Le règlement européen sur les marchés numériques (DMA) est entré en vigueur au mois de mars, et Apple a dû accorder ses violons pour respecter le texte. Le constructeur a tiré un premier bilan rapide de tous ces changements à l’occasion des résultats du deuxième trimestre.
Contraint et forcé, Apple autorise les boutiques alternatives et le sideloading sur les iPhone et iPad européens en vertu du DMA. Le texte vise à réguler les grandes plateformes en ligne pour garantir des conditions de concurrence équitables, et prévenir les abus de position dominante sur les marchés numériques. Avec Google, Meta, Microsoft et Amazon, Apple fait partie des contrôleurs d’accès qui doivent respecter ces nouvelles règles.
Tout va bien pour les services
À l’occasion de la présentation des résultats du deuxième trimestre, Luca Maestri, le directeur financier de l’entreprise, a tiré un bilan forcément provisoire des bouleversements européens. « Évidemment, c’est encore à un stade précoce, mais en général, nos résultats pour les services et pour l’App Store ont été assez bons jusqu’à présent », affirme-t-il. Peut-être est-ce une manière de dire que pas grand chose n’a changé ?
Les résultats du deuxième trimestre en Europe n’ont manifestement pas souffert du DMA. Apple a en effet annoncé un chiffre d’affaires dans la région de 20,2 milliards de dollars entre avril, mai et fin juin, soit une progression de 8,3 % par rapport à l’an dernier. Quant à l’activité services, qui englobe l’App Store, elle a augmenté de 14 % dans le monde, à 24,2 milliards.
Apple a finalement assez peu à perdre à ouvrir l’App Store, car « le pourcentage de revenus que nous générons de l’Union européenne pour l’App Store est d’environ 7 % du total », indique le CFO. Il ajoute qu’Apple discute « en continu » avec la Commission européenne pour « garantir une pleine conformité avec le DMA ».
La firme à la pomme constate aussi un « bon niveau d’adoption » des nouvelles mesures par les développeurs — ils peuvent soit conserver les termes classiques d’Apple, soit ceux mis en place pour le DMA… qui n’ont pas vraiment satisfait tout le monde.
Le ton conciliant de Luca Mastri tranche avec les actions d’Apple ; dernier avatar en date, la décision du constructeur de ne pas livrer les fonctions Apple Intelligence dans l’UE cette année, en raison de l’incertitude juridique (supposée) du DMA. Une annonce qualifiée de « stupéfiante » par Margrethe Vestager, la commissaire à la concurrence.
La Commission, qui a ouvert une enquête sur le plan de conformité d’Apple, pourrait d’ailleurs infliger une sanction financière à l’entreprise dans le cadre des restrictions imposées aux développeurs qui ne peuvent communiquer avec leurs utilisateurs.
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Source :
Six Colors