C’est une entrée pour de bon dans le segment flagship. Après avoir navigué depuis des années à l’étage inférieur, Poco, la marque du groupe Xiaomi a décidé de changer de braquet. Ce n’est pas la première fois qu’elle accueille dans son catalogue un modèle estampillé « Ultra », et donc synonyme de haut de gamme, mais cette fois cette déclaration d’intention est suivie d’effets, à commencer par une hausse de tarif. Six mois seulement après un Poco F7 Ultra déjà remarqué, le fabricant lance déjà son successeur.
Ce Poco F8 Ultra peut-il ouvrir de nouvelles perspectives à une marque qui, comme Xiaomi avec ses premiers smartphones, visait surtout le titre de « flagship killer » ? Aujourd’hui, Poco veut faire évoluer cette image et assume pleinement de bousculer le marché des premium, quitte à marcher sur les plates-bandes de son grand frère.
Dans ce qui est son objectif affiché, le Poco F8 Ultra sera secondé d’un modèle plus classique dans son approche, le F8 Pro, « simple » milieu de gamme mais qui ne doit pas être sous-estimé pour autant.
Un look à part pour un design qui ne passe pas inaperçu
Poco n’a pas fait dans la discrétion avec son modèle premium. Le F8 Ultra arbore un dos en tissu, imitation jean, qui force à prendre parti. On adore ou on déteste le parti pris esthétique, même s’il convient de reconnaître que si le premier contact visuel peut choquer, la prise en main, elle, est rassurante avec une douceur et une préhension très agréables. Ce dos en tissu n’empêche pas le smartphone d’afficher une certification IP68, il est donc résistant à la poussière et à l’eau.
Notez également que Poco prévoit, dans la boite s’il vous plait, une coque noire tout à fait neutre si toutefois vous n’assumiez pas l’allure tape à l’œil de votre smartphone. Bien entendu, si vous n’avez pas l’intention d’habiller votre smartphone d’un jean, Poco prévoit un second coloris, noir et nettement plus classique.
L’autre élément stylistique qui saute aux yeux, c’est la partie photo et, surtout, le logo Bose qui l’accompagne. Non, Bose n’inaugure pas une gamme de capteurs, mais il gère en revanche la partie audio du smartphone. Ce partenariat de prestige permet sans doute à Poco d’aller chercher un peu de légitimité aux yeux d’un grand public qui n’aurait sans doute pas entendu parler de la marque.
De l’autre côté, sur la face avant, Poco a opté pour un grand écran de 6,9 pouces en OLED RGB, s’il vous plait, avec une fréquence de rafraichissement de 120 Hz. Poco annonce une luminosité moyenne de 2 000 nits et jusqu’à 3 500 nits en pic. Le tout est recouvert d’une protection Poco Shield Glass dont on a déjà remarqué les limites au bout de quelques jours d’utilisation seulement. Sans doute un élément sur lequel le fabricant peut encore s’améliorer.
Une fiche technique pour faire mal au Galaxy S25 Ultra
Le badge Ultra est habituellement synonyme de performances de haute volée. Il implique à minima que la puce censée faire tourner le téléphone ne puisse être remise en cause par un quelconque benchmark. À ce titre, le Snapdragon 8 Elite Gen 5 offre certaines garanties à Poco dans sa quête du marché premium.
Comme pour le F7 Ultra, Poco reprend le principe de sa puce VisionBoost pour venir doper les performances graphiques du smartphone et rappelle alors que la marque s’est d’abord positionnée sur le marché de smartphones gaming avant de viser plus large.
Bien entendu, avec un joli logo « Bose » sur le dos, c’est la partie audio qui est mise à l’honneur, elle qui tend d’ailleurs à être particulièrement sous-estimée chez les fabricants de smartphones. Ici, on n’en sera pas quitte pour utiliser son F8 Ultra comme enceinte nomade, mais à l’évidence il y a eu un certain travail de la part des ingénieurs de la marque pour arriver à ce résultat très au-dessus de la moyenne.
Comme son prédécesseur, le nouveau Poco fonctionne sous Hyper OS 3 (Android 16). En revanche, c’est toujours aussi chiche côté mises à jour avec seulement quatre ans de support logiciel et six ans de mises à jour de sécurité.
Une partition photo ambitieuse
Le module caméra du F8 Ultra est plutôt bien intégré au reste du smartphone, il s’agit d’un rectangle, au format « plateau », qui occupe presque toute la largeur du smartphone et qui se compose de quatre capteurs.
Le capteur principal, 50 mégapixels (1 pouce), est appuyé par un téléobjectif périscope (zoom x5) qui repose lui aussi sur un capteur de 50 Mpx. Enfin, un capteur grand angle (50 Mpx également) vient compléter l’ensemble. La caméra avant n’est pas en retrait, loin de là, puisque les selfies seront servis par un capteur frontal de 32 Mpx.
Batterie et recharge : sérieux et ambitieux
La batterie du F8 Ultra offre une capacité de 6 500 mAh, ce qui le place parmi les bons élèves du marché. Côté recharge, c’est aussi très sérieux avec des vitesses pouvant atteindre 100 W en filaire et 50 W sans fil avec la technologie HyperCharge.
