La police fédérale brésilienne a arrêté, vendredi 20 octobre, l’un des responsables des services de renseignement brésiliens (Agencia brasileira de Inteligencia, ABIN), dans le cadre d’une vaste enquête sur l’utilisation illégale d’un système de surveillance électronique sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2023).
Selon les informations du quotidien O Globo, les enquêteurs ont analysé environ 30 000 utilisations du système « Dernier kilomètre », développé par la société israélienne Cognyte, et qui permet de géolocaliser en temps réel les téléphones de suspects. Officiellement, ce système ne sert que pour la lutte contre le crime organisé et sous la supervision de la justice. Mais dans 2 200 cas, il a, en réalité, été utilisé pour pister des avocats, des journalistes, et des opposants politiques de M. Bolsonaro, détaille le journal.
Plusieurs perquisitions
Les enquêteurs brésiliens ont procédé à 25 perquisitions dans le pays, et notamment au domicile du numéro trois de l’ABIN, Paulo Mauricio Fortunato Pinto. Les policiers fédéraux y ont trouvé plus de 170 000 dollars (150 000 euros) en liquide. Deux employés de l’agence ont également été interpellés et suspendus par l’ABIN pour la durée de l’enquête.
Toujours selon O Globo, l’enquête de la police fédérale vise également Caio Cesar dos Santos Cruz, le fils d’un ancien ministre de Jair Bolsonaro. M. dos Santos Cruz est suspecté d’avoir été l’intermédiaire qui a réalisé la vente du système « Dernier kilomètre » aux services de renseignement brésiliens.