et atteint les 100 Go/s. Voilà de quoi charger en mémoire d’énormes fichiers à grande vitesse.
Avant d’aller plus loin, faisons un point sur notre MacBook Pro de test. Si le modèle d’entrée de gamme du MacBook Pro 13 pouces 2022 est vendu à partir de 1 599 euros, nous avons testé un modèle équipé du M2, donc, avec 16 Go de mémoire vive. Soit l’entre-deux parfait, entre le minimum par défaut, 8 Go, et le nouveau maximum. Il embarquait également un SSD de 1 To, ce qui pousse la facture à 2 289 euros. Ram et stockage ne sont toujours pas donnés chez Apple. Plus que jamais il est important d’opter pour la bonne quantité de mémoire et « d’espace disque » d’emblée, car tout est de plus en plus intégré. La mémoire au SoC et le stockage à la carte mère.
La puissance du M2
Comme pour la génération précédente, la bascule vers les puces Apple Silicon, l’absence d’outils synthétiques communs, ou le faible engouement des studios pour porter leurs jeux sous macOS ne facilitent pas la comparaison avec les processeurs Intel actuels.
Par ailleurs, même si les Core de 12e génération se rapprochent de l’architecture d’un SoC, les différences techniques sont fortes. Pour prendre un exemple, le fait que la mémoire vive soit unifiée rend partiellement caduque la comparaison directe entre un PC et un Mac Apple Silicon doté de la même quantité de mémoire. Quoi qu’il en soit, nous avons plongé dans notre base de tests récents pour opposer le MacBook Pro 13 pouces M2, à trois configurations portables PC, qui sont toutes les trois animées par un Core Intel de 12e génération.
Le premier, le Galaxy Book 2 360, de Samsung, est porteur d’un Core i7-1255U, autrement dit une puce basse consommation. Ce CPU aligne dix cœurs, deux haute performance, et huit peu énergivore.
Le deuxième, le Galaxy Book 2 Pro, de Samsung toujours, embarque un Core i7-1260P. C’est une puce portable classique, à laquelle est adjointe le chipset graphique Intel Iris Xe. Il cumule douze cœurs, quatre haute performance, et huit basse consommation.
Enfin, le troisième est l’Alienware x14 – un PC de gamer ultraportable, très sérieux. Son processeur est un Core i7-12700H, riche de quatorze cœurs, six haute performance, et huit basse consommation. Comme le veut la nomenclature H, il s’agit d’une puce solide et performante. C’est aussi le seul PC de cette petite sélection qui embarque une carte graphique dédiée, en l’occurrence, une version portable de la GeForce RTX 3060.
Bien entendu, nous avons également décidé de le comparer au MacBook Pro 13 pouces M1, lancé en 2020 et qu’il remplace. Et, puis, pour faire bonne mesure, nous l’opposons aussi en douceur au MacBook Pro 14 pouces. Pourquoi ? Tout simplement pour constater qu’Apple conçoit ses SoC comme des produits, en en maîtrisant parfaitement l’effet de gamme.
Voilà pour les points liminaires, avançons. Quand on se penche sur les résultats obtenus avec Geekbench 5 en Single Core et Multicore, que remarque-t-on ?
Tout d’abord, que le M2 réalise effectivement un beau saut en avant par rapport au M1. On est à environ 10% de performances en plus sur un seul cœur, et à 17,94% en multicoeur. Autant dire que les 18% avancés par Apple ne sont pas loin…
Glissons-là, pendant qu’on y est, que le M1 était déjà plus de 71% plus performant sur ce point spécifique que le Core i5-1038NG7 à 2 GHz, qui équipait le dernier MacBook Pro 13 pouces Intel. Vous vous demandiez si cela valait la peine de changer de modèle ? Voilà un premier élément de réponse.
Ensuite, on constate que le positionnement du M2 est respecté. Comme le M1, il n’est pas pensé pour affronter tous les processeurs d’Intel. Le M1 était là pour tailler des croupières aux Core i3, i5, et à quelques Core i7, le M2 marche dans les mêmes pas.
On voit bien qu’il domine assez largement le Core i7 basse consommation (15 W en consommation de base, et 55 W au plus). Pour la partie single core, on note ainsi 12% de mieux, et surtout 38% en multicoeur.
