Ce n’est pas aux ayants droit de faire la police dans Sora 2 : il en va de la responsabilité d’OpenAI, a affirmé le patron de la puissante Motion Picture Association (MPA). Le nouveau modèle IA de génération vidéo permet de créer des contenus avec des personnages normalement protégés par copyright ou des célébrités décédées.
Depuis le lancement de Sora 2 il y a quelques jours (en ligne et dans une app iOS dédiée), c’est un véritable festival de vidéos virales qui déferle sur les réseaux sociaux. Une des particularités de ce modèle IA est la facilité avec laquelle il est possible de générer des contenus intégrant des célébrités et des personnages de la pop culture.
Sora pris la main dans le sac
Il est impossible de compter les vidéos mettant en scène Pikachu ou Bob l’Éponge, mais on trouve aussi des clips avec Bruce Lee, Tupac Shakur, Michael Jackson, Kurt Cobain, Robin Williams, Martin Luther King… Le point commun de ces personnalités ? Elles ne sont plus de ce monde. Au lancement de Sora 2, OpenAI avait prévenu que les « figures publiques » ne pourront pas figurer dans les vidéos de Sora 2. On ne parle que des figures vivantes, il n’y a manifestement aucun garde-fou pour les décédées.
N’importe qui — y compris une vedette — peut donner son autorisation pour que les vidéos de Sora exploitent son visage, le système de « Cameo ». Il existe des réglages pour éviter que les clips aillent trop loin, et il est possible aussi de révoquer son consentement. Mais ce n’est pas le cas pour les morts, qui ne peuvent naturellement pas autoriser leur apparition en tant que Cameo. Dans une déclaration à PCMag, un porte-parole d’OpenAI explique n’avoir aucun problème avec ça : « Nous autorisons la génération de figures historiques », s’est-il contenté d’indiquer.
L’entreprise n’est pas sortie de l’auberge pour autant. Le succès de Sora alerte ainsi l’industrie du cinéma : Charles Rivkin, le CEO de la MPA, s’alarme des infractions « aux films, séries et personnages de nos membres » visibles dans Sora. Il poursuit : « Si OpenAI a précisé qu’elle offrirait “bientôt” aux ayants droit un meilleur contrôle sur la génération de personnages, elle doit reconnaître qu’il lui revient — et non aux ayants droit — de prévenir les atteintes sur le service Sora 2. »
Le patron de l’organisation qui représente les grands studios de cinéma et de streaming américains n’y va pas quatre chemins : OpenAI doit agir « immédiatement et de manière décisive pour remédier à ce problème ». Et il rappelle l’existence du droit d’auteur qui « protège les créateurs et s’applique pleinement en l’espèce ». On sent que les premières plaintes chauffent.
En même temps qu’il annonçait le nouveau système d’opt-in qui permettra aux ayants droit de décider de proposer ou non une de leurs IP dans Sora, Sam Altman a aussi admis qu’il y aura forcément des cas extrêmes où des contenus seront générés alors qu’ils ne le devraient pas. Il a aussi fait miroiter un système de partage de revenus, histoire d’amadouer les studios.
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