Ariane 6 s’élance, dernière chance de l’Europe de contrer SpaceX …

Ariane 6 s'élance, dernière chance de l’Europe de contrer SpaceX ...



Le lancement d’Ariane 6 est prévu ce mardi 9 juillet entre 20h et 23h. Après dix ans de développement, le nouveau lanceur européen devrait, si tout se passe bien, effectuer son premier vol avec pas moins de quatre ans de retard. Initialement programmé au 16 juillet 2020, le lancement inaugural a été maintes fois repoussé pour cause de pandémie de Covid-19 puis d’une série de problèmes de conception.

Avec Ariane 6, l’Europe revient dans la course spatiale. Faute de lanceur, l’Agence spatiale européenne (ESA) avait dû récemment se tourner vers SpaceX pour envoyer sur orbite deux satellites pour son système de navigation Galileo, concurrent du célèbre GPS américain.

Cette vacance a aussi été un handicap dans la course à la constitution méga constellations de satellites de télécommunications dont Starlink, filiale de SpaceX, est le leader incontesté.

Se faire une place dans le « New Space »

28 ans après le premier vol d’Ariane 5, Ariane 6 débarque dans une industrie spatiale complétement bouleversée. Propriété d’Elon Musk, SpaceX a ouvert la voie au « New Space », c’est-à-dire l’ouverture aux entreprises privées d’un marché jusqu’alors réservé aux seules agences étatiques. Coûts réduits et lanceurs réutilisables, cette « privatisation » de l’espace a radicalement changé la donne économique.

Dans ce nouveau paysage, Ariane 6 a des atouts à faire valoir face au Falcon 9 de SpaceX. Le nouveau lanceur lourd européen peut tout d’abord capitaliser sur la fiabilité exceptionnelle d’Ariane 5 qui a affiché un taux de réussite de 96 %. Il serait toutefois de 40 % à 50 % moins cher que son aîné.

Si elle n’est pas réutilisable, la fusée est assemblée non plus verticalement mais horizontalement. Ce qui réduit le temps de montage à moins de douze mois contre vingt auparavant. Financée à plus de 55 % par la France, l’ESA pourrait ainsi lancer douze Ariane 6 par an contre sept Ariane 5. On reste toutefois loin des 96 lancements effectués par Falcon 9 en 2023.

Amazon pour principal client

Ariane 6 joue, par ailleurs, la carte de la polyvalence. En fonction de la puissance requise pour chaque vol, le lanceur de décline en deux versions, Ariane 62 et Ariane 64 avec respectivement deux ou quatre boosters. Son étage supérieur, équipé d’un moteur conçu par Vinci, est « rallumable » plusieurs fois. Ce qui permet au lanceur de placer plusieurs satellites à des altitudes différentes au cours d’une même mission.

Cette polyvalence doit être un atout maître dans le domaine de l’internet satellitaire où il s’agit de mettre des satellites de télécommunications soit en orbite basse (550 km), soit en orbite géostationnaire (36 000 km), chaque altitude présentant des avantages. Né du rapprochement entre l’opérateur français Eutelsat et le britannique OneWeb, Eutelsat Group a adopté une stratégie multi-orbite.

Avant même ce vol inaugural, le carnet de commandes d’Arianespace est bien rempli avec une trentaine de lancements planifiés dont cinq missions pour Galileo, trois pour Intelsat, trois pour Eutelsat Group et 18 pour Amazon. Avec son Projet Kuiper, le géant américain ambitionne de constituer une constellation de 3 326 satellites en orbite basse pour enfin concurrencer Starlink.

Crédit : ESA



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