Avec la mise à jour « Shanghai », Ethereum achève sa mue vers le « proof-of-stake »

Avec la mise à jour « Shanghai », Ethereum achève sa mue vers le « proof-of-stake »


La « chaîne de blocs » (blockchain) Ethereum doit faire l’objet d’une mise à jour majeure, mercredi 12 avril. Baptisée « Shanghai », c’est le point d’orgue d’une mue entamée depuis plusieurs années, surnommée « The Merge » (« la Fusion »), qui a modifié en profondeur son fonctionnement en lui permettant théoriquement de la rendre moins énergivore. Ce nouveau point de bascule, dont la date a été confirmée jeudi après des mois d’attente, est attendu avec appréhension par une partie des investisseurs.

Qu’est-ce qu’Ethereum ?

Créée en 2014 par Vitalik Buterin, il s’agit d’une chaîne de blocs, c’est-à-dire un immense registre informatique infalsifiable qui sert de socle à des milliards de dollars d’opérations. L’ether, la cryptomonnaie adossée à Ethereum, ne représente qu’environ 20 % de la valeur totale des monnaies virtuelles existantes, soit deux fois moins que le bitcoin (40 %), la cryptomonnaie la plus utilisée dans le monde.

Mais Ethereum constitue toutefois un pilier de l’univers des cryptomonnaies car elle possède un champ d’applications beaucoup plus vaste que son concurrent. Elle sert en effet de support à de multiples usages, comme la production de NFT (non-fungible token, des certificats numériques), de jeux et d’applications.

En quoi a consisté « The Merge » ?

Effectuée en septembre 2022, « la Fusion » a consisté à modifier le mode de validation des opérations sur la blockchain Ethereum, en le faisant basculer d’un protocole fondé sur une « preuve de travail » (proof-of-work), à un autre protocole s’appuyant, lui, sur une « preuve d’enjeu » (proof-of-stake).

Lire nos explications : « The Merge » : ce que la transition d’Ethereum de « proof-of-work » à « proof-of-stake » implique pour les cryptomonnaies

Avec la « preuve de travail », la production de blocs dans lesquels sont consignées les transactions est réalisée par des « mineurs » – des ordinateurs dont les ressources sont dévolues à la sécurisation du réseau. Pour produire un bloc et poursuivre la continuité de la chaîne, il est nécessaire de procéder à des calculs, le premier mineur qui réussit l’opération étant récompensé en cryptomonnaies. Plus il y a de participants au réseau et plus les calculs sont complexes, et donc coûteux en énergie.

Avec la « preuve d’enjeu », on ne parle plus de « minage » : il faut plutôt prouver que l’on possède la cryptomonnaie en question et immobiliser une certaine somme pour participer à la validation des transactions. Les personnes qui placent ainsi une partie de leur capital sous séquestre peuvent alors devenir « validateurs » et obtiennent en échange un revenu, un peu comme lorsque l’on dépose de l’argent à la banque. Ce qui permet d’aboutir à un consensus entre les utilisateurs de la blockchain n’est donc plus la puissance de calcul qu’ils utilisent mais plutôt les sommes qu’ils y investissent, d’où la notion d’enjeu.

A quoi sert cette mise à jour « Shanghai » ?

Elle vise à permettre aux utilisateurs qui ont immobilisé des ether (on parle de « staker » ou de « staking », dans le jargon des cryptomonnaies) de les retirer à nouveau. Dans le cadre de « la Fusion » et du passage à la « preuve d’enjeu », des fonds étaient en effet bloqués depuis 2020. Ils sont estimés à 16 % du nombre total d’ether, selon l’agence Bloomberg, soit 18 millions de jetons pour une valeur de 32 milliards d’euros, au cours actuel. Près de 1,2 million d’ether, d’une valeur de 2,1 milliards d’euros, pourraient être retirés et convertis dans les cinq jours suivant la mise à jour, selon le site d’analyse CoineMetrics.

Pourquoi cette mise à jour est-elle scrutée ?

En dehors des potentiels problèmes techniques (dont n’avaient pas étaient exempts notamment les tests réalisés avant « la Fusion »), tout l’enjeu est de savoir combien d’investisseurs vont vouloir récupérer leurs fonds. Si le cours de l’ether a connu les montagnes russes ces dernières années, il a tout de même été multiplié par trois environ par rapport à la fin de 2020 : les validateurs ayant leurs jetons immobilisés depuis cette époque pourraient donc être tentés les convertir. Des retraits qui, même s’ils seront volontairement limités afin de préserver un minimum la stabilité de la cryptonnaie, pourraient avoir un impact sur son cours.

Le Monde

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A cela s’ajoutent les hacks et les détournements potentiels, les périodes de transition y étant propices, ainsi que la volonté affichées ces derniers mois par la SEC (Securities and Exchange Commission, le gendarme des marchés américains), d’exercer un contrôle resserré sur la pratique du « staking ».

Le Monde avec Bloomberg



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