Ce samedi, la NASA a interrompu sa deuxième tentative de lancement de la mission Artemis 1 sur l’orbite lunaire après que les ingénieurs n’ont pas réussi à colmater une fuite d’hydrogène survenue lors du chargement des propergols dans les réservoirs de l’étage central de la fusée.
Après l’échec de la deuxième tentative de lancement, la NASA ne fera probablement pas de troisième tentative en septembre. L’agence spatiale américain explique que la fuite d’hydrogène s’est produite dans une « interface entre la conduite d’alimentation en hydrogène liquide et la fusée Space Launch System (SLS) ». Bémol : ce SLS est le seul à pouvoir transporter le vaisseau spatial Orion, des astronautes et des fournitures vers la Lune en une seule mission.
Le deuxième lancement de la mission Artemis 1, un test non habité, était prévu pour samedi, depuis le Centre spatial Kennedy en Floride. L’équipe de la mission Artemis de la NASA avait déjà annulé la tentative de lancement du 29 août lorsque les ingénieurs n’ont pas réussi à refroidir les quatre moteurs RS-25 à moins 250 °C, une étape nécessaire pour s’assurer que l’étage central ne soit pas endommagé pendant le voyage de huit minutes vers l’orbite terrestre basse. Après avoir atteint l’orbite terrestre basse, l’étage central est en effet sensé se séparer de l’étage supérieur et du vaisseau spatial Orion.
Un point central du dispositif
L’étage central du SLS, fabriqué par Boeing, mesure 64,6 mètres de haut pour un diamètre de 8,4 mètres. Il stocke de l’hydrogène liquide cryogénique et de l’oxygène liquide, ainsi que les systèmes d’alimentation des quatre moteurs R2-25 de l’étage. Lors de la deuxième tentative de lancement, l’un des quatre moteurs présentait des températures plus élevées que les autres, selon la NASA. Ce test, appelé « bleed test », a lieu avant que de l’hydrogène liquide super froid ne coule dans l’étage central de la fusée.
Après l’échec de la tentative de lancement de la mission Artemis 1 ce samedi, la NASA a révélé avoir essayé à trois reprises de colmater la fuite. « Les ingénieurs ont constaté une fuite dans une cavité entre les plaques côté sol et côté fusée entourant une conduite de 8 pouces utilisée pour remplir et évacuer l’hydrogène liquide de la fusée SLS. Trois tentatives de remise en place du joint ont échoué », a indiqué la NASA dans une mise à jour samedi soir.
La NASA cherche à savoir si une « commande involontaire » envoyée pendant une phase précoce de chargement de l’hydrogène a temporairement augmenté la pression dans le système et a pu contribuer à la fuite du joint.
Lancement retardé
« Lors de la phase initiale des opérations de chargement de l’hydrogène, appelée chilldown, au cours de laquelle les contrôleurs de lancement refroidissent les conduites et le système de propulsion avant de faire couler de l’hydrogène liquide super froid dans le réservoir de la fusée, une commande involontaire a été envoyée, ce qui a temporairement augmenté la pression dans le système. Bien que la fusée soit restée en sécurité et qu’il soit trop tôt pour dire si l’augmentation de la pression a contribué à la cause de la fuite du joint, les ingénieurs examinent la question », a déclaré la NASA.
Environ trois heures avant l’ouverture de la fenêtre de lancement de samedi, le directeur du lancement d’Artemis, Charlie Blackwell-Thompson, a décidé d’annuler la deuxième tentative. Selon Reuters, la NASA avait réservé des lancements de secours pour lundi ou mardi de cette semaine, mais a conclu que la réparation de la nouvelle fuite d’hydrogène prendrait plus de temps. La prochaine période disponible se situe entre le 19 et le 30 septembre ou une autre fenêtre en octobre, a déclaré l’administrateur associé de la NASA, Jim Free, lors d’un point de presse.
Pour Mike Sarafin, responsable de la mission Artemis de la NASA, il faudra « plusieurs semaines de travail » pour résoudre les problèmes techniques actuels. Si cela implique de ramener le SLS au bâtiment d’assemblage, tout lancement pourrait alors être repoussé à la mi-octobre.
Des conditions draconiennes
Selon la page Web de la NASA consacrée à la disponibilité de la mission Artemis, il existe 11 possibilités de lancement entre le 17 et le 31 octobre. La fusée ne peut pas être lancée n’importe quel jour : quatre critères essentiels doivent être respectés. Le jour du lancement doit en effet tenir compte de la position de la Lune dans son cycle lunaire, afin que l’étage supérieur de la fusée SLS puisse programmer la combustion d’injection translunaire de manière à intercepter la « rampe de lancement » de l’orbite lunaire rétrograde lointaine.
La trajectoire qui en résulte doit de son côté permettre à Orion de ne pas rester dans l’obscurité pendant plus de 90 minutes d’affilée, afin que les ailes des panneaux solaires puissent recevoir et convertir la lumière du soleil en électricité.
Enfin, la trajectoire doit permettre d’utiliser la technique de « saut d’entrée » prévue lors du retour d’Orion sur Terre, qui consiste à faire plonger le vaisseau spatial dans la partie supérieure de l’atmosphère terrestre, à ralentir et à ressortir.
Source : ZDNet.com
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