C’est l’une des surprises de la campagne présidentielle américaine 2024 : l’utilisation à grande échelle du logiciel Zoom pour organiser de grandes visioconférences de soutien à la candidate démocrate. Certaines ont rassemblé près de 200 000 participants et permis de récolter des millions de dollars de dons. « Les femmes juives avec Kamala Harris », « les chrétiens avec Kamala Harris », « les infirmières avec Kamala Harris »… Rien que durant la semaine du 15 août, une dizaine de visioconférences au moins ont été organisées, visant chaque fois à lever des fonds et à inciter à l’action.
Lundi 12 août, les « jeunes avec Kamala Harris » se sont retrouvés sur Zoom à l’initiative de plusieurs organisations militantes démocrates, avec pour objectif de pousser la jeunesse à s’investir activement dans la campagne. Sur l’écran, une vingtaine de visages juvéniles s’affichent : ce sont les « panélistes », ceux qui prendront la parole au fil de cette réunion de près d’une heure et demie. Ils sont membres d’associations démocrates, militants du droit à l’avortement, du contrôle des armes, de la cause LGBT + et même, dans certains cas, déjà professionnels de la politique.
Leur rôle : galvaniser les troupes. « Nous sommes peut-être jeunes, mais nous ne sommes pas stupides », lance ainsi la Texane Olivia Julianna, militante des droits reproductifs, très suivie sur les réseaux sociaux. « Nous savons que ce qui est en jeu, c’est le droit à l’avortement, c’est la Cour suprême, c’est l’économie. (…) Nous ne sommes pas seulement la prochaine génération d’électeurs. Nous sommes la prochaine génération de leaders, d’enseignants, de docteurs, d’avocats, d’informaticiens, et nous allons faire en sorte que ce pays fonctionne, pour tout le monde. »
Confidences et revendications
Alors, pour soutenir Kamala Harris, il faut passer à l’action, plaident les intervenants. La comédienne Beanie Feldstein raconte comment, en 2020, elle a commencé à faire campagne par téléphone pour les démocrates. « Les téléphones, c’est intimidant, mais ce sont des outils incroyables. (…) Même maintenant, je rougis sur ce Zoom, car je n’aime pas parler en public », confie-t-elle pour décomplexer les membres de la génération Z qui assistent à l’événement, et les pousser à dégainer à leur tour leur smartphone.
Au même moment, sur la fenêtre de tchat associée à la visioconférence, un lien est partagé renvoyant vers une liste d’étapes pour s’investir dans la campagne. « Quarante-cinq personnes se sont inscrites depuis le début de cette réunion » une demi-heure plus tôt, se félicite la militante et animatrice du Zoom Haley Lickstein. « C’est un bon début, mais ce n’est pas assez. » Cinq minutes plus tard, le chiffre passe à 85, et dépassera la centaine, sur les 250 personnes connectées ce soir-là.
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