Le concepteur de puces ARM est présent au Mobile World Congress 2023, et met l’accent sur un aspect étonnant : le gaming sur Windows 11 On ARM. Une plate-forme qui a pourtant du mal à convaincre.
Le Mobile World Congress 2023 est aussi (et surtout) un salon professionnel. On s’attendait donc à ce que le concepteur de puces ARM tourne son attention vers ses partenaires OEM, et pourtant, surprise : bien proéminente sur son gigantesque stand, à la vue de tous, une station dédiée au gaming.
Sur celle-ci, on voit des visages familiers. Le Lenovo Thinkpad X13s notamment, qui fait tourner Dirt 3 en toute fluidité. Un jeu de 2011, certes, mais tout de même gourmand à son époque et supporté par un grand éditeur. Un « AAA » comme on les nomme, et comme le pointe du doigt le responsable d’ARM que nous interrogeons à l’occasion de notre visite.
Jouer sur un Windows On ARM
Car en voyant cela, une question nous taraude : « à quel point ARM croit en la plate-forme Windows on ARM pour le gaming ? » Dans nos tests, les produits comme le Surface Pro 9 sous ARM sont décevants pour une seule raison : le système d’exploitation de Microsoft n’a tout simplement pas le niveau de performance recherché par les utilisateurs. La comparaison directe avec les MacBook fait également très mal à l’entreprise de Redmond.
C’est dans ce contexte que le responsable d’ARM nous a rétorqué que les ordinateurs utilisant ce type de puces sont désormais là pour rester, et que la plate-forme faite pour évoluer rapidement. L’apparition de la couche d’émulation 64 bits sur Windows On ARM a effectivement fait beaucoup de bien à celle-ci, particulièrement pour le jeu vidéo.
Mais pourquoi le jeu vidéo, justement ? Sur le stand, on peut voir le Project Volterra de Microsoft faire tourner un projet Unity, le moteur de jeu très populaire chez les développeurs. ARM nous indique que même émulé, le logiciel de développement tourne à la perfection et permet aux développeurs de lancer leurs projets en Visual Basic sans le moindre problème. D’autres outils sont aussi disponibles nativement sur la plate-forme.
On comprend dès lors que plus que tout, si ARM a choisi de mettre cette plate-forme en avant, c’est pour attirer de nouveaux développeurs à eux. Nous apprenons du même temps que des discussions ont régulièrement lieu entre ARM, Microsoft et les développeurs. Les deux premiers partenaires visent en priorité les applications les plus utilisées au monde, et cherchent à les ramener dans leur écurie.
ARM s’occupe de convaincre sur les performances de ses SoC, quand Microsoft doit prouver que Windows On ARM est une plateforme viable. Aujourd’hui, ces efforts sont compliqués : notre interlocuteur nous pointe du doigt notamment les outils de protection des droits d’auteur comme Denuvo ou Easy Anti-Cheat, qui n’ont pas de versions compatibles ARM et sont donc des freins pour la compatibilité d’un grand nombre de jeux.
On comprend ainsi au fil de notre discussion que tout ce dont a besoin le gaming sur Windows On ARM, c’est de développeurs qui croient en la plate-forme. Mais tant que celle-ci n’aura pas son produit phare, un ordinateur à l’égal d’un MacBook, la tâche paraît extrêmement compliquée. Au moins, les optimistes peuvent se rassurer : ARM n’a pas dit son dernier mot.
Maxime « OtaXou » Lancelin-Golbery