La force des puces M est depuis le premier modèle son rapport performance/Watt, il semblerait que ce soit encore le cas. La consommation électrique maximale que nous avons enregistré pour le MacBook Pro 13 pouces 2022 est de 32,9 W seulement, avec une consommation minimale de 7,2 W. Un rien.
Quoi qu’il en soit, le M2 fait quasiment jeu égal avec le Core-i7 1260P (consommation de base de 28 W, avec un maximum théorique à 64 W), en le dominant d’une courte tête. En revanche, assez logiquement, il cède le pas face au Core i7-12700H (consommation de base 45 W, pour un maximum annoncé de 115 W). Certains combats ne peuvent être remportés.
Enfin, jetons un œil à la façon dont le M2 se tire d’affaire face au M1 Pro. Les résultats obtenus avec Geekbench sont la confirmation que le M2 est le remplaçant de nouvelle génération du M1, mais qu’il n’a ni la vocation ni la prétention de détrôner ses grands frères M1 Pro, Max et Ultra. A l’exception du résultat en Single Core, le M1 Pro conserve la main, en multicore (+12%), et aussi et surtout en Compute (+23,6%), qui mesure les performances de la partie graphique.
Néanmoins, le M2 est 40% plus performant que le M1 sur cette partie graphique – et quatre fois plus que le dernier MacBook Pro 13 pouces Intel. Il se paie également le luxe d’être entre 53 et 68% plus puissant que les chipsets Intel Iris Xe, intégrés dans les deux portables Samsung.
En revanche, désolé de décevoir ceux qui nourrissent des fantasmes de toute puissance, mais le M2 ne peut pas lutter contre une carte graphique RTX de dernière génération, même de quasi entrée de gamme. La 3060 de Nvidia est presque trois fois plus performante. La messe est dite.
Est-ce à dire que le M2 ne permet pas de jouer ? Pas du tout. Certes, il faut d’abord tenir compte de l’offre vidéoludique restreinte sur macOS, malgré Apple Arcade, mais sur nos titres référents, comme Rise of The Tomb Raider, en 1920×1200, le M2 affiche 51,4 images par seconde toute option à fond. Là où certes l’Alienware x14 en affiche presque 111 en Full HD…
Les Mac ne sont toujours pas des machines de joueur, mais ils permettent désormais de jouer, et surtout de le faire dans le plus impeccable silence – nos mesures ont relevé seulement 33,6 dB au plus bruyant, soit ce qu’on obtient généralement dans une chambre à coucher… Tous les PC ne peuvent pas en dire autant.
Une poignée d’applications grand public…
Mais passons désormais à la vraie vie, aux tests du quotidien, car il va sans dire que le MacBook Pro M2 assure toute la puissance dont vous aurez besoin pour les besoins élémentaires d’un ultraportable en 2022. Il est loin le temps où, déçu, on repoussait un MacBook Core m, d’Intel, d’un revers de la main. Le temps où même le minimum vital n’était pas là, au point qu’on se demandait si Apple ne le faisait pas un peu exprès.
Avec le M2, ces questions sont donc derrière nous. macOS est rapide, stable et réactif. Les applications – de plus en plus Universelles – se lancent sans sautiller pendant des heures dans le Dock, les copies, duplications et transferts de fichiers vont vite, autant que sur la génération précédente. Les fans de Word et Excel pourront s’en donner à cœur joie. Les adeptes de Safari apprécieront sa vivacité. Non, vraiment, l’expérience M2 au quotidien est un plaisir.
Quand on se met à demander un peu plus au SoC d’Apple, on constate à quel point il est solide, et en a sous le capot. Ainsi, avec Handbrake, la conversion de notre fichier de test se fait en un éclair.
Il est en effet impressionnant de voir qu’en l’espace d’une génération Apple a encore réussi à gagner en performance, avec une progression de plus de 25%. Et, bien entendu, le MacBook Pro M2 est environ 60% plus rapide que le dernier modèle Intel sorti en mai 2020. Si, une fois encore, vous vous posiez la question d’une mise à jour, la réponse commence à être claire.
Si par ailleurs, vous êtes un particulier, et opté pour le MacBook Pro pour être sûr d’avoir assez de ressources pour vos usages exigeants, rassurez-vous, tout devrait bien se passer. Nos tests avec iMovie, qui consistent entre autres, en l’exportation d’un fichier Full HD et d’un autre en 4K, confirment que vous pourrez réaliser vos projets vidéo sans souci. L’arrivée d’un media engine plus puissant – et proche de celui intégré dans le M1 Pro – dans le M2 se sent immédiatement.
