La France connaît une forte sécheresse qui a démarré avant l’été 2022 mais qui s’est particulièrement exprimée durant la période estivale et qui se poursuit encore actuellement, les nappes phréatiques étant loin d’avoir retrouvé des niveaux normaux.
Certaines communes avaient dû faire face à un manque d’eau criant qui a imposé de réduire la consommmation d’eau pour les usages quotidiens et il a fallu dans certains cas prévoir un approvisionnement complémentaire par citernes mobiles et distribution de bouteilles d’eau.
La période de l’été 2022 aura été un point d’inflexion concernant la problématique de l’eau et le réchauffement climatique en cours laisse à penser que la gestion de la consommation d’eau va devenir un enjeu crucial ces prochaines années.
Des restrictions à venir
S’appuyant sur le rapport du GIEC qui anticipe une baisse de 10 à 40% du niveau des cours d’eau d’ici 2050, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu prépare un plan de sobriété de l’eau tout comme il est demandé des efforts de sobriété énergétique pour préserver l’approvisionnement d’éllectricité cet hiver.
La baisse des cours d’eau a été très nette l’an dernier et presque tous les départements ont été touchés par une situation de sécheresse plus ou moins marquée, faisant craindre une pénurie d’eau potable.
Pour tenter de réguler ce qui pourrait vite devenir une guerre de l’eau, le ministre propose un schéma détaillé dans Le Parisien qui doit permettre de diminuer d’environ 10% le volume d’eau prélevé dans les sous-sols d’ici 2027.
Cela passera par des restrictions imposées aux particuliers sur la consommation d’eau, et ce avant la période estivale, se traduisant par des restrictions horaires. Le ministre prévoit également d’instaurer un « EcoWatt de l’eau« , à savoir un indicateur donnant une idée de la situation hydrique en fonction d’une zone géographique.
Les eaux usées, une autre ressource à mieux valoriser
L’effort se portera en outre sur une refonte du retraitement des eaux usées. Notant que « seules 77 des 33 000 stations de traitement des eaux usées en France sont équipées d’un système de traitement de recyclage complet« , il souhaite que la réglementation avance sur ce sujet en lâchant du lest sur l’utilisation de l’eau retraitée non potables pour certains usages afin de limiter la pression sur la disponibilité de l’eau potable.
Si l’intention est louable et nécessaire, le ministre de la Transition écologique devrait vite être confronté aux divergences d’attentes des agriculteurs et des particuliers. Des tensions ont déjà commencé à émerger durant l’été 2022 et la situation pourrait rapidement devenir explosive dans les années à venir.