À quoi voit-on que l’on approche de la WWDC ? Au fait qu’Apple rappelle ses efforts en matière de protection des consommateurs sur l’App Store ! Au passage, c’est aussi un moyen de défendre son modèle fermé, en martelant la sécurité de la boutique — un argument de poids face aux régulations qui poussent à plus d’ouverture.
Assiégée de toutes parts par les régulateurs et la justice, Apple rappelle régulièrement au bon souvenir de tous la raison d’être de l’App Store : assurer la meilleure sécurité possible aux consommateurs. Le constructeur, qui inaugurera sa conférence des développeurs (WWDC) le 9 juin, a publié — comme chaque année — un rapport sur les efforts consentis pour éviter que les arnaques ne pullulent dans la boutique.
Pourquoi Apple continue de s’accrocher à son modèle fermé
Apple assure ainsi que l’an dernier, l’App Store a empêché 2 milliards de transactions frauduleuses, ou encore 9 milliards sur les cinq dernières années. La boutique, qui compte plus de 813 millions de visiteurs par semaine (!), a rejeté 711 millions de créations de comptes potentiellement malveillants et a désactivé 129 millions actifs. Ces comptes spamment et manipulent les classements, les commentaires et les résultats de recherche.
Les équipes chargées de la bonne tenue de l’App Store, aidées par des outils d’automatisation, ont retiré l’an dernier plus de 37 000 apps pour activité frauduleuse. Ça parait beaucoup, mais c’est finalement une goutte d’eau quand on sait que chaque semaine, 150 000 apps et mises à jour d’apps sont soumises à l’examen de la boutique.
Apple a également rejeté plus de 43 000 soumissions d’applications contenant des fonctionnalités cachées ou non documentées, et plus de 320 000 soumissions qui copiaient d’autres applications. Elles sont considérées comme du spam, ou induisant les utilisateurs en erreur d’une autre manière. Plus de 17 000 apps ont été supprimées car sous des allures inoffensives, elles cachaient des fonctions potentiellement risquées.
Apple met aussi en avant ses efforts pour sécuriser les paiements réalisés sur l’App Store. En 2024, l’entreprise dit avoir empêché l’utilisation de 4,7 millions de cartes bancaires volées, et banni plus de 1,6 million de comptes soupçonnés de fraude. Grâce à des technologies comme Apple Pay et StoreKit, les numéros de carte ne sont jamais partagés avec les développeurs, ce qui limite les risques. La firme insiste sur la robustesse de son infrastructure de paiement, vantée comme un rempart supplémentaire contre les escroqueries — ce qui n’est pas innocent au vu du contexte réglementaire actuel.
Le groupe insiste aussi sur les dangers liés aux apps distribuées hors du circuit officiel. Apple affirme avoir bloqué 10 000 applications provenant de boutiques pirates, souvent truffées de malwares, de contenus pornographiques ou de jeux d’argent. Près de 4,6 millions de tentatives d’installation de ces apps auraient été stoppées. Un argument de poids pour justifier la méfiance de l’entreprise face au sideloading, qu’elle est pourtant obligée de tolérer en Europe.
Tout cela est bel et bon, mais l’actualité nous rappelle régulièrement qu’il existe toujours des trous dans la raquette d’Apple : malwares voleurs de cryptos, apps qui siphonnent les économies, clones malveillants, app de films piratés… La firme à la pomme aime se présenter comme un rempart contre les escroqueries, et en fait le principal argument d’autorité pour empêcher l’apparition d’une offre alternative.
Mais l’entreprise ne peut rien faire contre les décisions de justice ni les régulations, qui les forcent à ouvrir son écosystème. On l’a encore vu récemment, avec ce jugement très sévère contre les multiples combines mises en place pour empêcher les développeurs de communiquer librement avec leurs utilisateurs. Ou encore, bien sûr, en Europe qui oblige Apple à accepter les boutiques alternatives.
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Par : Opera
Source :
Apple