Le MacBook Pro 13 pouces M2 est 2,7 fois plus rapide que son aîné, qui trébuchait étonnamment en Full HD par rapport au MacBook Pro Intel. Il est surtout plus de trois fois plus performant en 4K, alors même que le MacBook Pro M1 était déjà 1,6 fois plus véloce que son prédécesseur sous Core Intel.
Dans un univers d’ultraportable sans carte graphique dédiée, Apple met entre vos mains une puissance non négligeable.
L’heure de la vidéo : 4K, sans souci, 8K, si vous êtes motivé
Au point d’ailleurs que pour en prendre toute la mesure, il faut se tourner vers des applications plus exigeantes, des applications « pro ». Pour garder notre attention sur l’aspect vidéo et sur les capacités du media engine à gérer le ProRes en encodage et décodage même… 8K, nous nous sommes penchés sur Final Cut Pro, Adobe Premiere et DaVinci Resolve. Loin des records des M1 Max ou Ultra, le M2 est toutefois capable de travailler avec deux flux 8K simultanément. Autant dire que la 4K ne lui pose pas vraiment de problème.
A voir le graphique ci-dessus, on voit clairement les progrès de la nouvelle configuration du MacBook Pro 13 pouces, qui vient presque taquiner le MacBook Pro 14 pouces et son M1 Pro. On note aussi le travail d’optimisation de Premiere pour la plate-forme Apple Silicon. Les progrès enregistrés avec DaVinci Resolve sont également percutants. Le MacBook Pro M2 est près de deux fois plus performants que son équivalent M1, avec ce logiciel de montage vidéo, et plus de quatre fois plus rapides qu’avec le dernier MacBook Pro Intel.
Vous l’aurez compris, le différentiel entre les deux MacBook Pro 13 pouces M1 et M2 est impressionnant. Le « nouveau » media engine apporte assurément un vrai surcroît de performances.
Sans que cela soit très confortable, et aussi fluide que sur le Mac Studio, par exemple, nos tests réalisés avec des projets 8K montrent une grande proximité de temps de traitement entre le M1 Pro et le M2, même si en définitive ces deux puces ne sont pas forcément taillées pour ce genre d’effort. Les M1 Max et Ultra étant les cibles de choix pour ces tâches extrêmement lourdes.
Photoshop et After Effects, des progrès constants
Terminons notre petit tour des applications pro avec deux champions d’Adobe. Photoshop, l’incontournable logiciel d’édition photographique et de création d’images, et le non moins célèbre After Effects, très couru pour la production de compositions et d’effets visuels.
Là encore le travail d’optimisation d’Adobe pour les puces Apple Silicon joue un rôle, mais on note aussi clairement que le M2 abat beaucoup de travail, et plus vite. Notre rendu avec After Effects est effectué à une vitesse tout bonnement incroyable. Au point qu’il a même été plus rapide que sur le M1 Pro. C’est une de ses rares occasions où le M2 supplante son aîné plus puissant. Réjouissons-nous, mais n’en tirons pas la conclusion que le M1 Pro est dépassé. Les autres résultats de tests prouvent le contraire.
Néanmoins, le M2 vient à bout de sa tâche un peu plus de trois fois plus rapidement que le M1.
Avec Photoshop, l’application de notre script de filtres, corrections et effets à des images lourdes se passe en quelques secondes. Même plus le temps de se lever pour aller préparer un thé. Le MacBook Pro M1 talonne le MacBook Pro 14 pouces, et distance allègrement le M1. Il faut sans doute y voir autant le fruit du travail d’Adobe pour proposer une application universelle, que la montée en puissance de la configuration du portable d’Apple, entre les gains de performances de la puce, et la mémoire LPDDR5, le logiciel de retouche d’images est clairement à son affaire.
Si on met bout à bout tout le temps gagné au fil de nos tests, on se rend compte qu’introduire le M2 dans des processus grand public exigeants ou professionnels spécifiques a clairement le potentiel de faire gagner énormément de temps chaque jour. Le temps est de l’argent. Voilà qui fera sans doute passer la pilule un peu difficile à avaler de la hausse de prix des MacBook Pro 13 pouces, qui, bien qu’en entrée de gamme, sont vendus à partir de près de 1 600 euros. Le contexte mondial n’est pas à la baisse des prix, c’est certain, mais au moins le MacBook Pro a les performances globales – à défaut d’un nouveau design – pour justifier son prix.