Poco F8 Pro : quelles concessions par rapport à l’Ultra ?
Naturellement, en comparaison du modèle Ultra, la fiche technique du F8 Pro est un peu moins ambitieuse, mais dans la lignée des excellents modèles de milieu de gamme dont Poco est coutumier.
Ainsi, on redescend d’un cran sur le processeur avec le Snapdragon 8 Elite Mobile, la batterie se réduit à 6 210 mAh et, si elle permet toujours de charger à 100 W, elle perd ses capacités de recharge rapide sans fil.
L’écran affiche toujours du 120 Hz en AMOLED, mais sur une diagonale plus réduite de 6,59 pouces. Enfin, si le son Bose est toujours au rendez-vous, le dos en tissu disparaît pour une texture plus classique. Enfin, la partie photo est aussi moins performante et si le capteur principal affiche toujours 50 mégapixels, il faudra oublier le téléobjectif. Nous reviendrons sans doute sur ces concessions et sur ce qu’elles impliquent lors du test de ce Poco F8 Pro, mais à première vue, au vu de son prix et de ses spécifications techniques, le milieu de gamme de Poco suit la (bonne) tendance affichée l’an dernier sur la série F7.
Les prix du Poco F8 Pro et du F8 Ultra
Vient désormais la question des prix et Poco n’a pas cherché à noyer le poisson. Pour aller chercher les meilleurs du marché, il a fallu consentir à certains efforts, ce qui n’est pas sans répercussions sur la facture finale.
En conséquence, le F8 Ultra voit son prix augmenter par rapport au F7 Ultra. Il sera commercialisé à 833 euros dans sa version 12 Go + 256 Go de stockage et à 903 euros dans sa finition 16 Go + 512 Go. À noter que, comme d’habitude, les premiers acheteurs (jusqu’au 9 décembre) pourront bénéficier d’une remise particulièrement intéressante qui ramène le tarif à 699 euros et 749 euros.
Par ailleurs, Xiaomi récompensera ses « early birds » avec un cadeau au choix allant d’une paire de Redmi Buds 6 Pro un Air Fryer, Xiaomi Smart Air. Poco intègre également un abonnement de six mois à Google One, trois mois d’essai sur Spotify ou encore une assurance Mi Protect Damages de 6 mois pour son écran.
Notre prise en main du Poco F8 Ultra :
Voilà quelques jours que nous jouons maintenant avec la dernière production de Poco et en attendant un test plus complet, certaines évidences apparaissent. Celle d’abord d’un smartphone qui pourrait compter cette année, tant sa fiche technique et son timing de lancement semblent bien alignés.
En effet, avec ce F8 Ultra, Poco n’a rien d’autre en mire qu’un certain Galaxy S25 Ultra qui est déjà commercialisé depuis plusieurs mois mais que Poco prend volontiers comme mesure étalon. Que ce soit sur les performances, sur la vitesse de recharge ou sur l’autonomie, le F8 Ultra est devant sur le papier. Et dans les faits ?
Les premiers jours passés avec le nouveau représentant de Poco confirment nos premières impressions. Il a certes fallu passer par une courte étape d’adaptation, notamment sur la préhension du smartphone. Le dos en tissu ne cesse d’étonner même après plusieurs jours d’utilisation et même si le toucher a été travaillé pour être agréable et confortable, la surprise demeure chaque fois que l’on glisse la main dans la poche à la recherche de notre précieux, même après plusieurs jours. Pour le reste, le smartphone est bien équilibré, et le module caméra en plateau offre un support bienvenu pour les doigts. En revanche, après quelques voyages dans la poche et le sac à dos, l’écran de notre F8 Ultra montre déjà quelques traces d’un vieillissement précoce.
Côté interface et navigation, on est en terrain connu avec Hyper OS 3, mais force est de remarquer que le Poco F8 Ultra ne souffre d’aucun ralentissement, quelle que soit la tâche à laquelle il est soumis. Les premiers benchmarks réalisés confirment cette tendance. Notre test complet devrait probablement aller dans le même sens.
Nous devons en revanche reconnaître que nous avons assez peu profité du son Bose du smartphone, tant il n’est pas toujours naturel de privilégier les haut-parleurs de son smartphone à ses écouteurs. Mais nos quelques sessions d’écoute nous confirment qu’il s’agit d’un marqueur différenciant pour Poco, l’un de ceux qui le placent au-dessus de la mêlée.
Enfin, la partie photo, qui demandera, elle aussi, des tests plus poussés, nous a semblé très sérieuse et équilibrée, y compris sur les clichés en basse luminosité.
Après ces premiers jours de test, le choix de Poco de vouloir viser un cran plus haut et de s’attaquer frontalement au fleuron de Samsung ne nous parait pas inconsidéré. Le F8 Ultra a les arguments pour faire trembler les meilleurs smartphones Android du marché dans un comparatif à un prix plus abordable. Ce positionnement tarifaire entre le milieu de gamme et le marché premium est sans doute l’argument ultime pour le smartphone qui marque l’arrivée de Poco dans la cour des grands.
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