Apple voudrait glisser un SoC Ultra dans ses MacBook Pro… une folie ?

Apple devrait boucler sa migration vers ses propres puces, dites Apple Silicon, en 2023.


A en croire un leaker, dont la fiabilité des informations a déjà été éprouvée, le géant de Cupertino travaillerait à glisser un Mx Ultra, le plus haut de gamme de ses SoC Apple Silicon, dans ses MacBook Pro. Autrement dit, une puce immense et surpuissante, dans un portable.

Une phrase, et presque une petite bombe. Le tweetos Appleakation a encore frappé. Dans son style lapidaire habituel, le leaker, qui a déjà vu juste à plusieurs reprises concernant les efforts d’Apple dans le monde des puces, tweetait ainsi hier, 4 janvier 2023, « Apple prévoit une puce Ultra dans un futur MacBook Pro ».

Un SoC Ultra, vraiment ?

Pour que toute la mesure improbable de cette annonce soit prise, il est peut-être nécessaire de préciser deux choses. Premier point, les MacBook Pro 14 et 16 pouces, qui embarquent des puces Apple Silicon, se sont « contentés » pour la première génération de M1 Pro et M1 Max.
Des SoC qui embarquent entre 10 cœurs CPU, pour le M1 Pro et M1 Max (avec un minimum de 8 pour le M1 Pro), et entre 14 ou 16 et 24 ou 32 cœurs GPU. Les M1 Pro étant limités à 32 Go de mémoire unifiée, tandis que les M1 Max peuvent en gérer jusqu’à 64 Go.

Deux configurations résolument puissantes et capables d’assurer les mêmes performances sur secteur que sur batterie. Avec ses 57 milliards de transistors gravés en 5 nm, le M1 Max a clairement des airs de brute.

Ensuite, précisons que le M1 Ultra disponible uniquement dans les Mac Studio, refroidi par un gros ventilateur lent, est en fait deux M1 Max jumelés, fusionnés pour ne faire qu’un. C’est donc logiquement qu’on trouve 20 cœurs CPU, 48 cœurs GPU… ou 64, si 48 ne vous semble pas suffisants. Selon cette même logique du doublement, il est capable de gérer deux fois plus de RAM, avec un maximum à 128 Go.

Un SoC… de taille

C’est donc ce type de puce qu’Apple envisagerait de glisser dans un MacBook Pro. Évidemment, quelques questions se posent. La première est comment Apple va-t-il réussir à glisser une puce aussi énorme dans un portable aux dimensions relativement compactes. S’il est fort probable que Appleakation parle d’un M2 Ultra, en l’occurrence, dont on ignore les spécifications, on peut tout de même se tourner vers celles du M1 Ultra pour se faire une idée. On parle ici d’une puce d’une surface d’environ 840 mm2… Il va donc falloir que les ingénieurs d’Apple repensent la disposition des composants internes de fond en comble pour que tout tienne, y compris celui du système de refroidissement. Ce qui nous mène directement au point suivant.

La deuxième question qui vient à l’esprit est la consommation énergétique et la chaleur produite. Le M1 Ultra est à l’aise dans un boîtier assez gros comme celui du Mac Studio. Il faut dire que son enveloppe thermique est (presque) ridicule à 60 W, et entre 90 et 100 W quand il est poussé dans ses retranchements. Mais comment envisager qu’il puisse ne pas faire ventiler le MacBook Pro en permanence si on l’y installait pour le solliciter ?

Une fois encore, la solution tient peut-être en un chiffre : 3 nm. C’est la taille de fabrication que vient d’atteindre TSMC dans ses usines les plus avancées pour la production de puces en masse. Les hostilités ont été ouvertes officiellement le 28 décembre dernier, en grand pompe. Il est évident qu’Apple, partenaire privilégié du fondeur taïwanais, aura un accès immédiat à cette technologie, comme il a été parmi les premiers à accéder au 5 nm, ou au 7 nm.

Or, entre une même puce gravée en 5 et en 3 nm, TSMC annonce une réduction de la consommation électrique de 35%. Autrement dit, une baisse importante de la chaleur produite, au point de pouvoir faire tenir un M2 Ultra dans un portable sans que celui-ci ne risque de décoller ? Peut-être bien.

M2 Ultra ? M3 Ultra ?

Mais une autre possibilité se dessine également. Outre qu’Appleakation ne garantit pas que ce produit verra le jour, il a assez récemment fait une autre annonce. Le 9 décembre dernier, toujours sur Twitter, il postait ainsi qu’Apple pourrait introduire sa troisième génération de processeurs Apple Silicon pour les Mac au cours de la seconde moitié de 2023 – la deuxième génération, celle des M2, l’a été au mois de juin 2022.
Alors qu’on attend toujours les M2 Pro et M2 Max dans les MacBook Pro, dans d’éventuels iMac et Mac mini, et dans le Mac Studio, le géant de Cupertino pourrait continuer à dérouler son planning de sortie et introduire une nouvelle génération de puces. Dès lors, on peut imaginer que les améliorations réalisées, cumulées au passage au 3 nm, puissent permettent à un M3 Ultra de prendre place dans un MacBook Pro.

Évidemment, cela reste une supposition à prendre avec des pincettes. Le passage aux puces Apple Silicon est encore trop récent pour qu’on puisse parler d’habitude et penser qu’Apple pourrait s’interdire de pousser ces modèles de SoC les plus puissants dans des Mac compacts. De même, le géant californien pourrait décider de passer le tour de certaines machines pour la génération M2 et adopter directement les M3. Cela a été envisagé par les équipes de Tim Cook, à en croire quelques rumeurs sur les iMac notamment.

Techniquement, l’arrivée d’un Mx Ultra dans un MacBook Pro semble donc possible. En a-t-on envie ? Oui, bien entendu, comme dire non à une telle avalanche de puissance. En définitive, peut-être que la seule question qu’il faut se poser est la pertinence économique d’un tel choix. Peu avant les fêtes, Mark Gurman révélait qu’Apple avait abandonné l’idée de créer un M2 Extreme, fusion de deux M2 Ultra, pour des questions de coût. A priori, l’Ultra n’est pas concerné, mais néanmoins cette puce n’est pas donnée, le prix des MacBook Pro ainsi équipé risquerait de flamber, posant la question de la cible pour une telle configuration. Même si on imagine bien des professionnels du montage ou des scientifiques pour qui des rendus en 3D rapides sont vitaux se frotter les mains à l’idée d’avoir la puissance d’un Mac Studio dans un portable…





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