Le stockage : petit trou d’air et vent dans les cheveux ?
Il semble loin désormais le temps où Apple s’entêtait à mettre des disques durs toujours trop lents dans ces machines. Certes, le géant de Cupertino sait encore justifier sa construction de gamme en n’offrant les meilleurs débits qu’aux machines les plus chères, néanmoins, le niveau de performance des supports SSD d’Apple est généralement excellent.
Avec le MacBook Pro 13 pouces, la tendance semble être au haut vol également, avec quelques turbulences inexpliquées toutefois.
Un de nos outils de test, AJA System Test Lite, nous a en effet systématiquement retourné des résultats en lecture extrêmement bas par rapport à ce à quoi on peut s’attendre sur un portable professionnel d’Apple. Les débits sont toujours au-dessus du gigaoctet par seconde, mais bien inférieurs à ce qu’offrait la génération précédente, par exemple. Ces résultats, obtenus avec des fichiers de 512 Mo et 1 Go, sont d’autant plus surprenants que quand on augmente la taille du fichier qui sert au test, pour atteindre les 16 Go, les débits en lecture et écriture atteignent à nouveau des sommets historiques. Nous avons soumis ce problème à Apple, et attendons un éventuel retour pour savoir s’il s’agit d’un bug de l’application de test, ou d’un autre problème.
Toutefois, les débits obtenus avec un autre outil comme BlackMagic Disk Speed Test ne laissent pas trop de doute sur le fait que le MacBook Pro tient la route. Avec plus de 2,6 Go/s en lecture et 2,8 Go/s en écriture, on ne peut pas dire que le module de stockage embarqué va vous limiter par sa vitesse.
Une autonomie à nouveau record…
Enfin, terminons par un dernier point essentiel. En novembre 2020, quand les M1 ont débarqué dans les Mac, les promesses d’Apple sur le rapport performance/Watt de ses puces semblaient presque trop belles pour être vraies. Pour les avoir confrontées au réel de notre quotidien depuis, on sait que le MacBook Pro 13 pouces M1 est toujours l’ultraportable le plus autonome que nous ayons testé. Dans notre base de tests, on trouve un Chromebook plus endurant que lui, mais dans son facteur de forme, et avec la puissance apportée, il était sans égal. Jusqu’à présent, évidemment.
Le M2 ne se contente pas, en effet, d’apporter plus de puissance. Il réussit à faire mieux lors de nos tests d’autonomie.
Ainsi, notre test, qui consiste à simuler et enchaîner différents usages du quotidien jusqu’à ce que la batterie soit vide, vient de désigner le MacBook Pro 13 pouces comme le nouveau champion de sa catégorie avec 17 h 11. Toutefois, si on élargit la comparaison à tous les types de machine, il est devancé assez joliment par l’Ideapad Duet 5, de Lenovo, un Chromebook taillé pour l’autonomie, pas pour les performances.
Il ne faut toutefois pas trop le prendre à la légère, au moins pour ce qu’il annonce. Car cet Ideapad embarque un Snapdragon 7c, de Qualcomm. Autrement dit un processeur ARM, conçu par la société de San Diego pour être embarqué dans des appareils à petit prix. Il est donc intéressant de voir ce que l’avant-garde des puces Qualcomm propose en la matière, Apple va peut-être avoir du souci à se faire très bientôt…
Quoi qu’il en soit, notre second test, qui éprouve la batterie des appareils en leur faisant jouer une vidéo en streaming, établit lui aussi un nouveau record. Avec 16 h 01, le MacBook Pro est 90,5% plus endurant que la moyenne des ultraportables testés par nos soins au cours des deux dernières années. Dans sa catégorie, il détrône tout simplement le MacBook Pro M1, sorti en 2020, qui trustait toujours la première place. Si on élargit le spectre de comparaison, il reprend la première place, toute catégorie, en dépassant l’Ideapad Duet 5, de Lenovo, un Chromeboook.
Bref, vous l’aurez compris, le M2 remet les pendules à l’heure et devrait vous assurer de quoi travailler et profiter de votre ordinateur pendant une bonne partie de la journée avant de devoir vous inquiéter d’une éventuelle recharge…