Depuis plusieurs mois et le tir de la dernière fusée Ariane 5, l’Europe ne dispose plus de son propre lanceur pour accéder à l’espace. Ariane 6 a cumulé les frasques et retards ces dernières années, mais désormais on peut avec confiance annoncer que le premier vol test aura bien lieu cet été.
Depuis quelques semaines, la base de Kourou en Guyane affiche une certaine effervescence : les principaux modules de la toute première fusée Ariane 6 sont arrivés et assemblés.
ArianeGroup communique sur les avancées du projet, qui se déroulent pour l’instant comme convenu. Le projet est désormais bien lancé et devrait répondre à l’appel dans le courant de l’été pour un premier vol inaugural.
L’assemblage en cours
C’est le 21 février dernier que les éléments centraux de la fusée sont arrivés en Guyane via un navire hybride spécialement conçu et assemblé pour l’occasion. L’étage inférieur a été assemblé au moteur Vulcain 2.1 et l’étage supérieur a été assemblé avec son moteur Vinci.
La prochaine étape sera de redresser les éléments à la verticale pour installer les boosters a propulsion solide sur les flancs de la fusée et former ainsi Ariane 62 qui proposera donc dans un premier temps uniquement 2 boosters, contre 4 pour Ariane 64.
La dernière phase consistera à placer la charge utile au sein du lanceur, il se composera d’un ensemble de 4 expériences distinctes, dont une vise à étudier les radiations de corps noir (Peregrinus). À cela s’ajoutent 7 autres modules destinés à un placement sur orbite : 4 satellites Cubesat de petite dimension et deux plateformes de test .
Selon ArianeGroup, aucune difficulté particulière ne devrait être rencontrée lors des procédures d’assemblage, et Ariane 6 pourrait donc s’élancer vers l’espace entre le 15 juin et le 31 juillet 2024, la date exacte restant à préciser.
Une fois la fusée assemblée, elle devrait passer un ensemble de tests de qualifications indépendant à chaque module et chaque système. Désormais, c’est toute l’Europe qui retient son souffle et espère qu’Ariane 6 sera un succès, libérant ainsi tout le continent de sa dépendance vis-à-vis des États-Unis pour toute mission spatiale.