À quelques heures de la sortie d’Assassin’s Creed Shadows, Ubisoft se retrouve au centre d’une controverse majeure. Ce nouvel épisode, qui plonge les joueurs dans le Japon féodal du XVIe siècle, est accusé de manquer de respect envers les traditions japonaises. Une scène où un personnage détruit un sanctuaire shinto a provoqué l’indignation de Hiroyuki Kada, député japonais du Parti libéral-démocrate. Ce dernier craint que le jeu n’incite certains joueurs à reproduire ces actes dans la réalité.
Un sanctuaire shinto pris pour cible
La polémique trouve son origine dans une séquence du jeu où un samouraï noir nommé Yasuke, personnage inspiré d’une figure historique réelle, détruit l’intérieur d’un sanctuaire shinto. Autels sacrés brisés, tambours renversés, flèches tirées : cette scène choque profondément une partie de la population japonaise.
Hiroyuki Kada a dénoncé cette représentation lors d’une session parlementaire. Selon lui, utiliser un sanctuaire réel situé dans sa circonscription sans autorisation préalable est une faute grave. Il déclare : « Il est essentiel de traiter la culture avec respect. » Pour beaucoup, ces lieux incarnent une spiritualité millénaire et ne devraient pas être transformés en champs de bataille virtuels.
Un débat sur la liberté créative
Cette controverse soulève une question fondamentale : jusqu’où peut aller la liberté créative dans les jeux vidéo ? Les développeurs d’Ubisoft ont opté pour une approche audacieuse en mêlant fiction et faits historiques. Cependant, cette décision divise l’opinion publique d’autant que le sanctuaire représenté dans cette scène particulière existe vraiment.
Pour s’éviter des critiques, Ubisoft aurait pu choisir un sanctuaire fictif… D’ailleurs, le député dénonce le fait qu’Ubisoft n’aurait pas obtenu la permission du sanctuaire lui-même pour une exploitation dans son titre.
Yasuke : un protagoniste qui divise
En plus du sacrilège virtuel, le choix de Yasuke comme personnage principal suscite également des débats. Ce samouraï noir, bien documenté dans les archives historiques japonaises, est présenté comme un héros central dans Shadows. Si certains saluent cette initiative comme une mise en lumière d’un personnage méconnu, d’autres y voient une occidentalisation du Japon féodal.
Une pétition réunissant plus de 100 000 signatures a été lancée pour dénoncer ce choix. Les critiques accusent Ubisoft de trahir l’exactitude historique et de privilégier le spectaculaire au détriment du respect culturel.
Des conséquences potentielles pour Ubisoft
Cette polémique pourrait avoir des répercussions importantes pour Ubisoft. L’entreprise française mise sur Shadows pour rebondir après une période difficile marquée par des résultats financiers décevants. Cependant, ce scandale risque de ternir son image auprès du public japonais et de limiter ses ventes dans cette région.
D’un autre côté, cette controverse pourrait jouer en faveur du jeu en générant une forte curiosité auprès des joueurs internationaux. Comme le souligne un analyste du secteur : « Les polémiques attirent souvent l’attention et peuvent booster les ventes. »