Il fallait sauver le soldat Atos avant les JO de Paris 2024. Les différentes parties en jeu étaient au moins d’accord sur ce point.
La concrétisation de la reprise de certaines activités sensibles du fournisseur de services IT n’en demeure pas moins encore un sujet d’actualité.
Sont concernées les activités Advanced Computing, Mission-Critical Systems et Cybersecurity Products de BDS. Celles-ci sont jugées souveraines et sensibles pour l’État français, qui n’entend pas les voir acquises par n’importe quel tiers.
Pas d’accord trouvé le 4 octobre
Atos et l’État s’étaient donc entendus sur des droits de protection. Encore faut-il en parallèle trouver un accord sur le prix. Et les négociations coincent. Une offre non engageante avait été déposée auprès de l’ESN le 12 juin.
Elle était révisée le 30 septembre. Depuis, c’est le blocage. L’entreprise annonce que l’offre a expiré le 4 octobre, “sans que les parties ne soient parvenues à un accord.”
Avec un hémicycle divisé et une obsession à l’égard de la réduction des déficits publics, il n’est pas simple pour l’État de desserrer les cordons de la bourse. Le point mort n’est pas non plus une alternative viable pour Atos.
Atos propose de poursuivre les négociations
L’ESN tient d’ailleurs à signaler avoir proposé “de poursuivre les discussions.” A cette fin, elle a “transmis à l’État français une nouvelle proposition compatible avec le plan de restructuration financière.” La balle est donc désormais dans le camp du politique.
L’État peut attendre et il n’est pas dans l’intérêt d’Atos de mettre la pression sur son repreneur potentiel. L’entreprise assure de fait que “les intérêts souverains” du pays seront préservés grâce à la “mise en place d’une action de préférence dans Bull SA.”
L’émission d’une action de préférence est toujours d’actualité. Atos précise ainsi son objectif de la mettre en œuvre d’ici la fin de l’année. La firme tient en outre à clarifier un point capital au sujet de sa restructuration.
Le plan de restructuration pas remis en cause
Le plan “intègre la préservation” des activités ouvertes à la vente à l’État. L’expiration de l’offre le 4 octobre “n’impacte donc pas le processus de restructuration financière en cours.” Les négociations peuvent dès lors se poursuivre.
En juin, la France mettait sur la table 700 millions d’euros. Une proposition qui se situait sur la borne inférieure par rapport à l’évaluation réalisée en avril et qui valorisait les actifs d’Atos entre 700 millions et 1 milliard d’euros.
Le pays, confronté à un contexte politique complexe, pourrait trouver des partenaires privés pour revaloriser son offre. Thales serait ainsi intéressé par certaines activités d’Atos. Le groupe serait disposer à mettre la main au portefeuille à hauteur de 300 millions d’euros.