Apple s’ouvre au Japon et en profite pour mettre la pression sur l’Europe

Apple s’ouvre au Japon et en profite pour mettre la pression sur l’Europe



L’iPhone s’ouvre au Japon sous la contrainte d’une nouvelle loi mais contre toute attente, Apple ne boude pas son plaisir. La firme californienne encense le modèle japonais pour mieux dénoncer la régulation européenne, jugée dangereuse et bureaucratique.

Habituellement, Apple sort les griffes dès qu’un gouvernement tente de réguler l’iPhone. Pas cette fois. Alors que la marque combat férocement toute tentative de régulation de son écosystème, elle a accueilli l’entrée en vigueur du Mobile Software Competition Act (MSCA) au Japon, ce 18 décembre, avec une étonnante bienveillance.

Sur le papier, les changements ressemblent pourtant à ceux imposés par l’Europe via le DMA : fin du monopole de l’App Store, autorisation des boutiques tierces, choix du navigateur par défaut et ouverture du paiement. Toutefois, Apple l’assure : la version japonaise est une réussite, là où la version européenne serait un échec.

« Le Japon a compris la sécurité, pas l’Europe »

Pour Apple, la différence tient en un mot : sécurité. La firme se félicite que Tokyo ait interdit le téléchargement direct d’applications depuis le Web (sideloading), une pratique imposée par Bruxelles qu’Apple considère comme une porte ouverte aux virus. Au Japon, les applications alternatives devront toujours passer par une boutique certifiée et subir un contrôle de base, ce qui permet à la Pomme de garder un œil sur ce qui s’installe sur vos téléphones.

L’autre point de friction concerne la protection des mineurs. Apple salue le pragmatisme nippon qui interdit aux applications de proposer des liens de paiement externes aux utilisateurs de moins de 13 ans. En Europe, le texte ne fait pas cette distinction, ce qui, selon Apple, expose les enfants à des risques d’escroquerie ou d’accès à des contenus inappropriés.

Chantage à l’innovation

Cette comparaison n’est pas innocente. Elle sert d’argument politique pour mettre la pression sur la Commission européenne. Le message est clair : puisque le Japon « respecte » la propriété intellectuelle d’Apple et ne l’oblige pas à partager ses technologies clés gratuitement, les utilisateurs japonais auront droit à toutes les nouveautés.

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À l’inverse, les Européens restent privés de certaines fonctions phares, comme la recopie d’écran de l’iPhone sur Mac, bloquée par Apple en représailles aux exigences du DMA. En dressant le portrait d’un Japon « raisonnable » face à une Europe « dogmatique », Apple espère isoler Bruxelles et forcer la Commission à mettre de l’eau dans son vin. Pas sûr que la stratégie fonctionne, mais la guerre de communication est déclarée.

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